KAMIKAZES : Je suis toujours agacé de voir ce terme utilisé pour qualifier des djihadistes islamiques.
Il ne faut accorder aucune des qualités du soldat à nos ennemis. Il ne faut leur reconnaître aucun honneur du combattant. Zemmour avait eu tort de relever que nos ennemis étaient prêts à sacrifier leur vie pour leur cause, et d’appeler à ce que nous soyons prêts à faire de même : s’il est indispensable de retrouver cette capacité au sacrifice, le parallèle n’a pas lieu d’être avec leur « sacrifice » qui n’en est pas un.
La différence fondamentale tient au fait que la capacité à affronter la mort n’a de valeur que si l’on a été capable d’affronter la vie pendant toute son existence. Chercher la mort lorsque l’on a pas été capable d’affronter la vie et de goûter à la vie n’est pas un sacrifice, c’est une démission. Elle est le fait d’un lâche, qui jette son existence parce qu’il n’a pas été capable d’en assumer le poids.
Le véritable sacrifice du soldat est le fait de celui qui a construit sa vie, qui a aimé auparavant. Telle est la séparation absolue entre nous et les djihadistes.
Le christianisme et le judaïsme sont des religions qui enseignent toutes deux à aimer et affronter la vie, sous tous ses aspects, y compris dans les difficultés les plus fortes de l’existence. Si les circonstances poussent un chrétien ou un juif à sacrifier sa vie, premiers chrétiens face aux romains, templiers, résistants de Massada ou du ghetto de Varsovie, ils le feront en combattants d’honneur, ayant porté courageusement tout le poids de leur vie auparavant.
Le djihadiste ne meurt que parce qu’il démissionne de sa vie ratée. Ce n’est nullement le sacrifice d’un soldat, mais la dernière fuite d’un lâche, ciblant généralement des civils avant tout.
Il pourra paraître choquant à certains de défendre la référence au Japon de la seconde guerre mondiale. Je ne nie nullement que Nankin ou la section 731 aient existé. Mais parce que l’histoire est complexe, les kamikazes japonais ne sont pas à ranger du tout dans la même case. Leurs objectifs étaient purement militaires, jamais civils. Les lettres d’adieu de ces jeunes combattants, âgés de 20 à 25 ans, sont particulièrement émouvantes et confirment que nous avions affaire à des soldats d’honneur.
Les djihadistes ne méritent nullement d’être identifiés au vent des dieux. Leur mort n’est que la dernière flatulence de leurs vies de tyrannie et de lâcheté.
© Marc Rameaux
Marc Rameaux est économiste et professionnel des hautes technologies. Il vient de publier Le Tao de l’économie. Du bon usage de l’économie de marché (L’Harmattan, Février 2020).
Poster un Commentaire