Elle s’appelle Liraz Charhi. Elle est comédienne et chanteuse. Elle est israélienne d’origine iranienne et a donc la double nationalité. Ne voilà-t-il pas qu’elle a choisi le farsi pour chanter lʹamour.
Connue de beaucoup pour son rôle d’agente du Mossad dans la série « Téhéran » où son personnage se demande comment concilier ces deux identités, cette Fille de juifs iraniens qui ont quitté la Perse juste avant la révolution islamique s’interroge sur la question dans la vraie vie.
« Zan », son deuxième album en farsi, fut enregistré secrètement avec des musiciens israéliens et des iraniens exilés: la jeune fille explique ce basculement par la découverte des grandes chanteuses iraniennes des années 1970, ces femmes fortes et libres qui furent forcées de se taire ou de quitter leur patrie pour continuer à chanter la liberté et l’amour. J’ai l’impression que j’ouvre mon âme lorsque le farsi sort de ma bouche. C’est pour moi un point de non-retour, explique-t-elle à RTS, à l’occasion du Festival de Fribourg.
Depuis, Liraz travaille avec des musiciens basés en Iran. « On a installé un studio à Téhéran, un autre à Tel-Aviv. On correspond via Skype, Instagram ou Telegram. Parfois la connexion était mauvaise, d’autres fois les musiciens disparaissaient du projet parce qu’ils avaient peur, ils détruisaient leur profil ou le changeaient. Certains retiraient leurs compositions. J’ai peur pour leurs vies, pour la mienne, lorsque je reçois des téléphones anonymes d’Iran qui me demandent d’arrêter mon projet. J’espère pouvoir rencontrer un jour les artistes avec lesquels j’ai travaillé sur Zan« .
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