Pendant que notre Ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian se plaît à espérer sur France Info « un gouvernement inclusif qui montre que les talibans ont changé », ( sic ), Ayaan Hirsi Ali commente dans heunherd.com la déclaration du Président Joe Biden et est outrée qu’après avoir abandonné les Femmes afghanes, il ose encore évoquer la défense des Droits de l’Homme et les moyens d’y parvenir, « diplomatiques » et « économiques ».
L’auteur de Prey: Immigration, Islam, and the Erosion of Women’s Rights déclare avoir, en écoutant ladite déclaration, « admiré » le talent politique des rédacteurs des discours de Joe Biden – et méprisé leur insensibilité totale: « J’avais envie de crier à la télé : Mais qu’en est-il des 19 millions de femmes désormais condamnées par la politique étrangère américaine à une vie de ténèbres sous les talibans ? Ne méritaient-elles pas de bénéficier des Droits de l’homme? »
Ayaan Hirsi Ali ironise sur cette propension à oser prétendre que la diplomatie américaine puisse obliger les talibans à traiter les femmes équitablement, ou encore déclarer à l’envi que « rassembler le monde » permettra aux filles afghanes d’aller à l’école et aux femmes en général de marcher dans les rues de Kaboul, visage découvert ?
« Nous prenez-vous tous tous pour des imbéciles ? », lance-t-elle au Président, évoquant l’abandon froid et calculé du peuple afghan par l’administration Biden, abandon qui découle selon elle d’un manque total d’anticipation ( les scènes terrifiantes à l’aéroport étaient selon elle prévisibles ), mais encore de la seule prise en compte du risque terroriste à l’encontre de l’Amérique.
Ayaan Hirsi Ali, évoquant un retrait qu’elle qualifie de chaotique et humiliant, fait remarquer combien il augmente de fait le risque d’une attaque terroriste contre les États-Unis.
L’Afghanistan? Elle en parle comme d’un trou noir, les États-Unis ayant perdu une source-clé d’informations sur les activités djihadistes.
Evoquant le rêve de Xi Jinping d’une « réunification » avec Taïwan, elle anticipe encore sur la façon dont la Chine et l’Iran entre autres utiliseront le fiasco afghan à leur avantage.
Enfin, Elle fustige la décadence morale de la civilisation occidentale: Lorsqu’un poisson se décompose, la tête pourrit en premier. On peut en dire autant de l’Occident. Nous sommes devenus tellement concentrés sur les micro-agressions en Amérique que nous avons perdu de vue les macro – agressions qui affectent les femmes du monde entier. Dans mon dernier livre, Prey, je soutiens que le mouvement féministe moderne en Occident ne prend pas au sérieux les préoccupations des femmes des communautés ouvrières, dont beaucoup sont issues de l’immigration, et qui font face à une augmentation constante du harcèlement sexuel et des agressions dans les rues de leur propre quartier.
Revenant sur ce qu’elle qualifie de tournant dans le déclin occidental, elle revient sur la défense des droits fondamentaux des femmes et des minorités: Qu’arrivera-t-il maintenant aux femmes afghanes? Lorsqu’on lui a demandé si les droits des femmes seront respectés, le gouverneur taliban du district d’Andar dans la province de Ghazni, Mawlavey Kamiil, a déclaré : « Les femmes ont leurs propres droits. Nous leur donnerons tous les droits que l’Islam leur a donnés ». De même, un membre de la commission culturelle des talibans, Enamullah Samangani, a promis que les femmes « devraient faire partie de la structure gouvernementale conformément à la charia ».
Rappelant que les femmes désormais n’auront que les droits que leur accorde l’Islam et vivront en vertu de la charia orthodoxe, elle rappelle que les textes de la charia ne rendent pas pleinement compte de la réalité brutale de la vie quotidienne des femmes sous un régime comme celui des talibans: Au cours de la dernière période du régime taliban, qui a pris fin avec l’invasion de 2001, les femmes étaient obligées de porter la burqa à l’extérieur, si elles étaient autorisées à quitter la maison. Elles n’ont reçu que l’éducation religieuse la plus élémentaire. Elles ont été contraintes de se marier (souvent en tant que jeunes filles) avec des hommes qui les utilisaient comme biens meubles. Les punitions brutales pour les petites transgressions rendaient le sort des femmes assimilable à celui des esclaves.
Enfin, pour étayer son propos, elle rappelle le sort réservé à Bibi Aisha, qui fit la couverture du magazine TIME en 2010: Jeune femme, elle avait tenté d’échapper à son mari violent (qu’elle avait été forcée d’épouser), mais lorsque les talibans l’ont attrapée, elle avait les oreilles et le nez coupés. Ou Malala Yousafzai, qui a été abattue en 2012 par un combattant taliban parce qu’elle avait osé plaider en faveur de l’éducation des filles.
Maintenant, les talibans prétendent que les femmes et les filles pourront poursuivre leurs études tant qu’elles porteront des burqas complètes. Le porte-parole des talibans Suhail Shaheen a expliqué que « la politique est que les femmes puissent avoir accès à l’éducation et au travail ». Cependant, la réalité pour les femmes afghanes semble assez différente ; elles sont désormais, par exemple, à peine visibles dans les rues des villes afghanes.
Oui, les talibans « modernisés » ont fait une formation aux médias, mais il ne faut pas se laisser berner. L’Émirat islamique d’Afghanistan sera régi par la même charia draconienne que le régime taliban du passé. Des rapports font déjà état de filles prises comme épouses-enfants, les talibans ordonnant aux chefs religieux locaux de leur donner une liste de filles de plus de 15 ans et de veuves de moins de 45 ans » pour épouser leurs combattants.
Les visages des femmes sont blanchis à la chaux sur les panneaux d’affichage dans tout Kaboul. Les femmes à Kandaharont été interdites de retrouver leur emploi à Azizi Bank, elles seront remplacées par des parents de sexe masculin, lesquels étaient autorisés à prendre leur place ». Dans un petit village de la province de Faryan, les talibans ont frappé aux portes et exigé d’être nourris: Si les femmes protestaient, elles étaient battues et même tuées. Ce n’est que le début.
Qualifiant à nouveau le retrait américain de décadence morale et de déclin, elle appelle à ce que soient sorties du pays les militantes et les leaders des droits des femmes.
Ayaan Hirsi Ali est une chroniqueuse d’UnHerd. Elle est également chercheuse à la Hoover Institution de l’Université de Stanford, fondatrice de la Fondation AHA et animatrice du podcast Ayaan Hirsi Ali . Son nouveau livre est Prey: Immigration, Islam, and the Erosion of Women’s Rights .
Quand la bêtise crasse s associe a la lacheté et a l hypocrisie,cela donne le spectacle de nos pitoyables dirigeants
Je trouve épouvantable le sort qui va être réservé aux Afghans et plus particulièrement aux femmes et aux petites filles.J’ai toujours gardé sur mon frigo la photo d’une petite fille afghane avec l’inscription. « petite fille afghane à l’école, en cachette des Talibans au XXI ème siècle ». Cette photo parue dans un journal est redevenue d’actualité.
J ose espérer que la communauté occidentale(sans néanmoins verser dans l angelisme)aura un droit de regard afin d ameliorer le sort des femmes afghane notamment les plus faibles.Je ne suis pas naif(et d ailleurs tant hélas de nombreux pays)soyons ouverts au sort des femmes victimes de l esclavage qui est le leur,et puissions nous avoir un droit de regard plus ferme sur la condition féminine.
Un droit de regard ? Vous pensez que l Otan vaincue peut envoyer des armees de drones au dessus des villages perdus ? Une valise est une valise.A part quelques raids aeriens quand ils nous tueront du monde….