Le 7 aout 1919, l’aviateur français Charles Godefroy réussit l’exploit de passer en avion sous l’Arc de Triomphe, sous les yeux éberlués des Parisiens.
Homme de caractère, Charles Godefroy est mobilisé en 1914: il est agent de liaison.
En 1917, quand on a demandé des volontaires pour entrer dans l’aviation, il s’est présenté de suite. Il préférait mourir dans les airs que dans la boue des tranchées.
Il est envoyé au centre de formation d’Istres-Miramasoù il devient moniteur, aimant, à ses moments perdus, se livrer à des acrobaties aériennes.
En 1919, un 7 aout précisément, à Paris, quelques semaines après le défilé de la victoire sur les Champs Elysées qui marque la fin de la Première guerre mondiale, un évènement inédit et historique va traverser le ciel de Paris à vive allure.
A l’occasion de la parade militaire du 14 juillet, les pilotes de l’armée de l’air reçoivent l’ordre de défiler sous les acclamations des Parisiens, mais à pied uniquement, à l’instar des fantassins et des artilleurs. Pour ces aviateurs, héros de l’air de la Grande guerre, l’affront est total. Un groupe d’aviateurs revêches, réuni au Fouquet’s, décide donc de marquer le coup pour témoigner de son mécontentement. En signe de rébellion, c’est décidé : l’un d’eux passera en avion sous l’Arc de Triomphe, au moment du défilé militaire.
Le choix se porte sur Jean Navarre, l’un des meilleurs pilotes de l’époque, mais ce dernier se tue lors d’un vol d’entrainement quelques jours avant la date fatidique. C’est donc à Charles Godefroy qu’incombe la lourde tâche de réussir cette figure spectaculaire, alors considérée par bon nombre d’aviateurs comme impossible. « Celui qui essaiera de passer par là se tuera » déclarera même Roland Garros.
Après étude de l’architecture de l’Arc de Triomphe, de ses axes de passage et des courants d’air, ainsi que plusieurs vols d’entrainement sous un pont dans le Sud de la France dans le plus grand secret, le jeune aviateur français est prêt. Il réquisitionne son ami journaliste Jacques Mortane pour filmer l’évènement qui ne se tiendra finalement pas durant la parade officielle du 14 juillet, mais quelques semaines plus tard, le 7 aout 1919.
Avec son Nieuport de 9 m d’envergure, il n’a pas le droit à l’erreur. Il fait deux fois le tour du rond-point de l’Étoile, en guise de reconnaissance. Et il gagne la porte Maillot, pour foncer droit vers l’Arc de Triomphe. Il s’est engouffré sous l’Arc à 150 km/h. Un exploit qui aurait pu virer au drame. Au même moment, le tramway passait en face. Il l’a rasé. Charles Godefroy a réussi ce que personne n’avait réalisé par le passé. C’était l’époque des prouesses aéronautiques, raconte Daniel Potron, Historien de La Flèche (Sarthe), la ville d’origine de Charles Godefroy.
Malheureusement pour lui, cela n’a pas été du goût de tout le monde. Il est sévèrement puni. On lui a retiré sa licence de pilote. Il devient représentant de commerce en vins et cafés et s’éteindra à Soisy-sous-Montmorency, le 11 décembre 1958. Charles Godefroy ne sera reconnu et décoré qu’à sa mort.
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