Mila est une jeune fille française et mineure
Zekri est délégué général du conseil français du culte musulman (CFCM)
I- SUR LA CHRONOLOGIE
1- En réponse à un harceleur islamiste qui lui reproche son homosexualité, Mila rédige sur internet une série de textes hostiles, parfois injurieux, parfois démonstratifs, parfois les deux, sur les effets de l’Islam sur la vie publique et sur la sienne propre.
2- Elle reçoit par les réseaux les réponses convenues, contradictoires, menaçantes, injurieuses et explicatives de mineurs qui défendent l’Islam et attaquent son orientation sexuelle.
3- C’est alors qu’intervient le délégué général du conseil français du culte musulman Zekri.
Il récuse la minorité légale de Mila comme circonstance atténuante. « (…) Maintenant, qu’elle assume les conséquences de ce qu’elle a dit. ». « Qui sème le vent récolte la tempête. » (SUD RADIO-23 janvier 2021)
« Je pense qu’elle aurait dû se taire ! On a le droit de critiquer une religion mais pas de l’insulter ! Ça a été d’une vulgarité impossible !! » (RMC-24 janvier 2021)
4- A compter des interventions publiques de Zekri aux échanges des adolescents, c’est un déferlement de menaces, d’injures, de haine, cette fois d’adultes responsables et engagés dans l’acharnement numérique contre Mila.
5- Les réactions publiques et réitérées de Zekri dans les media enflamment les échanges-réseau et déstabilisent la vie de Mila au point de la mettre en péril. Elle doit quitter son lieu d’enseignement et vivre désormais cachée.
II- SUR LES FAITS
1- Zekri représente le culte musulman en France. En gonflant des acrimonies injurieuses entre adolescents sur le sujet brûlant de l’Islam, il porte à minima une responsabilité chronologique & morale sur le passage de Mila au statut de victime, sur son changement de vie et sur l’atteinte à ses droits fondamentaux (déplacements, quiétude, scolarisation etc).
4- Mila est mineure. Elle ne dispose pas d’une responsabilité légale qui la conduirait à subir les conséquences de ses propos.
Dans ces conditions, soit Zekri ignore les dispositions du Droit français en matière de minorité légale et il manque à l’éthique de la responsabilité des propos à justification de violences.
Soit-il les connaît et ses propos contreviennent à ses responsabilités fonctionnelles.
Dans les deux cas et à la consultation de la chronologie des faits, les déclarations de Zekri constituent une incitation à la violence qui correspondent peu à la morale de sa fonction de représentation confessionnelle. Il est surprenant, au regard du Droit, qu’il n’a pas été, à ce jour, interrogé par la police judiciaire dans le cadre d’une investigation autour des menaces subies par la mineure Mila.
5- A l’exception de trois associations féministes qui ont porté plainte, l’absence de solidarité des associations néo-féministes françaises dans le débat public, dans la défense de Mila et encore moins dans le débat judiciaire est stupéfiant. Ces associations sont présentes en France dans tant de procédures que leurs silences sur Mila laissent présager la peur des représailles et la soumission de leur idéal au « droit du plus fort ». Leurs absences les discréditent.
III- SUR LE FOND
1- Zekri conçoit-il si peu de confiance en sa croyance et en son dogme qu’il ait nécessité de les défendre par une justification vindicative ?
2- Zekri dispose-t ’il de si peu de connaissance de sa foi et de son dogme qu’il se contente de designer à la vindicte religieuse les diatribes d’une adolescente par la responsabilisation d’une mineure alors qu’il pourrait défendre ses concepts par didactisme et enseignement ?
3- En responsabilisant une mineure, Zekri fait fi volontairement ou non du Droit général pour s’appuyer sur le Droit coranique.
Cette application d’un Droit confessionnel à une personne qui n’en est pas concernée est une atteinte à la laïcité et aux droits des personnes tel que considérés par le France, l’Union européenne et l’ONU.
4- Mila n’attaque pas les personnes, les musulmans. Elle s’en prend à l’Islam. Les attaques aux personnes sont en France punies & celles relative aux confessions et aux dogmes sont autorisées par le système juridique et encouragées par le système de la recherche universelle. La confusion qui peut exister entre personnes et dogme chez les adolescents est inexcusable chez un responsable confessionnel comme Zekri. Enfin, l’examen des textes ciblés ne laissent entrevoir aucune infraction ni aucun délit.
5- La démocratie exige le respect des personnes, non des dogmes. Ceux qui, comme les propos de Zekri l’attestent, prétendent le contraire, valorisent la barbarie, la violence & la haine. Leurs modèles ne sont pas les démocraties telle la France mais les autocraties, théocraties, et autres régimes totalitaires. C’est dans ces structures étatiques que le droit des gens est subordonné à celui des dogmes. Ce n’est pas (encore !) le cas en France.
6- Les incitations à la haine leurs justifications par des personnes publiques sont d’autant plus insupportables qu’elles interviennent non seulement au nom d’un droit qui n’est pas souverain en France mais dans une atmosphère de souffrances et de craintes que les extrémistes djihadistes font subir au pays.
7- Il convient de rappeler Zekri au respect du Droit général, du Droit européen, des dispositions réglementaires de l’ONU et de la « déclaclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 », toujours active : « La loi est l’expression de la volonté générale (…) La loi est la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. (…) » (article 6)
Il faut reconnaître que le président de ce CFCM a désavoué les attaques contre Mila.
A l’exception de la partie civile, au demeurant fort prudente, les allégations de Zekri bénéficient de réactions à faibles intensité active.
Les condamnations juridiques de délinquants numériques qui s’en sont pris à Mila discréditent et contredisent les propos incendiaires de Zekri.
Il faut hélas reconnaître que ses déclarations n’ont pu intervenir qu’en raison du climat public plus enclin en France à subir qu’à réagir.
Pierre Saba
Merci à Pierre Saba d’avoir explicité la situation qui paraissait confuse au public, d’autant que les médias semblaient se désintéresser de « l’Affaire Myla ».
Il est maintenant urgent que la Justice envisage sereinement une sortie honorable du scandale suscité imprudemment par le délégué général du CFCM, Zekri, afin de permettre à la jeune fille une réinsertion sociale en toute sécurité.