Alors que le président a annoncé lundi dernier l’extension du passe sanitaire, certains opposants ont comparé cette mesure à la Shoah. Gilles-William Goldnadel refuse cette comparaison et estime que d’autres dictatures guettent notre société, telle que la pensée racialiste antiraciste.
La foule, médiatique ou non, déchaînée est hyperbolique. Nous vivrions en dictature pour cause d’impasse sanitaire.
La dictature que j’aperçois en premier est celle des faux rebelles. Je crains bien davantage la faiblesse de l’État que sa force.
J’ai trop de respect pour les non-vaccinés circonspects pour les mettre dans le même sac que les extrémistes conspirationnistes anti-vaccins de tout poil et de tout bord. Je conçois parfaitement les préventions de principe, il n’en demeure pas moins qu’en dépit de toutes ses limites, le citoyen responsable voit bien que le salut public passe par la vaccination.
Il paraîtrait selon les anti-vaccins radicaux que la vaccination obligatoire des soignants serait une atteinte aussi inédite qu’insupportable à la liberté individuelle. J’ignore dans quel monde idéal ou sur quel îlot rêvé ces gens-là croient vivre.
Je dois m’arrêter au feu rouge. Je dois mettre la ceinture de sécurité. Je dois sous peine de pénalités envoyer ma déclaration d’impôts à une date imposée. Cela ne concernerait pas le corps humain ? L’enfant que je dois envoyer à l’école se doit d’être vacciné. Les soignants ont dû l’être contre l’hépatite B. Et, petit détail accessoire, en cas de mobilisation générale, je dois partir à la guerre au risque d’avoir la peau trouée. Cet aléa classique obligatoire me paraît encore plus risqué que le Moderna.
En toute hypothèse, et quand bien même on ne partagerait pas ma vision tempérée, je refuse de subir la dictature assez odieuse des imbéciles qui voudraient m’expliquer que vivre ces obligations sanitaires que l’on a bien le droit de critiquer serait, à l’heure de la commémoration de la rafle du Vel’ d’Hiv’, revivre le temps de l’étoile jaune et de la Shoah. À ce stade de crétinerie intellectuelle, je préfère en rester là.
Il est d’autres dictatures intellectuelles qui m’inspirent d’autres inquiétudes. La dictature racialiste antiraciste que veulent m’imposer l’église cathodique internationaliste et le pouvoir politique soumis est sans doute le premier péril.
C’est ainsi que ce lundi matin le président de la République française décorera de l’ordre de la Légion d’honneur le pasteur américain Jesse Jackson. Nul apparemment n’a donc prévenu Emmanuel Macron que celui-ci avait été considérablement déconsidéré pour avoir nommé New York « Hymietown » autrement dit « Youpinville ». Celui-ci est également un ami de Louis Farrakhan, le leader de la Nation de l’Islam, pour qui Hitler est un « très grand homme« .
Dans ma chronique hebdomadaire précédente, j’avais relaté que Spike Lee avait les mêmes amitiés admiratives et possédait à son débit le même type de déclaration antijuive ou anti-blanche.
Je dois en conclure inévitablement que si de telles occurrences n’empêchent pas de tels individus d’être récipiendaire de la Légion d’honneur ou président du jury du festival de Cannes, le racisme n’a rien de dévalorisant dès lors que l’on n’est pas blanc. La dictature pathologiquement aveugle et sourde du racialisme raciste anti-occidental atteint donc désormais son point de non-retour.
Sans vouloir être moi-même hyperbolique, je crains de discerner une manière de dictature judiciaire sur le pouvoir exécutif dans la mise en examen du ministre de la justice. Je prie pour que l’on ne me taxe pas de je ne sais quel copinage corporatiste.
J’ai pour l’avocat Dupont de l’amitié et de l’estime, mais j’ai trop souvent dit de méchantes choses sur Moretti, qui lui-même avait pressenti qu’il serait un bien piètre Garde des Sceaux, pour être soupçonné de complaisance. J’affirme en conséquence que la mise en examen dont il fait l’objet est le fruit assez pourri d’une vengeance syndicale de magistrats trop facilement offensés et d’une procédure erratique.
Sur le premier point, Dupont-Moretti n’était pas encore assis dans son fauteuil de son bureau place Vendôme que la responsable de l’Union Syndicale des Magistrats, plaignante, hurlait au scandale national.
Sur le second, donnez-moi le délit abscons de prise illégale d’intérêts, et je vous trouverai immédiatement un coupable. Dans l’espèce dont il s’agit, la ministre Belloubet avait d’ores et déjà programmé une assez banale enquête administrative à propos d’un espionnage judiciaire de fadettes d’avocats infiniment plus insolite. Il était déjà convoqué en justice que les perquisitions n’étaient pas achevées. Ce règlement de comptes à plein nez n’a pas bonne odeur.
Bien entendu, les réflexions amères qui précèdent n’épuisent pas la question de sa démission. Le Président de la République ne veut pas que son ministre s’en aille en suite de cette mauvaise action et il a raison, mais il avait déclaré un peu avant sa prise de fonction qu’un ministre mis en examen devait automatiquement démissionner, et il avait tort.
Enfin, si j’osais, je discernerais la dictature européenne sur notre souveraineté nationale dans cette décision invraisemblable de la CJCE de soumettre le soldat français sous la protection et l’empire du respect quasi syndical des horaires de travail.
Jean-Louis Borloo a eu raison de dénoncer cet ukase judiciaire dans ce journal dimanche. L’Europe sans âme est fort mal placée pour donner des leçons à un pays de chair qui est le seul sur le continent à payer l’impôt du sang en Afrique.
Il se trouve que par une mauvaise coïncidence l’auteur de l’article aura l’honneur de défendre ce lundi quatre généraux signataires d’une tribune dans laquelle ils auraient, paraît-il, commis le crime pour un militaire de craindre publiquement pour ses frontières.
Ces généraux républicains avaient eu également le front d’avertir contre la séparation de la nation pour cause de communautarisme.
On aurait aimé que le pouvoir exécutif, et notamment sa ministre des armées, réagisse avec autant d’esprit martial lorsque l’Europe désarmante veut mettre aux arrêts de travail l’armée française.
© Gilles-William Goldnadel
Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox.
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