L’Affaire Sarah Halimi est bien une Affaire juive
Enterrement de première classe. Mort clinique de la justice française, avaient titré Edith Ochs ou Gilles-William Goldnadel. Outrage fait aux Juifs de France mais encore à l’humanité entière. Mort d’une Justice déshonorée. L’Affaire Sarah Halimi est bien une Affaire juive. Et seulement une Affaire juive. Encombrante dans la France du XXIe siècle. C’est ce que vient nous dire le Rapport rendu par la Rapporteur Florence Morlighem après les auditions de la Commission d’Enquête parlementaire consacrée au sujet.
Pour ceux, nombreux, qui ignorent l’Affaire Sarah Halimi, faute de relais médiatique. Pour tous, la seule diffusion des auditions successives faites devant la Commission d’enquête parlementaire suffirait à l’explosion de la Vérité.
Des dépositions révélatrices de moult dysfonctionnements
Ces dépositions prêtées sous serment ont toutes l’avantage de l’honnêteté, parfois accouchée au forceps par les questions sans complaisance aucune de membres courageux de ladite Commission.
On ne sait si les plus révoltantes seront celles qui suintaient la lâcheté ou celles, suffisantes et arrogantes, de ces juges outrées qu’on osât les interroger et même douter, de ce procureur osant expliquer à l’Assemblée la différence entre violence et Barbarie, de ce représentant du CRIF avouant en préambule qu’il n’avait pas écouté les dépositions précédentes, par souci d’objectivité prétendit-il, lui qui au lendemain même de l’assassinat barbare courut dire à la Presse que d’intention antisémite il n’y avait point, de cet autre officiel ramant pour justifier le délai extravagant pour que fût consenti, tel une obole destinée à faire taire les sceptiques, la circonstance antisémite.
Nous passerons sur les ubuesques dysfonctionnements avérés par lesdites auditions, de la bande de pieds nickelés prestement accourus du commissariat et ayant assisté jusqu’à son dénouement à la tragédie alors même qu’ils avaient en main la clé permettant de pénétrer les lieux et d’empêcher le cauchemar aux explications de nos juges fatiguées de notre ignorance collective et de ce toupet qui prétendait cependant leur demander des comptes, jusqu’aux extraordinaires révélations qui constituaient autant de fautes, qu’il s’agît de dépositions contradictoires, de cette prétendue séquestration qui n’en était guère, d’oublis fâcheux d’investigations sur la mosquée Omar ou sur le seul portable de l’assassin sous prétexte qu’il ne figurait pas dans les pièces sous scellés, de la décision de ne confier l’Affaire au PNAT, mais encore de cet empressement à ne pas recevoir et auditionner dans le cadre de l’Instruction les témoins. Les témoins qui tous alentour furent réveillés par les cris de détresse d’une malheureuse, des cris que nos escadrons policiers, eux, n’entendirent pas.
Chaque jour a apporté son lot de révélations, pour certains comme avortées à l’insu de leur plein gré : était-ce le serment prêté. La symbolique du lieu. Un zeste de conscience.
Peu à peu, des obstacles à l’éclosion de la vérité. Venus des Députés LREM
Pourtant la relative sérénité qui avait gagné les combattants commença à se déliter : le visage de leurs collègues-membres, ceux affiliés à LREM, se fermaient et voilà que le Député Habib, Président de la Commission, se voyait même accusé par un courrier officiel d’avoir rendu publics des éléments X ou Y, accusation grossière pour qui s’en était référé aux Statuts de ce type de Commission. Voilà encore que des réticences se faisaient jour, un media accusant Meyer Habib d’avoir pour ainsi dire instruit à charge, plusieurs membres LREM ne trouvant pas nécessaire d’aller sur les lieux du drame vérifier certaines assertions, puisqu’aucune reconstitution en l’Affaire ne fut consentie, préjudiciable qu’elle eût pu être à la santé mentale de notre Traoré, lequel, rappelons-le, ne souffre ni ne souffrit d’aucune pathologie, et que la décision empêcha de prouver la préméditation et la requalification en assassinat.
Le Rapport pas honnête de Florence Morliguem
La raison aurait voulu que le Rapport attendu ne puisse qu’être conforme aux auditions. Rédigé par la Rapporteur LREM Florence Morlighem, ledit rapport dit en somme de Circuler et que L’Affaire est close, aucun dysfonctionnement majeur n’ayant été relevé au fil des auditions, et incite, pour améliorer la marche de la justice, à réfléchir à une amélioration de la doctrine dans les rangs de la police – nous en avions parlé ici puisque fut évoquée la doctrine israélienne qui permet dans des affaires de ce type d’agir avant que vînt l’ordre attendu- et qui mentionne la surcharge de travail de nos juges.
Soumis selon la réglementation à un vote, le Rapport fut validé à 7 voix contre 2, celles de François Pupponi et de Meyer Habib.
CRIF, CONSISTOIRE, LDJ, OJF, UEJF, et les autres
Où sont nos Institutionnels, tous fraîchement élus ou réélus, trop souvent occupés à ne point déplaire au Palais mais qui, pour d’aucuns, hier, se fendirent d’un tweet indigné devant la satisfaction présidentielle de voir libérer Ramy Shaath, coordinateur en Egypte du mouvement BDS et activiste anti-israélien. Ah mais bien sûr : bravant la pluie et la froidure, ils ont rejoint Anne Hidalgo et je ne sais quel ministre pour se joindre aux larmes de mise en ce 7e et triste anniversaire de l’Attentat de l’HyperCacher.
Trouveront-ils, aussitôt rentrés aux abris, le temps de se réunir peut-être pour s’exprimer devant l’outrage de trop fait aux Juifs de France et le diront-ils enfin, aujourd’hui, qu’ils ne veulent plus l’entendre, cette fadaise selon laquelle la France sans ses Juifs ne serait plus la France.
Juifs de France en partance
Chacun sait qu’aujourd’hui, de Juifs heureux en France, il n’y en a plus guère et que surfant entre Alya stricto sensu, Alya intérieure et Alya Boeing[1], il y en aura bientôt de moins en moins : la chose se fait de manière intime. Sobre. Progressive. Souvent douloureuse mais cette douleur ne se verbalise plus : nous quittons peu à peu cette France que nous ne reconnaissons plus. Qui fait ses choix. Dictés par des calculs électoraux. Par la frilosité. Par la lâcheté. Cette France qui se prostitue en condoléances pour mieux mettre dès le lendemain et toute vergogne bue son nom au bas du parchemin onusien condamnant une énième fois l’Etat hébreu, lequel ne cesse de nous exhorter à rentrer. Nous qui nous pensions il y a peu encore chez nous.
Quel énième et retentissant camouflet que l’Affaire Sarah Halimi pour nous Juifs de France. Peut-être l’ultime tant il est insupportable.
Quelle gifle, quel divorce que de projeter recourir à la CEDH ou à la justice israélienne parce que notre Patrie n’aura pas su nous rendre justice, après qu’elle n’ait pas su prévenir les massacres des nôtres sous le seul prétexte de leur judéité.
Ainsi l’Histoire se répète ad nauseam pour ces Juifs que la France dit aimer et nous n’allons pas dresser une fois de plus la liste des morts parce que Juifs. Parce que trop Juifs. Porteurs de Kippa. Encore une fois tués au mauvais timing. Celui qui risquerait d’entacher une Présidentielle. Et il faudrait 5 ans plus tard courir le risque d’entacher à nouveau celle en cours.
Les âmes intègres n’ y verront aucun esprit susceptible d’être soupçonné de quelque complotisme : Si Sarah Halimi n’avait pas été juive, sa défenestration par un délinquant islamisé aurait été très encombrante. Mais que la victime fût juive de surcroît était de facto insupportable et risquait d’assombrir une campagne qui s’annonçait incolore inodore, ne portant pas encore l’estampille Zemmourienne.
Une justice pour les Juifs et une pour le Comité Adama
L’Affaire était là : une femme juive jetée par la fenêtre au son de sourates et imprécations à Allah, en plein Paris, en 2017 et devant moult témoins. Un assemblage de lâches et apeurés dans la brigade envoyée. Une juge dont nous savons a minima qu’elle n’était pas philosémite.
Tout cela fait désordre. Tout va très vite. Une chape de plomb recouvrira la chose. Nos policiers sont sauvés grâce à une abracadabrantesque thèse. Nos juges ne recevront nul avocat. Les journalistes et les esprits curieux sont sommés de circuler.
En février 2020, un marseillais sous cocaïne a écopé de 2 ans de prison pour avoir jeté son chien par la fenêtre 2020, et il y a deux jours, dans l’Affaire Chahinez, brûlée vive par son petit ami pour avoir voulu vivre comme une française, 6 policiers viennent d’être convoqués en Conseil de discipline pour fautes diverses. Pour manquements. Et pour Sarah Halimi Il ne se sera rien passé.
L’affaire Sarah Halimi a sonné le glas de la confiance que les Juifs de France s’obstinèrent à garder
Juifs de France, Nous pouvons aujourd’hui faire définitivement notre deuil d’une protection française de nos dirigeants via leur police et leur justice. La méthode du Comité Traoré a mieux fonctionné que le respect juif de la Loi et des Institutions, lequel est constitutif de la conscience juive.
Ainsi, l’affaire Sarah Halimi a sonné le glas de la confiance que tous nous nous efforçâmes de garder après les exécutions répétitives d’Ilan, Myriam, Sébastien, Arié, Jonathan, Gabriel, Philippe, Yohan, Yoav, François-Michel, Mireille.
Clap de fin. Quoi qu’on dise.
[1] Un pied ici, l’autre là-bas ; Partir tout en restant. Un choix mûrement réfléchi par ces médecins, avocats, experts-comptables, entrepreneurs, qui se sont infligé ce mode de vie pour les mêmes raisons.
Sarah Cattan
C est triste de decider son alya ( une montée émancipatrice tant attendue par chacun ) a cause de l attitude indigne des patrons de notre pays de residence ; neanmoins le juif est pragmatique par nature et realiste par obligation , donc c est mille fois mieux que de rester dans l illusion d une supposée » francité » .
Les patrons de ce pays nous indiquent qu il ne reste pas de place entre les 2 peuples qui peuplent la terre de France , c est un peu douloureux mais c est bon pour nous .
Beatslaha
On rentre a la maison 🇮🇱
Au risque de me répéter, l’affaire Sarah Halimi et quelques autres prouvent que le véritable fascisme et la véritable extrême droite sont déjà au pouvoir (pas seulement en France). L’affaire Sarah Halimi en un sens symbolise à elle seule toute l’abjection, toute la lâcheté la plus vile, le déni de réalité et la laideur morale de l’époque contemporaine. Le pourcentage de Français qui sont indignés par cet acte barbare et ce scandale d’État est de toute évidence très faible. Pas complètement négligeable mais quand même très minoritaire. Je le constate autour de moi, notamment.
Oui Sylvain, force est de faire nôtre votre constat… Amitiés
Quelle honte indélébile sur nos dirigeants des institutions juives, effectivement à ce titre, et à ce titre seulement, le président du Crif mérite sa légion d’honneur, Bosheth à lui !
M. Habib s’est donc fait roulé dans la farine dans le le sprint final, circulez, il n’y a rien à voir, mais heureusement, il nous reste les vidéos, dont certaines m’ont fait penser au film de Costa Gavras, Z. C’est tout dire !
Cher Marcel, Meyer Habib ne s’est en rien fait rouler dans la farine: j’ai travaillé de très près tout ce qui concerne LA Commission d’Enquête parlementaire. Les statuts , on s’en doute, sont très rigoureux et tous les points sont abordés, par exemple la « publicité » donnée aux audition sest libre, sauf si quelque chose dans une audition relève d’un secret d’Etat ou risque de mettre en danger l’Etat. Monsieur Meyer Habib a donc usé de sa liberté et nous lui en sommes gré. Concernant la composition de la Commission et l’affiliation politique des membres, elle doit refléter en pourcentage la représentation nationale. D’où la présence d’une majorité LREM. Lesquels auraient pu, au vu de l’enjeu, jouer franco. Mais cela ne semble pas avoir été le cas. Le Député qui a présidé la Commission a été au sens de tous « exemplaire », et, comme vous le faites remarquer, il nous reste les dépositions prêtées sous serment et enregistrées. Je considère pour ma part, à titre personnel, que la justice française s’est définitivement compromise. Sarah Cattan pour TJ
Entièrement d’accord avec vous pour remercier M. Habib pour son colossal travail, mais in fine, on nous la joue il n’y a plus rien à voir, c’est plus que frustrant …
Scandaleux. Il n’y a pas que la totalité des organisations juives qui auraient du réagir. Quid des associations sensées combattre l’antisémitisme?
Quid de la France tout court, ma chère Chantal.
Je prends bonne note du fait que ce sont les députés LREM qui ont voté les conclusions de la rapporteuse qui passait son temps à tapoter sur son téléphone ou son ordinateur au lieu d’écouter les témoignages, et dont le rapport semble aussi « léger » que le comportement de la justice et de la police dans cette affaire.
5 députés n’ont pas voté ce rapport sur les 13 présents, les 7 autres étant des députés LREM. Macron se passera donc de ma voix aux prochaines élections et tout cela révèle l’hypocrisie de l’actuelle majorité.
De toute façon, quelle confiance peut-on avoir en un « président » qui se félicite, le même jour que la déclaration de la rapporteuse LREM, de la libération d’un islamiste membre des frères musulmans et militant actif de BDS ?
Vengeons-nous dans les urnes mes freres, nous n avons plus rien a perdre. Vive la Republique et…..surtout la France !
Macron n’aura pas ma voix ni celle de ma famille . Il a trahi les juifs de France pour de multiples raisons . Pour sa validation à renier au peuple juif toute légitimité historique sur Jerusalem. Pour avoir soutenu un membre de Bds et aujourd’hui pour avoir validé sans suite la commission d’enquête sur les manquements de la justice pour Sarah Halimi . Si cela ne nous suffit pas our comprendre que ce psychopathe n’a aucune empathie ni sympathie pour le peuple juif … et le Criff et le grand Rabin de France à quoi nous servent ils aujourd’hui ? Les as t on entendu pour cette commission d’enquête ?
Le danger À redouter pour les français et pour les juifs de France c’est bien Macron et personne d’autre .
NON Mme CATTAN : JUSTICE OUI MAIS AUSSI POLICE !
Vous oubliez trop rapidement que les flics étaient présents et n’ont rien fait.
J’habite le 11ème et j’ai fait exprès d’accompagner une personne pour une plainte sachant que nous pouvons le faire de n’importe quel commissariat.
Mon but était de me lever au bout d’un instant et de dire : « Non ! Nous arrêtons cette plainte, j’avais oublié que vous êtes le commissariat qui n’avez rien fait pour venir en aide à Sarah Halimi. On va aller ailleurs ! ».
Ils n’ont même pas répondu. C’était un aveu car ils semblaient vraiment très embarrassés.
Ma chère Nina, plusieurs articles ont été consacrés à la police. Des auditions entièrement publiées pour nos lecteurs. Et ici-même, une fois encore, l’odieuse et lâche audition de celui qui ne se souvient plus. Qui n’a, comme ses collègues, rien entendu… Merci à vous…
Il ne faut pas céder. Continuons à soutenir de toutes nos forces les membres de la famille Halimi ainsi que le valeureux député Méir Habib.
Depuis Jérusalem je lis votre article, il n’y a pas de mots pour dire l’écœurement et la révolte face à cette lâcheté, l’indifférence, les mensonges devant l’horreur du meurtre barbare d’une femme juive sans défense, s’y ajoute le dégoût envers les « notables « des Institutions censées représenter les Juifs français. Combien de temps encore et à quel prix pour que les Juifs sachent qu’ils doivent faire leurs valises à toute vitesse et quitter enfin ce pays qui n’est plus le leur depuis longtemps.!