Lorsque l’on me pose la question du confort, je reste toujours perplexe. Je ne comprends pas le confort tel qu’il est entendu aujourd’hui, barder de conditions matérielles nos vies.
Cette femme est ma grand-mère paternelle. Primitive, direz-vous ? Très certainement Libre. Elle nomadisait et voyageait seule partout, de quoi bousculer l’idée de confort.
Elle a toujours géré son peu de bien seule (prérogative qu’avaient certaines femmes du désert).
C’était la rom antique.
Je l’appelais la sioux.
Sa tente, c’était un livre ouvert, géant, immense.
Elle m’a nourrie de chants, d’histoires, de contes.
C’était celle qui « savait dire »
Un peu poétesse, elle était très demandée lors des cérémonies. C’était celle qui « savait dire ».
Sous cette tente, elle a nourri, accueilli, bercé ses enfants et ses petits-enfants.
Mon premier souvenir d’enfance est le balancement de son corps lorsqu’elle me portait sur son dos vaquant au travail de la terre.
La nature est restée vertige. Là où elle allait, elle semait et peu importe si la récolte n’était pas pour elle. Elle qui pouvait nourrir d’un rien, d’un peu, qui construisait l’abri en un instant et qui offrait chaleur, espoir et esprit. Elle qui pouvait aimer. Alors, vous comprendrez bien que lorsque l’on me parle de confort… je parle de réconfort, de partage, même dans ce qui apparaît comme le dénuement le plus profond.
L’accueil surgit toujours au dépens de confortables habitudes. Au confort, je réponds alors par l’incertitude du changement, du déplacement. On n’a pas besoin de nouveau frigo computé lorsque tout le ciel vous appartient.
© Elham Buissière
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