Romain Tancredi. Ma fille grandit dans une société de trouillards qui acceptent de cesser de vivre

Hier, j’ai vu brièvement ma fille ( Je lui ai fait la surprise de venir à la sortie de l’école maternelle). J’étais de passage dans le coin, donc j’en ai profité, non sans avoir longuement hésité auparavant.

Pas parce que je ne brûlais pas d’envie de la voir, mais uniquement parce que depuis le début je ne supporte pas de voir tous ces parents massés devant l’école, masqués alors qu’à l’air libre et certainement tous vaccinés (hier encore, j’étais le seul non masqué devant l’école).

Depuis quelques semaines, je ne peux plus supporter l’idée qu’Erin côtoie des gens masqués à longueur de temps. Ça me rend malade. Elle a 3 ans ; la COVID dure depuis deux ans : elle a donc été entourée de masques les deux tiers de sa vie ! Ça m’est insupportable.

Et ce qui m’est autant insupportable, voire plus encore, c’est que l’écrasante majorité des adultes (parents, grands-parents, enseignants) n’y trouvent rien à redire. Et ne me dites pas que c’est faux : si une majorité trouvait quelque chose à y redire, il y aurait plus de parents non masqués que de parents masqués à la sortie des écoles, plusieurs parents auraient fait un esclandre à l’école car opposés catégoriquement au fait que leur gosse de CP ou CE1 soit masqué toute la journée même dans la cour de récré et il y aurait eu des manifestations massives contre le port du masque à l’initiative de la PEEP et de la FCPE (qui auraient enfin servi à quelque chose), etc.

Or, rien de tout cela n’est arrivé depuis deux ans.

Je suis content d’avoir un enfant. Mais j’étais déjà peu rassuré que ma fille grandisse dans une société dans laquelle il y a des attentats qui peuvent survenir partout et d’un instant à l’autre, dans un parc, dans un stade, dans une brasserie, dans une école, etc.

Et j’étais déjà inquiet pour elle parce qu’elle est une fille et que nous sommes dans une société où les filles sont sexualisées de plus en plus tôt, où les pouvoirs publics laissent se vendre des sous-vêtements sexys pour petites filles et laissent exister des concours de mini-miss, des émissions de télé-réalité et des clips de rap qui véhiculent une image avilissante de la femme et poussent certaines gamines à s’engager dans ces voies pour devenir influenceuses plutôt que de poursuivre leurs études puisqu’une Nabila gagne en un jour ce qu’une caissière ou une secrétaire gagne en un mois.

Et maintenant, je suis très inquiet parce qu’elle grandit dans une société de trouillards qui, s’étant soudain rappelés, après 75 ans d’une existence confortable sans guerre et irriguée de surconsommation, que l’être humain était mortel, sont prêts à tous les sacrifices, même celui de leurs libertés et de celle de leurs gosses, et sont tellement effrayés à l’idée de mourir qu’ils acceptent de cesser de vivre !

Je n’en peux plus du climat de peur qui s’est emparé de notre société depuis deux ans. Je n’en peux plus de la bêtise des gens, qui gobent les discours alarmistes des journalistes et des politiciens et ne se contentent pas de respecter scrupuleusement les directives idiotes des autorités publiques, mais, pire, les devancent !

Je n’en peux plus d’entendre ma fille de 3 ans faire allusion au port du masque ! Je n’en peux plus de cette société, je n’en peux plus de ce pays, je n’en peux plus de ce monde, je n’en peux plus de cette vie !

© Romain Tancredi

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6 Comments

  1. Vous n’êtes pas seul, on est des millions a n’en plus pouvoir de vivre dans de telles conditions. Et le pire de tout ça, c’est que la science est repoussée au profit du marketing.

  2. Ce fanatisme sanitaire associé au terrorisme moral est un scandale,un crime contre l’humanité,
    Il faudra bien qu’un jourles responsables de cette horreur soient jugés

  3. Oh que oui, comme si la mort ne faisait pas partie de la vie, la société du zéro risque est un société mortifère. Il est « naturel » d’avoir peur de la mort, de vouloir l’éviter, mais il y a des limites à cela, ce sont celle celles de la vie vécue intensément, celle d’un instant présent qui n’est pas en permanence pétrifié dans la perspective d’une mort probable (et en ce qui concerne le covid la probabilité est quasi nulle pour les enfants). Nous avons aussi des remèdes, la spiritualité pour adoucir cette peur ainsi que des valeurs qui consistent notamment à protéger le futur de nos enfants avant de protéger celui des parents ou des grands parents que nous sommes, Ou sont-ils passés? Et moi aussi je ne veux pas léguer cela à mes enfants, il est temps de dire non.

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