J’ai pleuré…. Rarement un hommage a suscité une telle émotion. Tout le monde pleurait : ceux à l intérieur de la cour, et les milliers de gens dehors, sur l esplanade des Invalides. Il y a eu le discours du petit fils de Bébel, Victor, puis les mots forts d Emmanuel Macron. Oui, rarement une telle cérémonie a suscité une telle émotion. « C est un peu de nous, de notre jeunesse, de notre cinéma qui s en va » me disait un ancien ministre à mes côtés. Belmondo, c’était l’ami de tout le monde, des petits aux plus grands, un familier de la famille.
Oui, c’était une cérémonie bouleversante. Ce jeudi, l’hommage national était rendu à Jean-Paul Belmondo aux Invalides. Les proches du comédien décédé lundi à l’âge de 88 ans étaient présents, ainsi que de nombreuses célébrités (Gilles Lellouche, Jean Dujardin, Marion Cotillard, Bob Sinclar, Laurent Gerra…) mais également des milliers d’anonymes.
La cérémonie a été marquée par le discours de Victor Belmondo, le petit-fils du Magnifique, lui aussi comédien, qui a rendu hommage vibrant à son grand-père. « Là où il est je suis sûr qu’il sourit et qu’il est heureux », a débuté Victor Belmondo entouré de tous les petits-enfants de l’acteur ainsi que de sa fille Stella. » Notre grand-père nous irradiera toujours de sa bonté et de sa bienveillance. Merci papi de nous avoir donné tant de joie et d’avoir partagé ta positivité. On pense à toi, on t’aime et amuse-toi bien avec tes copains qui t’ont tant manqué « , a-t-il conclu très ému.
« Jean-Paul Belmondo était de la famille », a lancé Emmanuel Macron qui a prononcé lui aussi un discours touchant pour saluer la carrière du comédien « qui a traversé toutes les époques ». » Il ne cessa de se renouveler et de se réinventer, continuant à conquérir les générations successives. Toujours le même, toujours changeant. Il a vécu à nos côtés cette vie française « , a lancé le président de la République.
C’est sous les applaudissements et au son de Chi Mai, d’Ennio Morricone, la bande originale du film Le Professionnel interprété par l’orchestre de la Garde Républicaine, que le cercueil de Belmondo a quitté la cour d’honneur des Invalides.
Alain Chouffan
POLITIQUE – Court, percutant, émouvant. Emmanuel Macron a prononcé un très vibrant éloge funèbre en l’honneur de Jean-Paul Belmondo, ce jeudi 9 septembre, dans la cour d’honneur des Invalides, à l’occasion de l’hommage national qui lui était rendu.
“ Jean-Paul Belmondo était de la famille ”, a commencé le chef d’État, avant de louer ce “ héros aux mille visages ”, dont la carrière a “ charrié mille vies ”. Il a salué “six décennies de cavalcades à nos côtés”, sa “gueule” et sa “gouaille”. “Jean-Paul Belmondo fut la figure qui transperça les styles, traversa les époques, cassa toutes les barrières”, loua encore Emmanuel Macron.
“ Nous aimons Belmondo parce qu’il nous ressemblait ”
En quelques minutes et par de multiples références, le chef de l’État a revu l’ensemble de sa carrière, “ flic, voyou, magnifique, toujours ”, a-t-il énuméré, avant d’évoquer l’acteur “ de nos vingt ans, de nos trente ans et de nos cinquante ans ”. “ Jean-Paul Belmondo habita la France ”, a rappelé Emmanuel Macron en évoquant “t ous ces lieux ” où l’acteur est passé. Les Champs-Élysées dans A bout de souffle, le château de Maintenon dans Le Professionnel ou “ les rues de Marseille ” et la “ Riviera azuréenne ”.
“ Nous aimons Jean-Paul Belmondo parce qu’il nous ressemblait ”, a résumé brillamment le chef de l’État, “ géant parmi les géants, homme parmi les hommes ”. “ Belmondo, c’est un peu nous en mieux, a ajouté le président, il fut l’ami que chacun aimerait avoir, il fut le fils que tous les parents aimeraient avoir ”.
“ Il raconte nos contradictions, nos failles, on aime son goût du risque, l’élégance de sa joie, son style, il fit la chronique de nos vies ”, a encore salué Emmanuel Macron qui le décrit ” beau comme tout ”. “ Au fond, c’est peut-être Pierrot qui, dans sa douce folie, maquillée de bleu, parlait le mieux de Belmondo ”, a-t-il ajouté à propos de Pierrot le fou.
“Adieu Bébel”
“Vous perdre aujourd’hui, c’est perdre un immense acteur, un long moment enchanté de cinéma français et une part de nos vies”, a adressé le chef de l’État au nom de la nation, avant de conclure par un spontané “Adieu Bébel”.
Le chef de l’État qui a entièrement écrit cet éloge funèbre, selon son entourage, a ensuite accompagné le cercueil de l’immense acteur, recouvert des couleurs nationales, sur la musique vibrante d’Ennio Morricone dans “Le Professionnel”.
Pourquoi un hommage « national » ? En vertu de quoi ?
Que viennent faire les « honneurs de la République » dans le cas Belmondo ?
Rappelons que c’était un saltimbanque, rien d’autre. Un amuseur public.
Il n’a fait que postillonner dans un micro des paroles écrites par d’autres entre deux roulages de mécaniques ; le tout pour des cachets très confortables d’ailleurs.
Lui rendre les honneurs réservés normalement à des héros de la Nation est de nature à démonétiser ces honneurs.
Pardon, Jean Moulin ; pardon, Simone Veil.
« Panem et circenses », littéralement « Pain et jeux du cirque », souvent traduit par « Du pain et des jeux », disaient les romains.
Avec la récupération de Bebel nous y sommes.
Qui a décidé cet « hommage national » et pourquoi ? Manifestement certains politiciens nous prennent pour des abrutis et ils n’ont peut-être pas tort.