Sarah Cattan. « Nous vous aimons, Madame », Une expo et un Livre-Hommage à Simone Veil

Simone Veil : Nous vous aimons Madame

L’exposition-Hommage consacrée à Simone Veil à l’Hôtel de ville de Paris nous offre le bonheur d’un ouvrage, mais encore l’opportunité de parler à nouveau de Celle dont Patrick Klugman dit … qu’elle continue de nous éclairer.

L’intitulé déjà. Nommer ainsi un événement. Une expo. En faire une Déclaration d’amour. Celle de toute une Nation à une Femme. Ô pas n’importe laquelle : Simone Veil. Déportée par la France et, des années plus tard, sa première femme Ministre sous la Vème République, mais encore la première Présidente du Parlement européen.

Le superbe Livre-Objet, œuvre de Constance de Gaulmyn et Olivier Rozenberg, qui rappelle les mots par lesquels Simone Veil ouvrait Une vie, son autobiographie, et évoque la vie hors normes d’une Icône républicaine, fervente militante des droits des femmes, Européenne convaincue, une vie qui méritait bien un hommage national auquel participe ladite exposition, laquelle porte en titre les premiers mots de Jean d’Ormesson lors de la réception de Simone Veil à l’Académie française en 2010.

Après qu’Olivier Rozenberg eût redit, abordant son féminisme tranquille, sa manière différente d’être une femme politique, la résilience de la déportée, le témoignage ensuite,  pourquoi nous l’aimons, Constance de Gaulmyn s’attelle aux Archives d’Une vie, soit à l’empreinte historique de Simone Veil, de son nom de jeune fille Simone Jacob.  

Ainsi, grâce à de nombreux documents, – pour certains inédits-, dont ses archives privées confiées aux Archives nationales en 2012, l’ouvrage rappelle qu’avant de devenir une icône, la jeune niçoise Simone Jacob fut plongée à l’âge de 16 ans dans l’enfer d’Auschwitz, et comment ce traumatisme constitua la matrice d’un destin unique marqué par un souci constant de la dignité humaine. Je ne donne pas de leçons, Je montre l’exemple, disait Celle qui, tout au long de sa vie d’adulte, aura transcendé sa condition de victime pour devenir actrice de son Histoire et de Celle de la France, faisant dire à Marceline Loridan-Ivens lors de son enterrement : Tu laisses au monde une trace belle et profonde Simone, qui rend fières et inoubliables toutes les filles de Birkenau.

Allez saluer l’inclassable qui affirma encore être aussi mal à l’aise avec la droite moraliste qu’avec la gauche sectaire et dont Jacques Julliard écrivit : Cette avalanche de charges aurait pu écraser la personne sous le poids des fonctions et faire de Simone Veil un personnage officiel incontournable et sans saveur, comme tant de dignitaires de la République. Or, c’est le contraire qui s’est produit : à mesure qu’elle progressait dans la carrière des honneurs, sa personnalité s’affirmait, singulière et pourtant représentative.

Dans la France bafouée par les féminicides. Mais encore par les incessants détournements de la Shoah. Dans la France enfin où les Français juifs s’interrogent, certains pour la première fois, sur la réalité de ce qu’ils crurent Terre d’accueil, Sans doute plus que jamais Voir trôner son visage sera-t-il pour certains un rappel, pour d’autres une route à suivre. Celle du courage. De la détermination. De cette phrase qui sonne à jamais plus qu’une signature : Le Kaddish sera dit sur ma tombe.

La salle Saint-Jean de l’Hôtel de Ville de Paris. accueille l’Exposition-Hommage consacrée à Simone Veil.

Place de l’Hôtel de ville. 75004 Paris. Du 28 mai 2021 au 21 août 2021. Entrée Libre et gratuite.

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