Remettre les pendules à l’heure
Donner un titre choc, synthétique de la suite à venir, c’est ma déformation de journaliste.
A l’institut de Presse, Hubert Beuve Mery, nous le recommandait.
Au cinéma, aussi, mon mari le disait… Commencer et finir par des images fortes.
J’ai été bien formée.
Donc, on y vient… A l’histoire du jour.
Je ne comptais écrire un texte, intéressée par une remarquable étude sur un des écrits majeurs, et difficiles, de LACAN… L’ETOURDIT.
Je me concentrais, prenais des notes en étudiante psy attardée, toujours studieuse, passionnée par ce qui se ne se donne pas facilement à la compréhension.
Un coup de fil. Mr Dupré, de Handicap International.
Les requêtes m’agacent.
Une demande de dons… Alors, ma réponse première… J’ai mes œuvres.
Ça fait dame de charité, et une réponse dans la même tonalité au quémandeur.
Mais j’ai voulu écouter davantage.
Très vite, cependant, l’échange a pris un drôle de virage.
Et j’ai répondu à Mr Dupré, à contre champ, si je peux me permettre un peu de dérision, et de jeu de mots. Et Mme Des champs a un peu fait déchanter Mr Dupré.
Histoire de lui démontrer que je ne me faisais duper de près.
J’arrête de faire du Devos… J’en viens au discours du Sieur.
Il me lâche son discours formaté. Discours charitable et de bienséance. « La lutte pour tous les handicapés ».
Je regarderais après la Charte, pour voir s’il avait bien appris la leçon, et effectué sa mission.
Mission honorable s’il en est… Un bon cœur charitable, et la quête est permise dans ce contexte, même par téléphone.
Vérifier seulement si ce n’est pas de l’arnaque de plus près, Mr Dupré
Donc, la Charte… indique: Pour un monde solidaire et inclusif. Pour aider les populations vulnérables, partout dans le monde où C’est nécessaire. Améliorer leurs conditions de vie et les aider à s’insérer dans la société. Plaidoyer pour changer les lois nationales et les normes. Actions contre les restes explosifs des guerres. Interventions dans les situations de pauvreté et d’exclusion, de conflits ou de catastrophes. Promouvoir le respect de la dignité des personnes handicapées et vulnérables. Agir et témoigner pour que leurs besoins essentiels soient correctement couverts.
J’arrête et simplifie : Leur ligne d’action est dite « empreinte de respect, de bienveillance, et d humilité, Engagement, inclusion, intégrité«
Ok, cette ligne de conduite me paraît digne d’être reconnue comme pleine de « bons sentiments ».
Mais l’enfer est pavé de bons sentiments, dit-on…
Je me dis à moi-même, et déjà certains mots, selon moi, manquent… Égalité, fraternité, liberté.. Je préfère ce logo… Celui de la République, Et la notion simple des Droits de l’Homme.
De plus, leurs actions me semblent trop larges… Handicap… Oui, lutte contre la pauvreté… Oui, les armes… Oui… Etc…
Et cela est imprécis… Il y a bien d’autres associations qui se consacrent à un domaine précis… Pour les réfugiés, l’asile politique, et je cite celle créée par mon cousin, aux USA, Human RIGHTS… qui intervient avec un Comité international de juristes et avocats. Michael POSNER n’est pas mon cousin par hasard, il a ma fibre familiale pour les droits humains et fut conseiller dans ce domaine auprès d Hillary Clinton, dans le gouvernement Obama.
Pour revenir à Handicap International, certains mots de sa Charte me font songer à un endoctrinement charitable… Par exemple, les termes d’inclusion, respect, surtout humilité…
Passons… Impression que nous ne parlons du même engagement.
En effet, » J’ai mes œuvres »
Revenons à Mr Dupré
Et là, il me parle des palestiniens
Et là, il me parle des palestiniens, ces gens qui ont besoin d’aide, qui souffrent par milliers, qui viennent de subir, d’être blessés.
Alors, là, je questionne : Vous dites.. Victimes ? Mais de qui… Expliquez mieux…
Je le sens aussitôt pris de court…
Et »Je suis apolitique… Nous sommes apolitiques… Ils sont victimes des armes de guerre. Nous luttons contre les armes, les risques d’explosion des armes… »
Oui, mais victimes de qui ? je répète… Je fais ma psy, à relancer le Dupré à contre champ.
Et lui de répéter : C’est apolitique… Il faut les aider, dans les hôpitaux…
Et moi: Oui, mais il y a l’autorité palestinienne, Son rôle est d’enseigner, de soigner ?
Lui bafouille… Mais ils ont besoin d’argent, d’hôpitaux !
Là, je commence à préciser mon camp, sans le dévoiler, à mots couverts, histoire de voir sa réaction. Mais ils ont des hôpitaux et vous savez, les israéliens les aident dans leurs hôpitaux…
Il continue à faire semblant de ne pas comprendre, donc, aussi à mots couverts : « Mais je ne parle pas de conflit, je suis apolitique… »
Il ne prononce pas le mot » israélien ».
Et là, je lui lâche le morceau… Avec respect, comme ils disent : Mais il y a un conflit… Il s’agit de politique ! Et l’argent, il y en a… Ils en reçoivent… Est-il pour la population ?
Encore des allusions… Je l’incite à comprendre, à préciser, à ne pas jouer au jeu de dupes, à moins que dupe il le soit.
Il ne répond pas… Joue à l’apolitique, en effet. Moi, pas savoir les vrais enjeux, de lui demander : Et le Rwanda ?
Alors, il s’embarque dans les continents, les pays, cite la Syrie… « Oui, il y a de quoi intervenir. Je vois dans la Charte qu’Handicap International est intervenu en 2020 à Haïti, et qu’ils reçoivent des subventions de nombreux organismes. »
Je pense : Parfait, mais pas une bonne idée d’être venu me chercher et par quel biais d’ailleurs… Intéressant à savoir… Les données…
Et puis, tout cela est loin de la notion d’Handicap.
On veut agir tout terrain.
Pas une si bonne idée.
Surtout si on conçoit l’engagement sur un plan … apolitique.
Il y a risque de dissonance cognitive.
Je vous le dis, jen connais un petit bout. J’ai fait ma thèse de psychologie sur la dissonance cognitive : Se dire »engagé » consonne mal avec « apolitique ». Pour moi, du moins… Car engagée je le suis et je pense que tout est politique, même l’inconscient, c’est tout dire !
Et là, je reprends mon cher LACAN… L’INCONSCIENT EST POLITIQUE
Et puis l’humilité n’est pas mon leitmotiv…
La simplicité, oui, mais dans la façon de voir les choses, ce qui revient à voir l’essentiel, au terme d’une analyse, et aussi l’âge aidant.
Je pense à des personnes que j’aimais et admirais, mortes récemment, toutes, dans le même temps… Dur pour moi, mon oncle, grand scientifique et défenseur des Droits de l’homme, mon psy et père symbolique, Marcel CZERMAK, un des plus grands psychanalystes, mon formateur, et Axel KAHN, grand homme de sciences et philosophe de la vie.
Ce dialogue avec Mr Dupré montre combien parfois cet homme, certes respectable, et de bonne volonté, tout comme l’Association qu’il représente, participe d’un discours qui se dit apolitique, et se fait dupe d’un langage erroné, mensonger.
Le sait-il, ou est-il à manœuvrer, et là, prend les autres, ceux qu’il interpelle à des fins de DONS, comme des dupés ?
Alors, j’ai voulu remettre les pendules à l’heure. L’heure de vérité. Juste dire… Appelons les choses par leurs noms. Dire son nom, pas le tronquer, c’est avancer dans son identité.
© Dominique Itzkovitch
Psychanalyste, Politologue, Dominique Itzkovitch a créé le THINK TANK DEVENIR, qui se veut un centre de réflexions interdisciplinaires sur les grands problèmes de société et de démocratie face à un monde en perte de valeurs démocratiques et en butte à des questions majeures de société.
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