La polémique avait enflé lors du retour du gymnaste médaillé d’or aux JO de Tokyo, Artem Dolgopyat, lequel se trouvait dans l’impossibilité d’épouser sa compagne en Israël du fait que, né de seul père juif, il n’était pas reconnu comme Juif selon la loi juive.
Le cas du champion olympique Dolgopyat est emblématique d’une société israélienne au sein de laquelle les partis ultra-orthodoxes verrouillent tout depuis des années. Des partis et des autorités rabbiniques qui imposent leurs choix aussi bien sur la définition de la judéité, sur la loi du retour ou sur la cacherout. Le refus de permettre aux magasins s’ouvrir le Shabath c’est eux. Le refus de permettre aux transports publics de circuler le Shabath c’est eux. La fermeture des aéroports israéliens le Shabath c’est eux. Et donc le refus du mariage civil c’est encore eux. Leur objectif : bloquer la separation entre la synaguogue et l’Etat au nom de la Torah et autour d’un diktat qu’ils imposent aux autres formations politiques. C’est ainsi qu’un courant religieux a pu devenir une force politique en se plaçant délibérément au dessus des lois du pays. Un exemple ? Dans certaines unités militaires, pour les élèves des écoles orthodoxes, on se pose la question : qui écouter en premier? l’officier ou le maître rabbin ? a écrit Frédéric Haziza dans La Règle du Jeu le 8 août.
Un sondage effectué par l’Association Hiddush pour la liberté de religion et l’égalité, suite à la polémique entourant le gymnaste, atteste que 65% des Israéliens se prononcent en faveur de l’instauration du mariage civil dans le pays, 62 % des électeurs de Yamina et 58% de ceux du Likoud soutenant également le droit au mariage civil.
D’après ladite enquête, ils sont donc une forte majorité issue des différents partis de la coalition à soutenir le mariage civil en Israël : 98 % des électeurs de Yesh Atid, 93 % des électeurs du Parti travailliste, 80% de ceux du parti Bleu Blanc et 100 % des électeurs du Meretz, rejoints, à droite, par 62 % des électeurs de Yamina et 58% des électeurs du Likoud et par 90 % des couples laïcs et 79 % des couples traditionalistes non religieux.
Pour info, l’enquête a été menée auprès du public juif adulte et n’a donc pas inclus les électeurs du parti arabe Ra’am.
Face à ces chiffres, le rabbin Uri Regev, Directeur de l’Association Hiddush, après avoir dénoncé « l’hypocrisie des politiciens qui louent le médaillé olympique pour l’honneur qu’il a rendu à l’État d’Israël tout en lui refusant le droit civil fondamental au mariage, a déclaré que « le temps était venu pour le gouvernement israélien de faire ce qui était juste et nécessaire, et d’autoriser le mariage civil ».
Pour rappel, les autorités religieuses d’Israël – seules entités autorisées à célébrer des mariages en Israël – n’ont pas le droit de marier des couples interconfessionnels.
A noter : les mariages civils, interconfessionnels et homosexuels contractés à l’étranger ( le plus souvent à Chypre ) sont reconnus par l’État.
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