Attention, il hors de question d’afficher un quelconque mépris. Les responsables et les coupables ne sont pas les professeurs ni les étudiants mais les décideurs nationaux, les pouvoirs publics qui ont renoncé, par lâcheté ou par démagogie, à assurer correctement les formations fondamentales (effondrement du nombre d’heures d’enseignement du français), et à opérer les choix d’orientation nécessaires.
Ci-dessous le message d’une étudiante qui tente de justifier une mauvaise performance auprès d’un professeur. Cette étudiante est en master 1 (bac +4) en cours de passage en master 2 (bac +5), dans une discipline à forte connotation littéraire. Ceci est authentique et vérifié, sur ma parole d’honneur.
Par-delà toutes les priorités politiques, il faudrait placer au cœur des programmes le redressement scolaire du pays. Et cela commence par les fondamentaux, l’orthographe et le calcul. Tout le monde peut faire des fautes et nous en faisons tous (moi le premier). Cependant, une orthographe à tel point déglinguée, à ce niveau, est le signe patent d’une carence des apprentissages fondamentaux, rédhibitoire pour trouver un métier. Et ceci est de la faute des pouvoirs publics – depuis des décennies – pas des professeurs ni des étudiants.
« Bonjour,
Suite à notre entretient, j’ai oublié et je tenais à vous préciser que la matière que j’avais choisi initialement a dû être annulé et devais être neutraliser mais l’administration a changé d’avis et il a fallu me re orienter soudainement vers une autre matière ainsi ce n’est qu’à partir de vendredi que le choix s’est fait je n’ai donc eu que deux jours de préparation que j’ai du faire selon différents cours qui m’ont été envoyé de différentes personnes (et qui visiblement n’étaient pas complet) . En espérant que vous en tiendrais compte. Même si je sais que cela ne m’excuse en rien et je ne tiens pas d’ailleurs à être excusé, juste que vous compreniez le contexte. »
Ceci est d’ailleurs aussi triste que lamentable. L’étudiante concernée n’est évidemment pas en cause: elle est une victime de choix démagogiques. A noter: le sujet de l’effondrement scolaire ne semble visiblement pas intéresser les candidats à la présidentielle (de l’extrême gauche à l’extrême droite incluses).
© Maxime Tandonnet
Et de nous caresser dans le sens du poil.
Et de nous disculper.
Et de nous relaxer. Nous blanchir de toute faute.
Non, dit l’article; ce n’est pas nous, les coupables. Comme l’étudiante en question nous sommes « VICTIMES ».
Mais qui dit victime dit bourreau. Les bourreaux, c’est donc EUX.
Qui exactement ? « …les décideurs nationaux, les pouvoirs publics… ».
Mais alors ? Les coupables n’ont ni noms ni visages ? Anonymes ?
Que c’est facile de prononcer un réquisitoire tonitruant contre PERSONNE.
MAIS ils ont bien noms et visages ; multiples. NOS noms et NOS visages ; puisqu’ils sont NOUS.
Puisque le peuple souverain porte au pouvoir qui il juge bon ; et chaque pays finit par avoir la gouvernance qu’il mérite.
Et que c’est sur sa propre poitrine qu’il faut battre sa coulpe.