Esther et Héloïse sont amies depuis leur sixième dans la si chic Ecole Alsacienne, cet établissement de l’élite du VIIème arrondissement de Paris. La même enfance, les mêmes codes, les mêmes vêtements, la même, semble-t-il, éducation.
Oui, mais voilà, Esther est juive et sa famille socialiste, Héloïse est catholique et sa famille de droite. Chez Héloïse, on se tient droite et on ne parle pas à table, chez Esther on se tient mal et on parle la bouche pleine!
Ces différences ne leur sont guère perceptibles: elles portent les mêmes vêtements, les mêmes fameuses Star-Trike, rêvent de la même besace Upla, jouent au Luxembourg, discutent gravement rue Vavin, elles sont de sages petites filles « bourgeoises »!
Elles s’aiment, elles partagent tout, leurs études et leurs premiers émois, leurs papotages de filles…
Le temps passe et avec lui, les études, les maris, les enfants, les vacances à Porquerolles ou à Saint-Tropez.
Puis, ce sont les divorces, on se voit moins, on ne se voit presque plus et puis on se retrouve dans le fou tourbillon de la vie. Et puis, on a cinquante ans et le cancer frappe à la porte d’Héloïse et HéloÏse meurt… et les amies vont être séparées…
Esther a-t-elle su trouver les mots justes pour accompagner son amie de toujours dans cette dernière promenade, celle qui l’a conduite au néant?
Sous la plume pudique, sobre et précise de Colombe Shneck, renaît l’univers enchanté d’une enfance gâtée qui se fracassera sur la mort et les remords. Restent les souvenirs de cette amitié qui résista à tout, même à la mort.
© Nickie caro Golse
Colombe Schneck. Deux petites bourgeoises. Stock. 160 pages
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