« La droite républicaine est de retour » a proclamé la candidate LR bien décidée à reconquérir une partie de son électorat devenue macronien. Une mauvaise nouvelle pour le président sortant ? Analyse.
La voilà donc peut-être cette candidature qui pourrait rebattre les cartes d’une partie que l’on dit jouée d’avance. Depuis des mois, en effet, les sondages dessinent la victoire d’Emmanuel Macron sur Marine Le Pen… Mais font aussi apparaître la volonté des Français de ne pas rejouer le match de 2017. Gagnante surprise du départage de la droite, Valérie Pécresse pourrait devenir l’instrument d’un coup de théâtre désiré. Elle dispose pour cela de sérieux atouts…
1/Elle ressemble à Macron… en plus droitière !
Grosse tête passée brillamment par HEC et l’Ena, la présidente de la région Ile-de-France, brillamment réélue en juin dernier, Valérie Pécresse aurait fort bien pu rallier la Macronie. Mais il aurait fallu pour cela que le chef de l’Etat lui propose une fonction à la hauteur de son CV. Première ministre ? Emmanuel Macron qui cherchait, après Edouard Philippe, un fidèle second qui saurait rester dans le rang a (trop vite ?) écarté cette hypothèse…
Il se trouve donc aujourd’hui face à une concurrente qui peut le déborder par la droite. Comment ? En ralliant les électeurs libéraux déçus ou lassés par les ambiguïtés réformatrices du macronisme ainsi que les partisans de la droite « identitaire » qui peuvent se laisser séduire par ses positions martiales en matière d’immigration. Libérale et sécuritaire, Pécresse incarne un nouveau « en même temps ». Un positionnement qui lui a permis de remporter l’investiture LR et qu’il s’agit désormais de faire valoir auprès de la droite macronisée. Les 20 % d’anciens électeurs de François Fillon qui ont rallié Macron préféreront-ils une authentique candidate de droite au prince du « en même temps » ?
2/Elle se voit en « Merkel française »
Jamais élection présidentielle n’aura vu concourir autant de candidates : Marine Le Pen (pour sa troisième tentative), Anne Hidalgo et Valérie Pécresse… Sans oublier Nathalie Arthaud, la récidiviste de Lutte Ouvrière. Cette féminisation correspond bien sûr à un mouvement de fond. Valérie Pécresse entend bien en tirer profit. Son credo ? Ne jamais se victimiser (comme l’avait fait une Ségolène Royal) mais au contraire répéter sans relâche qu’“une femme peut diriger”. Un leadership naturel qu’elle exerce à la tête de la région Ile-de-France et qu’elle assortit d’une flatteuse comparaison : Valérie Pécresse se présente volontiers comme une « Merkel française ». Il s’agit ainsi de se démarquer de Jupiter et de son pouvoir vertical, si masculin. En rassurant les hommes sur sa capacité à gouverner et en attirant les suffrages féminins, la « dame du faire » autoproclamée a intégré que 70 % de l’électorat français se dit prêt à élire une femme à la présidence de la République…
3/Elle est coriace dans les débats
Lors des quatre confrontations télévisées de la primaire LR, « Pécresse la tigresse » a démontré qu’elle avait des crocs. Ses victimes, Michel Barnier et Xavier Bertrand, peuvent en témoigner… Y-aura-t-il, en mars prochain, des confrontations rassemblant tous les candidats avant le premier tour du scrutin comme en 2017 ? Emmanuel Macron, président en exercice, y participera-t-il ou préférera-t-il demeurer sur son Olympe ? Une chose est sûre : en cas de face-à-face d’entre-deux tours face à Valérie Pécresse, le président sortant doit s’attendre à un match beaucoup plus disputé que celui qui l’avait opposé à Marine Le Pen. La présidente d’Ile-de-France connaît ses dossiers et sait sortir de la langue technocratique pour dézinguer ses concurrents…
4/Elle parle d’économie(s)
A ses yeux, Emmanuel Macron ne fait que « cramer la caisse ». En se posant en gardienne des finances, Valérie Pécresse parle d’or à l’électorat de droite. Suppressions de 200 000 postes de fonctionnaires, fin des 35 heures et retraite à 65 ans… elle cible un point faible du président sortant qui avait promis des réformes et un rééquilibrage des comptes. Pour justifier leur bilan, les macronistes ne manqueront pas d’invoquer la crise sans précédent que l’exécutif a dû conjurer en adoptant la stratégie du « quoi qu’il en coûte ».
Pour piéger l’Elysée, Pécresse joue aussi la carte du pouvoir d’achat, principale préoccupation des Français, très inquiets des effets de l’inflation. Elle promet une hausse des salaires de 10 % pour tous ceux qui gagnent moins de 3 000 euros nets par mois. Une revalorisation qui reposerait sur un effort des entreprises mais aussi de l’État qui pourrait concéder une baisse de charges. Mais que fait l’Elysée ?
5/Elle contraint Macron au « dépassement »…
La candidature de Pécresse est en mesure de bloquer l’offensive de Macron en direction de la droite républicaine. Si la présidente de la région Ile-de-France parvenait, dans les prochains jours à grappiller quelques points au détriment d’Eric Zemmour et/ou d’Emmanuel Macron, elle pourrait déclencher un mouvement pendulaire. Face à une éventuelle progression de la droite libérale et sécuritaire, Emmanuel Macron devrait, par réaction… soigner sa gauche! Et plus que jamais miser sur le « dépassement » des clivages partisans pour s’imposer au centre. Ce chemin de crête l’a amené jusqu’à l’Elysée en 2017. Mais est-il toujours praticable dans un paysage politique où la droite, plus que jamais « décomplexée » et l’extrême droite déchaînée totalisent plus de 45 % des intentions de vote ? Pour maintenir son avance, Emmanuel Macron peut certes compter sur le choc des ambitions de Le Pen, Zemmour et Pécresse. Mais il doit surtout convaincre les modérés des deux bords. Un nouvel exercice d’équilibriste…
Source : L’OBS / Sylvain Courage
Pécresse a effectivement un sacré CV et toute la légitimité nécessaire pour prétendre à la Présidence de la République.
Elle dispose de la surface politique d’un parti « de gouvernement » solide, installé, enraciné et ancré partout en France. Les résultats des régionales sont sans appel.
Son élection est un coup dur pour Le Pen et certes pour le clown polémiste.
Un second tour Macron-Pécresse est donc bien possible.
Les deux étant jumeaux idéologiques, à la limite, le résultat, on s’en fout.
« Le clown polémiste « , c’est lui qui a établi les priorités des candidats de droite . Sans lui personne n’oserait se risquer à parler de l’identité de la France qui pourrait disparaître et de sa « libanisation »! On peut ne pas aimer Zemmour mais il faut lui rendre hommage . Il a évoqué les vrais problèmes et il va chiper à Marine Le Pen la moitié de son électorat , ce qui pourrait amener Pécresse au second tour .
Un clown ? Bien utile en tout cas !
Zemmour se charge d eliminer le pen du deuxieme tour , macron a tellement changé de position qu il est trop tard pour grapiller des voix de gauche , donc , oui pecresse peut acceder au deuxieme tour et gagner , avec un argument de poids : elle dispose d une infrastructure nationale et d un hinterland consequent la ou lrem n est qu un parti virtuel qui a deja disparu des radars