La sanction isole mais ne réconcilie pas
La représentante médiatique de la France Insoumise et du candidat Jean-Luc Mélenchon, Raquel Garrido a carrément perdu toute mesure du réel et du fossé insondable qui sépare à jamais victimes et familles des victimes du terrorisme, au Bataclan , de leurs bourreaux, les terroristes.
Voulant, sans doute, fustiger l’estocade lancée par le non ou presque-pas-encore-mais-très-bientôt-candidat Eric Zemmour, contre le Président inerte de l’époque, François Hollande, voilà que celle-ci s’embarque dans un début de phrase, comme un lapsus révélateur mais qu’elle justifie ensuite, en trouvant des « vertus civilisatrices » (sic.) aux procès :
A l’entendre, les familles auraient donc fait des efforts incommensurables pour « trouver le chemin vers la réconciliation… y compris, eh ben, avec les terroristes eux-mêmes« ….
Précédent : Eichmann pendu à Jérusalem
L’absurdité de sa proposition ne semble pas lui effeurer l’esprit, puisqu’elle renchérit. Le lapsus en soi aurait pu vouloir exprimer un « effort incommensurable pour » seulement supporter l’idée-même d’une coprésence, dans le même espace-temps, avec la bête immonde.
D’autres, auparavant, ont accepté de témoigner à Nuremberg ou à Jérusalem contre Adolf Eichmann et trouvé l’être, derrière sa vitre blindée, parfaitement inconsistant, petit bourreau-crate aux lunettes d’écailles, dissimulé derrière l’impressionnante machine d’extermination qu’il avait mis en oeuvre et dont il n’aurait plus rien maîtrisé « malgré lui », pour s’adonner à l’ivresse de ce qu’Hanah Arendt a taxé de « banalité du Mal » (oxymore philosophique risqué que d’autres ne lui pardonneront pas, comme une amorce de complicité émotionnelle ou intellectuelle). Peut-on cohabiter sur la même planète? La question n’est pas encore tranchée. Alors, quant à « se réconcilier avec »…. autant dire que même après plusieurs métempsychoses, on n’est absolument pas sûr d’une amorce de résultat…
La symbiose islamo-gauchiste est bien un concept opératoire
Garrido semble ne pas saisir que son fantasme d’osmose avec les terroristes, -ce qu’intellectuellement et idéologiquement, son camp islamogauchiste réalise tous les jours, en acceptant de dîner à la table du diable avec de longues cuillers-, est hors même toute expérience humaine, à moins de sombrer dans l’effroi.
Quand bien même prendrait-on la définition psychosocio-médicale du Syndrome de Stochkolm, voilà ce qu’on peut en retenir :
« L’histoire du syndrome remonte à un hold-up dans une banque commis à Stockholm en 1973 par deux évadés de prison qui prennent en otage quatre employés. Après six jours de négociation, ils libèrent les otages qui vont s’interposer entre les forces de l’ordre et leurs ravisseurs, qu’ils iront visiter par la suite en prison.
Le syndrome est caractérisé par: 1) le développement d’un sentiment de confiance des otages vis-à-vis de leurs ravisseurs, dans la mesure où ces derniers arrivent à justifier leur acte; 2) la naissance d’un sentiment positif des ravisseurs envers leurs otages et 3) l’apparition d’une hostilité des victimes envers les forces de l’ordre« . –Rémy C. Martin-Du-Pan, .revmed.ch/revue-medicale-suisse
Otages retournés et corps broyés au Bataclan
Il suppose donc un long moment passé avec les ravisseurs ou terroristes, sans autre type de violence que psychologique, par la contrainte d’en être otage.
Mais quel rapport cette gourde de Raquel Garido peut-elle établir, entre ce type de pression, dans le but d’obtenir une rançon, – ce qui encore le cas célèbre de Patricia Hearst, enlevée puis « convertie » par l’Armée de Libération Symbionaise– et le massacre de 131 spectateurs présents, 413 blessés à vie, à la balle de 7, 62 mm de Kalachnikov, à très haute vélocité (2000 km/h) qui arrache proprement les membres des personnes-cibles, au point, très souvent, de rendre leurs cadavres méconnaissables?
«Sale collabo !», a commenté sur Twitter l’eurodéputé du RN Gilbert Collard quand son confrère Philippe Olivier a dénoncé «les ravages mentaux de l’islamo-gauchisme et le naufrage moral» de LFI et Raquel Garrido.
Le vice-président du rassemblement national a critiqué de son côté le «stade terminal de l’islamo-gauchisme». «Maintenant chez LFI, ils en sont à souhaiter la réconciliation entre les victimes du terrorisme et les terroristes islamistes», a continué l’ancienne tête de liste du parti aux élections européennes.
Tout oppose Garrido et la démarche antiterroriste
Eric Zemmour a aussi lui-même répondu en affirmant, face à l’avocate qui «veut la réconciliation avec les terroristes», que lui «veut la victoire sur le djihadisme». «Nous ne sommes pas du même côté de la ligne de front», a-t-il asséné sur Twitter. Son ancien comparse des plateaux de télévision Éric Naulleau a commenté quant à lui sobrement «Abjection votre honneur !».
Les médias ont la mémoire courte, mais de telles tirades trahissent une irresponsablité morale de l’ordre de l’infantilisme intellectuel qui devrait priver du droit de représenter quelque courant d’idée que ce soit, serait-il ouvertement « islamogauchiste », comme l’exprime ce concept forgé par Pierre-André Taguieff. Il a ici été traduit avec la plus confondante naïveté par l’une de ses partisanes les plus abouties : il faut alors croire qu’il n’y avait pas obligatoirement de « lapsus » ou qu’il n’a jamais fait que refléter les conceptions mentales de celle qui l’a formulé.
Gros plans précurseurs sur la trajectoire d’Abaaoud
Après tout, les tortionnaires islamistes de Daesh ne sont-ils pas « de bons Français comme les autres »? On sait, par les récits sur-place, que la brigade francophone issue de l’Hexagone ou de Belgique, de Maghrébins ou de convertis partis combattre pour l’Etat Islamique, se sont comportés de la pire façon. C’est aussi ce qui permettait à Abaaoud de s’exhiber, en février 2014, bien avant les attentats, au volant d’un pick-up, traînant, avec ses comparses, les corps suppliciés, mutilés d’adversaires massacrés.
Si Garrido parvient à se « réconcilier » avec elle-même, après de telles images, grand bien lui fasse. Son esprit ne parvient pas à admettre le processus de dissociation du reste de l’humanité que doit accomplir un adepte d’une telle idéologie mortifère : la radicalité, puisque c’est de cela qu’on traite, consiste à rejeter toute culture partagée avec sa propre famille, son éducation, ses cercles d’amis et de s’isoler dans un processus purement sectaire, où aucun contact n’est supportable avec ceux, les « autres », qui n’ont pas accepté d’entrer dans le même « tunnel » de conception pour naître ou mourir sous une identité reformatée, entièrement remodelée. Cela s’appelle un seuvrage ou bourrage de crâne.
Les radicalités incompressibles
Et l’on sait que la plupart des formules « magiques » de « déradicalisation » frisent l’arnaque morale ou offrent peut-être une « apparence » de retour, qui peut tout aussi bien relever de la Taqqiyya, ou tout simplement, de l’absence de choix, puisqu’on s’est fait rattraper et qu’il n’y a plus d’issue, pour celui qui accepterait de feindre la « repentance » (afin de sauver sa peau).
Certes, l’institution judiciaire croit au principe « civilisateur » de la procédure qui permet de témoigner, d’en parler. La seule voix de « rédemption » pour le coupable, si elle existe, consiste dans l’exercice de la sentance et de la condamnation Elle implique une « mort sociale » minimale, qui consiste à retirer toute liberté à ces individus.
Et nous dirions parfois, sans entrer en polémique sur l’efficacité de la peine de mort, qu’elle privilégie l’issue choisie par Merah, les Kouachi, Coulibaly, Abaaoud et tant d’autres, en se terminant en apothéose, du suicide by cop, de la mort par police interposée.
On ne sait pas encore ce qu’il adviendra d’Abeslam, le « survivant »-pour témoignage et expertise – du gang du 13 novembre. Au mieux, la civilisation le gardera t-il comme dans une sorte de congélation à vie pour l’exemple, dans une prison de haute sécurité, en isolement total. Ni la société, ni a fortiori les parents des victimes ne peuvent croiser ces monstres, sinon en les tenant en respect, derrière des murs infranchissables. Tout ce qu’on peut souhaiter est qu’ils ne jouiront plus jamais de l’emprise qu’ils ont pu avoir, à un moment donné fatal, sur les êtres chers, ou les écrans, les images.
Il n’y a pas de place pour eux parmi nous, même pour ceux qui souhaiteraient leur dire : « Vous n’aurez pas ma haine »… Même si cela devait ne jamais réconclier Raquel Garrido avec la vraie vie des vrais gens qui souffrent et en ont plus que bavé….
Par ©️ Marc Brzustowski
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