CHRONIQUE du 6 janvier 2022
On abat les victimes
Lamentations déchirantes des grues qui se meurent dans la réserve naturelle du Lac Hula dans le nord d’Israël. En France on a déjà abattu plus d’un demi-million de poules dans l’indifférence apparente du grand public. C’est la grippe aviaire qui, au cours de cette année de toutes les misères, frappe avec une sévérité particulière. Pas de masques, pas de vaccins, pas d’antivax chez la volaille, mais un confinement docilement accepté : les poules élevées en plein air sont en effet renfermées dans le poulailler. Pour les protéger.
Pendant ce temps, dans nos poulaillers à nous, c’est la pagaille. Les mesures sanitaires évoluent, c’est normal, avec une pandémie qui court plus vite que nos compétences. Et encore. La dernière fois que l’humanité a connu une pandémie de cette ampleur, on mourait comme des grues et des oies sauvages. C’était il y a un siècle. Ce qui laisse, aujourd’hui, toute liberté aux suffisances diverses et variées. On aurait dû On aurait su On devrait prévoir. C’est quoi ces annonces anxiogènes. Où sont les lits de réa, les masques qui ne servent à rien manquaient et maintenant on nous en impose, ça ne tue que les vieux c’est la vie … Pour les uns le vaccin est plus pire que la mort, pour les autres le covid-19 est du pain béni pour nos gouvernements assoiffés de pouvoir totalitaire. Lors d’une émission consacrée à La Question, Philippe Val a répondu en toute simplicité aux collègues montés sur les barricades pour défendre notre liberté : Ce n’est pas l’Etat qui nous en prive, c’est le virus.
Si tu ne crois pas à la survie de notre démocratie, explique-moi comment on peut encore vouloir être Président par les temps qui courent.
“…to forge in the smithy of my soul the uncreated conscience of my race”. James Joyce, A Portrait of the Artist as a Young Man
Je retombe amoureuse de ma langue anglaise. Quel souffle ! Le secret tient en un mot : liberté. Liberté incomparable. Liberté rigoureuse. Féconde. Universelle.
N.B. Il n’y a pas de langue « américaine ». Pas plus qu’irlandaise. It’s all English. Je me demande de quelle race il parlait. La race irlandaise ? Ou la race humaine ? L’artiste comme jeune homme se permettait des déclinaisons multiples du mot « race » sans craindre la censure qui, sous d’autres prétextes, le tourmentait sans pitié.
Philippe Val l’écrivain a su en peu de mots configurer l’état des lieux. C’est le virus qui nous tyrannise. Au sommet de l’organigramme, le virus dicte sa volonté. Sans transcendance, sans vision, le virus se contente de poursuivre son existence.
Comment, donc, soutenir les diverses formes de vaccinoméfiance sans remplacer le virus en haut de l’édifice par la lourde responsabilité d’un dark web international faisant contrepoids à la réalité, au rez-de-chaussée, d’innombrables soignants et souffrants.
Pour nier la réalité de ce témoignage charnel, il faut inventer une volonté monumentale de nuire, un deus ex machina assoiffé de pouvoir qui nous manipule en développant des vaccins par pur goût du lucre et en embrigadant 95% du corps médical, scientifique, sanitaire et médiatique du monde entier prêts à mentir unanimement, parfois bêtement, peu importe, car en fin de parcours nous serons plus ou moins exterminés. On en reparlera.
C’est quoi cette GPA civilisationnelle ?
D’abord c’est une image qui m’est venue à l’esprit. Ensuite, j’ai besoin de temps pour l’explorer à travers l’écriture. Si l’on ne peut pas vivre en paix avec le vaste monde de pays islamiques arriérés, si l’on ne peut pas empêcher l’arrivée désespérée des réfugiés qu’il crée, si l’on ne peut pas vivre tranquillement avec le petit monde islamique reconstitué au sein de nos pays libres, c’est qu’il faut reconfigurer la problématique. Et façonner dans la matrice de ma démocratie la conscience étouffée de la race soumise …
C’est autre chose que des Plans Banlieue, des délégations interministérielles contre les discriminations, de dialogue œcuménique et d’interdiction de signes ostentatoires. C’est une autre dimension. Parfois ça avance en harmonie avec les actions bureaucratiques propres à l’Etat, mais le plus souvent il s’agit de fonctions physiologiques dans les entrailles d’une société démocratique. Une histoire millénaire de libération individuelle, tellement normale que je me demande pourquoi j’en parle comme si je venais de l’inventer. Sauf que, dévoyée par une immigration de masse qui en est tout le contraire, c’est facilement perdu de vue.
Ici, des musulmans peuvent se libérer d’un système totalitaire. Malheureusement, par lâcheté, on a laissé construire, à la place de cet espace de liberté, de petites dictatures sous lesquelles leur soumission devient également la nôtre.
La dimension géopolitique
Comment sortir de ce traquenard ? Il faudrait que les démocraties repensent le signe Israël. Israël, le foyer du judaïsme comme Fondation de la Démocratie. Israël, sur la ligne de front face au jihad du 21e siècle. Israël, havre de liberté au sein du Moyen-Orient islamisé. Israël, grande puissance militaire. Qu’est-ce qu’on aurait pu nous aimer si seulement …
La solution à deux Etats. Fausse bonne idée au départ, fausse piste débile depuis, méchant prétexte pour excuser tout ce qu’on nous fait, des saloperies jusqu’aux atrocités. On s’accroche comme un chien de combat à ces deux Etats qui s’annulent. Comprendre le lien entre Israël et la démocratie et les démocraties, ce n’est pas de la charité. Ce n’est pas facultatif.
Voyons la configuration qui pourrait nous aider à sortir de l’impasse. La volonté malsaine d’imposer à Israël la « solution » à deux Etats nous revient en forme de territoires perdus de la République. L’idée qu’on voudrait bien accepter son droit d’exister si seulement Israël était gentil avec les Palestiniens devient, en France, la faiblesse envers les jihadis de nos quartiers.
Comment croire que « notre » civilisation est à l’article de la mort, comme l’empire romain ou les Mayas, quand Israël existe, dans toute son imperfection, sur la même terre, dans la même langue et avec les textes d’origine? Comment dire qu’on est foutu quand on a une descendance ? Comme si on avait déjà utilisé tous les possibles fournis avec le kit de base ?
Le salut ne viendra pas de la pensée magique, ni de l’homme providentiel. Si la libération un à un des êtres humains, chacun unique et doté du libre arbitre, semble dérisoire par rapport à la magnitude du Mal qui nous guette, je vais tout de même dire mon désarroi devant la dérive antidémocratique qui secoue le camp anti-jihad que j’ai fréquenté au début du siècle.
Vous connaissez les wokes ? Je vous parlerai des stungs …
© Nidra Poller
Nidra Poller, née aux Etats-Unis dans une famille d’origine mitteleuropéenne et posée à Paris depuis 1972, est une romancière devenue journaliste, le 30 septembre 2000, par la force des choses, dit-elle, par l’irruption brutale, dans mon pays d’adoption, d’un antisémitisme génocidaire, Nidra Poller est connue depuis comme journaliste, publiée entre autres dans Commentary, National Review Online, NY Sun, Controverses, Times of Israel, Wall Street Journal Europe, Jerusalem Post, Makor Rishon , Causeur, Tribune Juive, Pardès …
Elle rédige le vendredi une Revue de la Presse anglophone pour le newsletter d’ELNET
Elle est l’auteur d’une œuvre élaborée en anglais, en français, en fiction et en géopolitique, dont L’Aube obscure du 21e siècle (chronique), madonna madonna (roman), So Courage & Gypsy Motion (novel)
J’assume la contradiction, ajoute Nidra, me disant romancière mais pas auteure.
Observatrice des faits de société et des événements politiques, elle s’intéresse particulièrement aux conséquences du conflit israélo-palestinien et aux nouvelles menaces d’antisémitisme en France. Elle fait partie des détracteurs de Charles Enderlin et France 2 dans la controverse sur l’Affaire Mohammed al-Durah et soutient la théorie d’Eurabia (en particulier avec Richard Landes).
Elle a fondé les Éditions Ouskokata.
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