Téhéran ne cherche pas un nouvel accord nucléaire, mais à accélérer l’enrichissement

 Nucléaire iranien , enrichissement d’ uranium , pourparlers nucléaires de Vienne

S’afficher ouvertement comme puissance militaire nucléaire

Trois jours après le début des négociations de Vienne avec les puissances mondiales, l’Iran n’est manifestement pas à la recherche d’un nouvel accord nucléaire remanié, confirment nos sources iraniennes – malgré la grande délégation présente. Téhéran a clairement fait connaître ses intentions par trois actions :

  1. Abandonner l’ambiguïté entourant son programme nucléaire et admettre franchement, pour la première fois2 que Téhéran a l’intention de construire une bombe nucléaire.
  2. Le budget de l’État iranien 2022-2023 prévoit deux années supplémentaires de sanctions internationales, prenant ainsi en compte les conséquences économiques de la militarisation de son programme nucléaire. Téhéran ne compte même pas sur la perspective d’un allégement des sanctions.
  3. Des centrifugeuses extra-rapides sont mises en service pour l’accumulation accélérée de suffisamment d’uranium pur enrichi à 60 pc -et jusqu’à 90% selon les informations transmises par les services secrets israéliens – pour alimenter un certain nombre d’ogives nucléaires.
Fereydun Abbasi-Davani, Agence Atomique Iranienne

Fakhrizadeh éliminé pour sa création d’armes nucléaires offensives?

L’aveu final de Téhéran de ses véritables intentions, après des années à prétendre que l’Islam n’autorise l’énergie nucléaire qu’à des fins pacifiques, est venu du très autoritaire Fereydun Abbasi-Davani, président de l’Agence atomique iranienne. Dans un commentaire sur le nouveau cycle de pourparlers nucléaires lancé à Vienne lundi, il a révélé que feu Mohsen Fakhrizadeh, le père du programme nucléaire national, qui a été éliminé l’année dernière, selon la rumeur, par le Mossad, « avait créé un « système » d’armes nucléaires à des fins offensives. » C’est la cause de sa mort violente aux mains d’Israël, a ajouté le responsable.

Des sources proches des gardiens de la révolution iraniens ont approfondi cette déclaration en affirmant : « Le sabotage par l’ennemi (Natanz), les éliminations ciblées devraient s’arrêter quand l’Iran franchira plusieurs lignes scientifiques dès que possible, pour montrer notre capacité et défendre notre peuple. Les « lignes scientifiques » qui devraient être franchies renvoient au seuil nucléaire.

Le club de Vienne au comble de l’optimisme béat

Alors que la plupart des médias locaux conviennent que les pourparlers de Vienne ne mèneront probablement nulle part, aucun n’a cité ces aveux révolutionnaires des responsables iraniens. Ils ont plutôt souligné l’optimisme exprimé par les puissances mondiales face à l’Iran (Allemagne, Royaume-Uni, France, Russie, Chine – à la table et les États-Unis dans une salle séparée) à la lumière de la volonté de l’Iran de reprendre les pourparlers à partir du point de rupture de juin.

Masud Mirkazemi, chef du centre national de planification iranien


Cette humeur a ignoré la déclaration révélatrice du mardi 30 novembre d’un autre haut responsable iranien : Masud Mirkazemi, chef du centre national de planification iranien. Lors de sa présentation du nouveau budget de l’État iranien au ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, l’expert en planification a expliqué que « compte tenu de la réputation des pays occidentaux, nous n’allons pas faire attendre le pays pendant encore huit ans de négociations ». En d’autres termes, Téhéran poursuit ses plans indépendamment des négociations nucléaires, en supposant qu’ils s’éterniseront au-delà d’un avenir prévisible.


Tout porte à croire que l’Iran s’est engagé résolument dans un programme accéléré pour améliorer et accélérer l’enrichissement d’uranium dans les usines de Natanz et de Fordow. En raison de cet effort total, les inspecteurs de l’organisme de surveillance nucléaire, l’Agence atomique internationale, se voient refuser l’accès au site de Karaj, où sont fabriquées les centrifugeuses extra-rapides.

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