La politique française est en train de vivre une nouvelle déflagration. Depuis, 4 ans et demi, la maison, en voie d’effondrement ne tenait plus que par une poutre branlante: l’axe le Pen-Macron dominateur dans les sondages, et dès lors, l’assurance absolue de la réélection de ce dernier. Alors que 80% des Français affirmaient ne pas vouloir de cette hypothèse à l’horizon de 2022, la résistance du tandem tenait de l’anomalie. Tel était le dernier pilier qui donnait l’illusion de tenir une toiture en putréfaction et en cours d’écroulement.
Nous attendions depuis belle lurette qu’elle fût emportée par le moindre coup de vent.
Celui-ci intervient sous la forme du phénomène Zemmour qui entraîne le Pen dans une chute vertigineuse et probablement irrémédiable (de 28% à 16%).
Dès lors, la réélection de M. Macron n’est plus aussi assurée: face à un autre candidat que le Pen, elle devient beaucoup plus hypothétique selon toutes les enquêtes d’opinion (le donnant par exemple en positon fragile face à X. Bertrand). Certes, il demeure maintenant seul en tête des sondages donnant le sentiment de régner sur un paysage en ruines, totalement éclaté, chaotique, erratique.
Cependant, 23 ou 24% avec un taux d’abstention prévisible élevé, c’est un niveau extrêmement médiocre en termes d’intentions de vote pour un chef de l’Etat qui n’assure en rien sa réélection (VGE, battu en 1981, dépassait les 30% au même stade et NS, perdant en 2012 atteignait des niveaux semblables).
Ce plafonnement des intentions de vote en sa faveur n’est pas la moindre des étrangetés dans un contexte de matraquage permanent, inouï, d’omniprésence et d’obséquiosité médiatique, de saturation permanente de l’espace politique autour d’une profusion d’apparitions et d’annonces touchant aux moindres détails (pour la seule journée d’hier, « la gastronomie française », le « remboursement des soins par les psychologues », l’allégement de la « fiscalité sur les pourboires », la réduction des visas pour les Algériens…) sans parler de la prolongation politicienne du passe sanitaire…
Les socialistes gagnés par l’extrémisme gauchiste sont en débâcle profonde à l’image de la candidature de Mme Hidalgo. Les écologistes sont engagés dans la voie d’une radicalisation encore pire à en juger par la percée de Mme Rousseau. Quant à la « droite » même si ses chances semblent renaître à la faveur de cette explosion générale, son offre politique demeure à ce stade bien incertaine.
En ce moment, la politique française n’est plus qu’une course folle à la démagogie, aux illusions (dont la poussée de M. Zemmour), à l’idolâtrie imbécile, à l’obsession électoraliste, aux gesticulations hystériques, aux coups tordus, aux manipulations et aux arguties (sur les prénoms!), à l’anecdotique (jet d’œuf!), à la violence verbale et au nihilisme. Et le spectacle politicien se déroule sur fond d’effondrement économique, financier, diplomatique, moral, scolaire et intellectuel du pays masqué par une surenchère d’obséquiosité médiatique et la fulgurante poussée d’abêtissement politique. Dans la période récente, rarement la situation du pays n’aura été aussi instable et explosive et nul ne peut prétendre avoir la moindre idée du monstre dont elle accouchera bientôt.
© Maxime Tandonnet
L’auteur tente de présenter les 24% donnés par les sondages actuels à Macron au premier tour comme un « niveau extrêmement médiocre ».
D’où son rappel : « VGE, battu en 1981, dépassait les 30% au même stade et NS, perdant en 2012 atteignait des niveaux semblables ».
MAIS il s’abstient soigneusement de rappeler que Chirac, pourtant président sortant en 2002, n’a même pas obtenu 20% au premier tour (19.88% …).
Donc les 24% de Macron n’ont rien de « médiocre » (c’était d’ailleurs son score au premier tour 2017).
En démocratie tout le monde ne pense pas la même chose et la prévision actuelle au premier tour témoigne d’une richesse, diversité et vivacité de l’offre politique et du débat. Bravo !
Tout le contraire des termes apocalyptiques utilisés par l’auteur : « explosion, déflagration, poutre branlante, anomalie, putréfaction, écroulement, paysage en ruines, totalement éclaté, chaotique, erratique, démagogie, illusions, idolâtrie imbécile, obsession électoraliste, gesticulations hystériques, coups tordus, manipulations, arguties, anecdotique, violence verbale, nihilisme…. ».
Sans oublier les dépressifs : « effondrement économique, financier, diplomatique, moral, scolaire, intellectuel…surenchère d’obséquiosité médiatique…fulgurante poussée d’abêtissement politique ».
Ouf !
Ce brave Tandonnet a dû oublier ses pilules roses du matin.
La France souffre du petit niveau de ses personnels politiques.Bertrand et Pecresse affirmaient il y a 15 jours qu il fallait appliquer a tout prix les petites peines d un an et maintenant que Sarko prend un an,ils changent d avis…