Quand Naftali imite Bibi Ça fait Flop ! C’est pâle!
Après la guerre des 6 jours, une chanson, presque aussi célèbre que Yeroushalaym chel Zahav, disait:
A Sharm El Sheikh, nous reviendrons…
La dernière fois, c’était il y a 10 ans.
L’Egypte était dirigée par un militaire nommé Hosni Moubarak.
Et la rencontre fut glaciale.
Cette fois, c’est toujours à Sharm El Sheikh, et c’est un ancien militaire qui reçoit le premier ministre israélien.
La rencontre semble plus chaleureuse.
Comme s’il fallait fournir une preuve, la presse locale s’intéresse à la position des drapeaux sur la photo.
C’est important les drapeaux dans ce genre de rencontre,
Surtout quand la Magen David paraît en Une de Al Ahram, le quotidien du Régime.
Ça paraît anecdotique mais ça veut tout dire.
Le Président Sissi est fier de s’afficher aux côtés d’Israël.
Autrefois, la population égyptienne aurait exprimé son mécontentement.
Il est vrai que sous Moubarak, on avait la gâchette facile et on emprisonnait tout aussi facilement.
Aussi, ce genre de visite avait lieu, mais en secret, et la Télévision d’Etat n’en parlait pas.
Pas cette fois.
Abdel Fatah Al Sissi se montre rieur avec Naftali Bennet.
Et c’est un signe.
C’est la preuve qu’il tient son pays.
L’opposition ne bronche pas.
On dit qu’il est parvenu à domestiquer ses adversaires.
N’en croyez pas un mot!
Ils sont surtout très largement réprimés.
Contexte diplomatique.
L’Egypte sent bien qu’elle perd son influence.
Avec les Accords d’Abraham, voulus par Donald Trump, une série de pays arabes a normalisé ses relations avec Israël.
Même l’Arabie Saoudite se montre moins tendue.
Face à ces événements, Le Caire a le sentiment de perdre un statut privilégié.
N’oublions pas qu’il y a plus de 40 ans l’Egypte fut le premier pays arabe à faire la paix avec Israël.
Il faut savoir préserver son standing!
On voit bien qu’aussitôt que le Hamas se sent perdu, c’est toujours l’Egypte qu’il appelle à la rescousse!
C’est LE médiateur historique, capable de parler avec le commandement militaire israélien comme avec les terroristes du Hamas.
Fin mai, souvenez-vous!
Sans l’Egypte, le Hamas n’aurait jamais relevé le front.
A première vue, on pourrait croire que Bennet veut donner l’impression qu’il reprend le contrôle dans la région.
Eh bien, pas du tout!
En tout cas, pas que!
Il y a, de la part de l’Egypte, la peur de se voir lâchée par l’Amérique.
Sissi avait d’excellentes relations avec Donald Trump, qui était un soutien sans faille.
Hélas, la donne a changé.
Biden est très critique avec cette proximité.
Il envisagerait même de mettre fin aux chèques en blanc pour l’Egypte.
Pour garder ces chèques, il faut bien donner des gages.
Alors, on s’affiche avec ce PM d’opérette.
Mais c’est juste pour l’image.
Car en toute discrétion, le malin Sissi met tout en œuvre pour redorer son image auprès de l’administration américaine.
L’Egypte a même installé un cabinet de lobbying à Washington.
Il n’est pas sûr que cela suffise à faire oublier la répression et l’atteinte aux libertés dans le pays.
Quant à Bennet, ce n’est pas son exploit, façon bulles de savon, qui fera oublier le panache de Bibi!
© René Seror
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