Norvège : demande d’asile d’un sportif iranien
Le powerlifter iranien Amir Assadollahzadeh abandonne son équipe et se sauve
Don Riddell, CNN / 20 décembre
Les sportifs de haut niveau, consacrés à leur discipline et fiers de représenter leur pays, rêvent de revenir médaillés des compétitions. Mais l’Iranien Amir Assadollahzadeh, 31 ans, n’était pas venu chercher la gloire aux championnats mondiaux de powerlifting. Il courait pour sauver sa vie. Assadollahzadeh raconte : La décision prise, il quitte son hôtel à Stavenger (Norvège) à 3h30 du matin et court vers la gare routière, rate le car à cinq minutes près. Exposé, vulnérable et frigorifié, il court jusqu’à une station-service et demande qu’on lui appelle un taxi. Arrivé dans une ville voisine, il attend plusieurs heures le car pour Oslo. Terrifié à l’idée qu’on le traque, il descend du car lors d’un arrêt et jette son téléphone à l’eau. Il s’enfuit de la gare d’Oslo et court trois kilomètres dans la nuit glaciale. Il est 100% certain que, s’il est forcé de rentrer en Iran, il sera jeté en prison, torturé ou exécuté.
Au cours d’une belle carrière longue de 18 ans, Assadollahzadeh a décroché quatre titres aux championnats asiatiques. Il est également arbitre et coach. Ça commence à tourner au vinaigre en 2021, quand il dédicace sa médaille de bronze aux Championnats du monde du Club League aux soignants iraniens qui se battent contre a pandémie de Covid-19. Les autorités demandent pourquoi il ne l’a pas dédiée à Qasem Soleimani,, le commandant de la notoire force Al Quds, tué par une frappe américaine en 2020 et, par ailleurs, originaire du même province qu’Assadolazadeh.
A la veille des IPF Championnats du monde en novembre, il est informé qu’il doit entrer dans l’arène vêtu d’un tee-shirt affichant l’image de Soleimani. Il a beau expliquer que c’est interdit, on le menace : s’il refuse, il sera considéré comme un ennemi et sa vie sera en danger.
Assadollahzadeh se confie à CNN : il n’a jamais voulu se mêler de politique. Tourmenté toute la nuit par la décision qui s’imposait, il a raté la compétition le lendemain. Des responsables de l’équipe le préviennent : s’il n’endosse pas le tee-shirt il sera assigné en justice dès son retour en Iran. Il décide qu’il n’a pas le choix. Il doit s’enfuir.
Depuis l’exécution du lutteur Navid Afkari, condamné pour meurtre dans un procès douteux, d’autres athlètes ont trouvé le courage de dénoncer les pressions qu’ils ont subies. Le Comité olympique international, se disant toujours en contact avec le comité national iranien, nie que celui-ci ait violé la Charte olympiqu.e
Les sportifs démentent ! Assadollahzadeh, s’est rendu aux championnats en Norvège et il a fini demandeur d’asile pour une histoire de tee-shirt de mauvais goût. Il ne sait pas quand il retrouvera sa femme ni s’il reverra un jour son pays et sa famille. Quel athlète international s’attendrait à subir un sort pareil ?
Assadollahzadeh sollicite le CIO et d’autres instances internationales : aidez les sportifs iraniens confrontés aux pressions de la République islamique ! Ils sont obligés de quitter leur pays s’ils ne veulent pas se mêler de politique. Le powerlifter, cherchant les mots pour exprimer son désarroi, conclut : « Quand j’ai parlé à mon père au téléphone il pleurait. C’est la première fois de ma vie que j’ai vu les larmes de mon père ».
Iran : lancement raté
Echec d’une tentative de mise en orbite de trois satellites
Reuters / 31 décembre
DUBAI – Ahmad Hosseini, porte-parole du ministère iranien de la Défense, a annoncé à la télévision d’Etat l’échec du lancement de trois satellites en raison d’un léger manque de vitesse (7,350 mètres par seconde là où il en aurait fallu 7,600). Ce lancement, intervenant pendant les pourparlers de Vienne, qui visent à sauver le JCPOA, inquiète et agace les Américains comme les Européens. Hosseini suggère qu’il s’agissait d’un test préalable aux lancements prévus dans un proche avenir.
Etats-Unis : l’assassin de Poway persiste et signe
MEMRI / 4 janvier
Des missives rédigées par John T. Earnest, condamné à perpétuité pour l’attentat contre la synagogue de Poway, California, ont été sortis clandestinement de la prison. Dans la première lettre, il explique que, trompé et manipulé par des Juifs, il a choisi une mauvaise méthode pour défendre son peuple. La seconde lettre donne l’esquisse d’une société idéale composée exclusivement de citoyens d’origine européenne. « Les peuples européens méritent d’être préservés. Des cultures qui protègent l’héritage européen doivent être restaurées ». Il appelle également à des attaques violentes contre des Juifs.
Etats-Unis : le rabbin escroc
Le rabbin blessé dans l’attentat contre la synagogue condamné pour escroquerie
Michael Levenson/ New York Times / 5 janvier
Yisroel Goldstein, 60 ans, ancien directeur du Chabad Poway, blessé au cours de l’attentat meurtrier contre la synagogue au nord de San Diego en 2019, a été condamné à 14 mois de prison ferme pour escroquerie. Selon le procureur, Goldstein a ramassé un pactole d’au moins $500 000 . Renchérissant sur les recommandations des procureurs fédéraux et sur les plaidoiries des avocats du rabbin en faveur de l’assignation à résidence, la juge, C.A.Bashant, a voulu donner à la congrégation bafouée un message fort.
Le rabbin Goldstein a déclaré : « J’ai trahi tout ce que j’ai appris et transmis depuis 40 ans, séduit par les ténèbres, abandonnant mon âme à la puissance de l’argent ». Il a prié la juge d’agréer sa repentance. Se demandant souvent pourquoi il a survécu à la fusillade, il pense que l’univers croit à un avenir meilleur où il fera amende de ses péchés et transgressions.
Déjà visé par une enquête financière avant l’attentat, le rabbin Goldstein, blessé aux mains (il a perdu l’index), était reconnu comme la voix de la résilience et de la détermination à vaincre le terrorisme. Il a fait un discours devant l’AG de l’ONU, pour condamner l’antisémitisme et une intervention au Jour National de Prière à la Maison Blanche avec le président Donald J. Trump.
L’auteur de l’attentat, John T. Earnest, condamné à la réclusion à perpétuité incompressible, a échappé à la peine de mort en plaidant coupable. Il a avoué qu’il voulait tuer des Juifs et des musulmans et qu’il avait incendié une mosquée.
Le rabbin Goldstein, qui avait commencé à coopérer avec les autorités fédérales en 2018, a plaidé coupable d’escroquerie contre le Fisc, contre des entreprises du Fortune 500 et des agences privées et publiques. Pendant des années Goldstein a organisé un système de fausses donations pour un montant estimé à $6,2 millions, permettant aux donateurs de bénéficier de déductions d’impôts. Goldstein s’accordait une ristourne de 10% sur les déductions avant de rembourser, en secret, les donations. Le Procureur fédéral a justifié sa demande d’une assignation à résidence par les circonstances exceptionnelles de l’attentat. Malgré ses blessures et son PTSD, Goldstein était le visage de la communauté.
Randy Grossman, procureur fédéral auprès du Southern District de Californie, a déploré : Yisroel Goldstein a profité de sa position de chef spirituel pour commettre des crimes d’avarice, soigneusement préparés et exécutés.
Etats-Unis : l’antisémite hi-tech
David Bateman démissionne d’Entrata quelques heures après la transmission d’un e-mail antivax antisémite et conspirationniste
Alex Konrad / Forbes / 4 janvier
Le startup Entrata a brutalement coupé toute relation avec son cofondateur et ancien PDG David “Dave” Bateman quelques heures après la transmission par ce dernier aux collègues hi-tech et aux hommes politiques de l’Etat de Utah, d’un email incendiaire. Dans le message complotiste, antisémite et antivax, il accuse les Juifs d’un « effort sadique » grâce à un vaccin développé pour euthanasier le peuple américain. S’adressant au gouverneur Spencer Cox, Bateman exigeait l’arrêt de la campagne de vaccination.
Bateman avait démissionné du poste de PDG de l’entreprise spécialisée dans les logiciels de gestion immobilière après la réussite d’une levée de fonds d’investissement de plus de $500 millions. La dénonciation quasiment immédiate des propos de Bateman a été suivie d’une demande de démission, acceptée aussitôt par Bateman qui vit depuis des années à Puerto Rico.
Le message, qui commence par l’aveu ironique que « vous serez nombreux à croire que je suis fou », regorge de théories de complot délirantes : depuis 300 ans les Juifs essaient d’infiltrer l’église catholique et de placer secrètement un Juif à sa tête. C’est chose faite avec le Pape François. Le covid ainsi que les vaccins sont conçus exprès pour détruire le système immunitaire. La pandémie et l’extermination systématique de milliards de gens aboutira au projet de consolidation de toutes les nations du monde sous un seul drapeau et un régime totalitaire. Avançant des affirmations infondées sur les effets secondaires du vaccin qui sont « habilement censurés », Bateman fournit pourtant de nombreux liens aux sites web pour soutenir ses accusations.
Bateman ne répond pas à notre invitation de s’exprimer mais répète ses affirmations dans un message sur la chaîne Fox News de Salt Lake City, niant toutefois l’intention de faire un esclandre. Qu’à cela ne tienne : le mail a été adressé à des élus et à des milliardaires haut placés. Le PDG de la société Overstock a adressé à Forbes un message se dissociant fermement des propos de Bateman. Ce dernier, déjà en mauvaise posture à cause de ses propos outranciers et expulsé de Twitter, avait tenté de se faire une place au sein du parti Republican.
Maintenant Bateman a porté préjudice à l’entreprise, alors qu’on prévoit des revenus de plus de $200 millions en 2021, avec une croissance de 30% et des marges EBITDA de 15%, selon les projections de juillet 2021 . Avec des chiffres pareils, la société aurait dû anticiper une IPO, pas une crise de relations publiques. Sauf dans l’hypothèse d’une vente privée, Bateman reste l’actionnaire le plus important. Un nouvel investisseur, Silver Lake, a fermement condamné l’antisémitisme. Smith, un investisseur privé, a déclaré par tweet que le mail de Bateman a franchi des lignes rouges. Le PDG de l’ Anti-Defamation League, Jonathan Greenblatt, apprécie l’action rapide d’Entrata et prévient que le travail difficile démarre pour Bateman, en espérant qu’il est prêt à s’engager dans un processus d’introspection et d’étude.
VOIR AUSSI:
SHIRA HANAU11 January
Tech firm pledges 6-figure sum to Utah synagogue after founder’s antisemitic screed
After David Bateman blamed COVID on Jews, Entrata executives meet with rabbi of Salt Lake City’s Congregation Kol Ami, donate to fix up house of worship, repair damaged Torahs
© Nidra Poller
Nidra Poller, née aux Etats-Unis dans une famille d’origine mitteleuropéenne et posée à Paris depuis 1972, est une romancière devenue journaliste, le 30 septembre 2000, par la force des choses, dit-elle, par l’irruption brutale, dans mon pays d’adoption, d’un antisémitisme génocidaire, Nidra Poller est connue depuis comme journaliste, publiée entre autres dans Commentary, National Review Online, NY Sun, Controverses, Times of Israel, Wall Street Journal Europe, Jerusalem Post, Makor Rishon , Causeur, Tribune Juive, Pardès …
Elle rédigea longtemps le vendredi une Revue de la Presse anglophone pour la newsletter d’ELNET.
Elle est l’auteur d’une œuvre élaborée en anglais, en français, en fiction et en géopolitique, dont L’Aube obscure du 21e siècle (chronique), madonna madonna (roman), So Courage & Gypsy Motion (novel)
J’assume la contradiction, ajoute Nidra, me disant romancière mais pas auteure.
Observatrice des faits de société et des événements politiques, elle s’intéresse particulièrement aux conséquences du conflit israélo-palestinien et aux nouvelles menaces d’antisémitisme en France. Elle fait partie des détracteurs de Charles Enderlin et France 2 dans la controverse sur l’Affaire Mohammed al-Durah et soutient la théorie d’Eurabia (en particulier avec Richard Landes).
Elle a fondé les Éditions Ouskokata.
Poster un Commentaire