Autopsie d’une commission qui acte malgré elle le Crime contre l’Humanité de Sarah Halimi et le naufrage des Juifs de France- Marc Brzustowski

On avait déjà évoqué « l’enterrement de première classe » de l’Affaire Halimi, avec ou malgré et en dépit d’une commission dont certains moments furent héroïques, à la façon de la charge des hussards Meyer Habib et François Pupponi ou d’autres témoins qu’on ne pourra tous nommer. Jusqu’à la fin, ceux-ci refusent les conclusions en forme d’excuses de la rapporteuse Florence Morlighem, LERM.

Notre intention, ici, n’est pas d’incriminer celle qui roule pour son Maître des horloges à 4 mois de la Présidentielle, tout en se chargeant de rédiger des conclusions. Elles sont collectives, sauf à refuser de contresigner comme le fait la minorité. L’échec est aussi celui de deux collectivités entremêlées :

  • la société française face à un droit technique et donc forcément inique, qui se paie de fausse monnaie, après un avis du psychiatre expert Paul Bensussan. Celui-ci reconnaît ensuite s’être trompé, sur « l’abolition totale » du discernement, alors que son contradicteur et confrère Daniel Zaguri évoque une « altération », à un moment donné d’un processus délirant, n’empêchant nullement des bouffées inverses de conscience, une logique interne dans un déroulement, et des éclairs d’intentionnalité antisémite, même si le délire est (omni)présent…
  • Deux juges dont l’une entérine un peu vite des conclusions qui semblent lui convenir -ou encore qui renomme des expertises pour refuser de tenir compte de l’avis de Zaguri,
  • et, comme on ne cesse de le dire tout au long, parce que nos pauvres juges sont débordés et donc noyés dans l’inefficacité et l’imprécision structurellement choisis, le risque d’erreur judiciaire d’un système exonérant trop de « responsabilités » individuelles sous la charge de travail : mais à qui la faute?
  • Donc, cela semble aller de soi, on s’exempte de reconstitution, qui, selon certains membres de la Commission, aurait pu mettre le doigt et le droit sur des incohérences prises pour argent comptant dans le récit ultérieur du criminel contre l’humanité, non pas « barbare » (le jugement le refuse, alors que Traoré, à certains moment, s’identifie pleinement à Fofana et à son gang), mais juste « ultra-violent » -. L’assassin sans limite est lui-même auto-victimisé dans son « délire » grâce à cette sentence complaisante qui abolit tout « discernement ».
  • On passe involontairement (bien sûr!) à côté de la préméditation en filigrane dans la fréquentation soudaine de la Mosquée Omar et de certains de ses fidèles sulfureux, des insultes contre la « Sale Juive » et future victime, de soi-disant « livres de Torah et d’une Menora » inventées de toutes pièces par le narrateur qui se moque de ses juges comme d’une guigne, crache impunément à la face de la vérité, comme dans le soin apporté à forcer la fenêtre qui n’est pas « entrouverte », comme dit à tort, mais violentée à l’instar de tout ce qui va suivre, dont l’appel : « attention, une femme va se suicider ! »
  • On excuse le fait que Traoré ne subit plus de traitement depuis longtemps, n’a jamais connu d’autre épisode psychiatrique -donc seul le canabis rend fou!? Le produit seul est coupable, pas celui qui y a intentionnellement recours !- voire, qu’il fume comme toujours en pavillon psychiatrique par la suite et sort se vanter de l’inefficacité et de la naïveté du système médico-légal français…
  • La Communauté?

La communauté a été absente, au moment où ses dirigeants comme Mergui et le CRIF valident la présomption de nullité de tout antisémitisme que leur tend en miroir le procureur Molins. On a prétendu qu’il les aurait « piégés », mais ce serait aller un peu vite en besogne : c’est ce que dit la Juge se fondant sur le soi-disant expert trompant son monde, avec cette « abolition » reposant sur l’auto-administration de substances illicites dans le but de s’adonner à ses pulsions qui ne s’avéreraient « criminelles » qu’a postériori?

En entrant en contradiction avec l’instance judiciaire « au travail », un responsable communautaire engage sa lucidité personnelle et ne peut pas être dédit par la Justice par la suite sans faire tâche, risquer le diagnostic de « pousse-à-l’hystérie-collective ». Car la communauté juive de France en est là, au moins depuis le début de la Seconde Intifada, elle-même « psychiatrisée » comme atteinte de « paranoïa aigue », face à l’enchaînement de douze morts sur lesquels on déposera quelques gerbes avec les autorités contrites et « désolées »…

La commémoration d’hyperCacher a justement lieu le même matin du 9 janvier, alors qu’on publie en catimini le rapport de la Commission Halimi. Il n’y a pas de coïncidence, il n’y a plus que de l’aveuglement volontaire…

C’est encore un effet de système : les dirigeants communautaires, faute de recours ou de s’appuyer sur les avocats des parties civiles (comme Goldnadel qui déclare la mort clinique de la Justice française), ne font plus, à un moment donné, que jouer le rôle de courroies de transmission, ce qui ne manque pas de les discréditer aux yeux de ceux qu’ils sont censés représenter, tout en les maintenant dans la ligne prescrite par le pouvoir central…

Le seul moyen d’en réchapper est de reconnaître cette absence d’efficacité et de choisir … « l’Exil français » comme dirait Georges Bensoussan… Juifs de France, ayez au moins un pied en dehors de l’Hexagone, même si ce n’est que pour respirer en vacances, car, on s’y moque de vous à pleines dents de carnassiers!

La Communauté Juive est bafouée quand elle a voulu se réveiller, mais un peu tard, de ce cauchemar éveillé, en jurant qu’on ne l’y reprendrait plus! C’est d’ailleurs à cette conclusion hâtive de paranoïa qu’en arrive très vite le journaliste renégat inféodé au Qatar, Claude Askolovitch, venant en pompier-pyromane pour asphyxier dans l’oeuf une communauté qui commence à peine à élever la voix, après un temps de décalage et de saturation.

Certes on a bien protesté dans les rues, hissé quelques pancartes, mais il n’y a plus personne quand la Commission rend son rapport sous forme d’enterrement de première classe. Le temps a passé sous les ponts.

Cela fera t-il au moins les choux gras d’une presse internet ghettoïsée dont on se repasse les plats et les articles entre-soi, alors que quelques sympathisants autour compatissent….? Seuls, avec quelques rares autres, qui n’ont pas oublié…

200.000 le 7 avril 2002 derrière Roger Cukierman, 100.000 pour Ilan Halimi en mars 2006, 2.000 pour Sarah Halimi rue Vaucouleur en 2019 : le compte est bon. Il n’y a pas que la Justice française dont il faut à regrets éternels constater l’acte de décès : il y a la résilience juive en France, car on vous le dit, braves gens: « La France sans les Juifs n’est plus la France »! Alors qu’est-elle? Un brouillard fantomatique… Un hologramme.

Quels sont les recours, quelles « solutions » à l’insolutionnable? A l’absence de possibilité matérielle et légale, nul n’est tenu.

Empêcher que cela se reproduise? Mais c’est au moins la douzième fois, dans des circonstances certes, différentes qu’on essaie d’éviter que cela ne se reproduise.

Et William Gilles Goldnadel souligne qu’à l’absence de jugement pour Sarah Lucie fait néanmoins écho la sentence relativement sévère prononcée contre l’assassin et son complice, impliqués dans l’Affaire suivante Mireille Knoll.

Si ce n’était qu’un lot de consolation, ou un correctif effectué à la hâte dans une affaire qui semble suivre des schémas quasi-identiques, il faudrait néanmoins le prendre en compte… Le déni de Justice et son siamois, l’appel à la vigilance semblent cohabiter comme les deux visages de Janus :

  • celle de la France des gardiennes d’immeuble qui sauvent des orphelins sous la police de Pétain hyper- zélée et les voisin-pilleurs ou dénonciateurs ou les deux, dans les étages pendant les rafles ;
  • et celle de son administration entièrement dévouée à la satisfaction de l’occupant, au point d’envoyer les mêmes gosses à la mort systématique.

Oui, la France reste « duale », elle célèbre Dreyfus et s’apprête à le dégrader, l’exiler ou/et le fusiller dans le presque même souffle « d’assimilation » : qui aime bien châtie bien! Et dans assimilation, il subsiste un fantasme anthropophage…

Elle veut un « Islam » anti-séparatiste, tenu par le pacte républicain, intégré et son Ministre des Cultes Gérald Darmanin s’apprête à donner les clefs de la Nation musulmane aux services secrets algériens, en la personne de leur émissaire en France à la Grande Mosquée de Paris, Chems Eddin Hafiz, allié avec les ex de l’UOIF, les Frères Musulmans, grassement subventionnés par l’Union Européenne et le Qatar, justement, depuis la vague d’attentats de 2015, car il faut bien payer la djizîa à l’occupant si on ne veut pas finir comme Samuel Paty!

Ainsi peut-on en déduire que la communauté juive elle-même ne saura totalement s’extirper de cette violente schizophrénie institutionnelle imposée à la naissance, consubstantielle de la République et de son histoire : le Consistoire par exemple, n’ayant pas d’autre référence que le Bonapartisme autoritaire et centralisé, n’a jamais su comment subvenir à l’autonomie des petites et moyennes communautés non-parisiennes.

Il ne saurait y avoir d’immigration « de masse » sinon, selon la prudence et la parcimonie du « goutte-à-goutte », comme l’Alyah actuelle ou le choix de Londres, du Canada ou d’ailleurs, pour ceux qui en ont le projet.

Voire, uniquement dans le cas de « l’Alyah intérieure », pour ceux qui trouvent les moyens d’un appartement à Levallois, Neuilly ou dans le XVII ème arrondissement. C’est aussi une conjonction de choix individuels, d’âge des enfants, d’intensité de pratique, et d’éloignement relatif au risque d’antisémitisme violent (d’abord les quartiers périphériques, puis par des cercles concentriques…)…

On ne peut que prôner la conjugaison articulée de solides poches de résistance juridique et sécuritaire, avec un PCV vers une patrie de coeur au moins, là où deux Juifs sont réunis, même pour se partager trois synagogues, sur des sites autant physiques que virtuels, où échanger et penser.

Entre elles, d’abord, au niveau territorial, par maillage, et souci de ce que vit l’autre, sans abandonner personne sur le terrain, ni la plus éloignée des grands-mères du XIXè, …

Mais aussi par la constitution d’une culture juive francophone raccordée et bienveillante, depuis les nouveaux « radio-Londres » possibles et disponibles, notamment en Eretz Israël (Jérusalem est la capitale de tous les Juifs) : soit pour aider à l’intégration à l’heure du choix de départ et on peut témoigner qu’il se trame des coups de pouce magnifiques quand vient « le moment » toujours choisi jamais subi.

Soit aussi, pour réfléchir à comment seconder efficacement ceux encore sur-place qui voient les issues se restreindre, au fur et à mesure que la communauté elle-même semble se réduire à une peau de chagrin, manquer de dynamisme ou n’être plus qu’une cacophonie de reproches mutuels, chacun s’enferrant dans ses problématiques individuelles.

Nous n’évoquerons pas ici le vote-protestataire ou refuge, une partie de la communauté cherchant à se reconnaître dans un candidat présidentiel, accessoirement issu des « Berbères Juifs », pour mieux éviter l’identification avec Israël et son peuple seul résilient! Par filiation d’enfant de la Shoah qui n’a réchappé à 10 ans, -malgré qu’il fut « naturalisé en 1932 »- que par l’action et les réflexes de très rares, les théories oiseuses d’un Rabbin alsacien massorti reprisées comme de vieilles chaussettes ne sauraient prendre.

Nous comprenons néanmoins que l’humain se raccroche à n’importe quelque branche pour éviter la noyade assimilationniste tant désirée.

Quand le même gamin de 10 ans (et son petit frère de 8) faisait du porte-à-porte dans les rues de Paris et le métro, pour guider un père à l’accent à couper au coteau, détenteur d’un tuyau issu d’un policier qui a « vendu la mèche » de la rafle à venir, dès le 10 juillet 1942, les Juifs « Français », comme dit Z, traitaient ces « Polacks » de fous : « Jamais la France ne ferait ça! » leur rétorquaient les plus décorés, en claquant la porte… Le Père en question, après de bons et loyaux services à la DCA de la Légion étrangère, avait connu la première « rafle du Billet Vert » (fondée sur les listes des soldats d’origine « étrangère » démobilisés), dès le 14 mai 1941 et s’était évadé sous prétexte de fragilité cardiaque. Mais de cela aussi sans doute n’en avaient-ils pas non plus entendu parler.

Jamais la France que nous aimions n’aurait consenti sans réagir à la torture et à la défenestration d’une femme juive de 66 ans, depuis cette époque…

On reprend… les mêmes tuyaux crevés et on recommence.

Nous sommes donc prêt à envoyer quelques bouées de secours et à considérer le tribun berbère sous cet angle de la planche de « salut national » pour certains…

Les convaincus voudront bien tolérer que pour débattre il faut être deux, ou animer la conversation entre eux… Après tout, c’est aussi affaire de foi et chacun ses idoles…

©️ Marc Brzustowski

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4 Comments

  1. L’assassin Traoré n’étant pas fou mais ayant juste cédé à une « bouffée délirante «  bénéficie de sorties pour voir sa famille et va bientôt être libre ( si ce n’est déjà fait) un assassin impuni en liberté c’est un scandale une honte et un danger potentiel insupportable !

  2. Une justice plus proche des assassins que des victimes, mais surtout au mieux des juges incompétents et une police coupable de non assistance à personne en danger, ayant conduit au décès de Sarah car Juive. Une image abjecte de la France.

  3. Vous espériez quoi ?

    Si la Commission avait remis en question LA POLICE ET LA JUSTICE, on aurait eu droit à un véritable séisme.

    Il fallait absolument entériner cette débandade pour ne pas perdre la face et tout le monde le savait, même Meyer Habib.

    Ce dernier n’avait aucun doute sur le résultat de cette longue commission d’enquête mais il est allé jusqu’au bout pour que des témoignages et tout le déroulé de cet assassinat soit mis au jour, rien d’autre !

    Pas une seule seconde je n’ai cru que la police et la justice auraient eu des comptes à rendre parce que ces deux institutions sont déjà sur la sellette depuis des années et que l’état veut avoir raison jusqu’au bout.

    Vous assistez depuis le début de cette histoire à une AFFAIRE DREYFUS ! Rien de moins.

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