Parfois, ceux qui s’en vont oublient de nous dire « Après nous, Ne te souviens que de la vie ». Je vais le dire pour eux.
Ils ne se retournent pas
« Ils ne se retournent pas pour dire adieu à l’exil,
Un autre les attend. Ils se sont habitués
à tourner en rond,
sans devant, sans arrière,
sans nord ou sud. « Ils migrent »
de la clôture vers le jardin et laissent un testament
dans chaque mètre du patio de la maison :
« Après nous, ne vous souvenez que de la vie… »
« Ils voyagent » du matin verdoyant
à la poussière du midi,
portant leurs cercueils emplis
des objets de l’absence :
une carte d’identité et une lettre d’amour
pour une femme à l’adresse inconnue :
« Après nous, ne te souviens que de la vie... »
(…)
Ils sortent du récit pour respirer et s’ensoleiller.
Ils rêvent de voler plus haut…
et encore plus haut.
Ils s’élèvent et se posent, partent et reviennent,
sautent des céramiques anciennes
vers les étoiles
et reviennent dans le récit…
Pas de fin au commencement.
Ils fuient la somnolence
vers l’ange du sommeil,
blanc.
« Après nous, ne vous souvenez que de la vie… »
Mahmoud Darwich
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