Par Michèle Mazel17 novembre 2021 0
Il y a quelque chose de troublant dans l’intensité avec laquelle tout ce qui touche en Israël est scruté dans l’hexagone. On a souvent l’impression que les médias sont à l’affût de la moindre occasion leur permettant de présenter l’Etat juif sous un angle défavorable au point qu’il faut apprendre à décoder les titres des journaux. Une confrontation fut-ce mineure entre Israéliens et Palestiniens est montée en épingle, et à chaque fois la version palestinienne est privilégiée et présentée en premier, tandis que celle d’Israël qui vient ensuite est le plus souvent mise au conditionnel. Deux exemples explicitent une diabolisation calculée.
Prenons le Nouvel Observateur du 26 septembre de cette année.
La manchette : «Cinq Palestiniens tués durant une opération des forces israéliennes en Cisjordanie» et plus loin : «Cinq Palestiniens ont été tués dimanche dans des échanges de tirs avec les forces israéliennes qui ont lancé une opération en Cisjordanie occupée pour prévenir des attentats selon des responsables.»
- « Selon des responsables » : le Nouvel Obs laisse la place au doute. Pourtant il ajoute : «Le Hamas, ennemi juré d’Israël au pouvoir dans l’enclave palestinienne de Gaza, a confirmé la mort de quatre membres de sa branche armée à Biddu. Le Jihad islamique, un autre groupe armé palestinien a lui aussi confirmé la mort de l’un de ses membres, Oussama al-Soboh.» Ce qui conforte la version israélienne.
- Sans s’attarder sur ce point le journal de continuer : La présidence de l’Autorité palestinienne, basée à Ramallah en Cisjordanie, a, elle, condamné dans un communiqué un « crime odieux commis par les forces d’occupation israéliennes”.
Que doit penser le lecteur non averti de ces messages contradictoires ? Ne risque-t-il pas de se contenter de la manchette et de passer à un sujet qui le concerne davantage ? - Venons-en maintenant au journal Le Monde. Les ministres de la Défense et de la Justice israéliens, au vu de dossiers présentés par les services de sécurité du pays, classent six organisations palestiniennes comme terroristes. Le quotidien qui n’a évidemment pas eu connaissance des dossiers, et n’hésite pourtant pas un instant et choisit un titre vengeur :
En classant six ONG parmi les «organisations terroristes», Israël frappe au cœur la société civile palestinienne. - Quelques jours plus tard, le quotidien persiste et signe :
Des défenseurs des droits humains palestiniens espionnés par Pegasus
Des traces du logiciel de NSO ont été découvertes dans les téléphones de militants membres d’ONG palestiniennes classées en octobre comme «terroristes» par l’Etat israélien. Les éléments de preuves publiés à ce jour ne sont pas concluants.»
Résumons.
Les ministres israéliens de la Défense et de la Justice, sur présentation de dossiers par les services de sécurité du pays, classent six organisations palestiniennes comme terroristes.
Le Monde, qui n’a évidemment pas eu connaissance desdits dossiers, assène comme vérité d’évidence qu’il s’agit de «défenseurs des droits humains.»
Il admet du bout des lèvres que des «éléments de preuve» ont été publiés mais se permet de dire qu’il ne les trouve pas «concluants».
Pour le journal donc, s’il y a bien des éléments de preuve, ils ne sont pas concluants, et en dernière analyse, le ministre de la Défense et celui de la Justice ont sciemment porté atteinte à « d’innocents défenseurs des droits de l’homme. »
(Photo de une : Salah Hamouri, « militant » d’Addameer, une de ces « ONG » affiliées au FPLP, pose en 2012 -signature ou revendication? Provocation? – aux côtés de ses « meilleurs » compagnons de cellule : Marwan Barghouti, Samir Kuntar et le patron du FPLP Ahmed Saadat)
© Michèle Mazel pour Israël 24/7
Michèle Mazel
Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.
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