La dernière guerre remet sur le tapis la situation économique de Gaza. De loin, surtout en Occident, on pleure sur la misère des habitants de Gaza, victimes du blocus d’Israël, sans tenir compte qu’il existe une frontière permanente ouverte avec l’Égypte. Certes les dépenses militaires et la corruption des dirigeants sont telles qu’il ne reste presque plus de budget pour les malheureux habitants soumis au bon vouloir de dirigeants peu scrupuleux. L’Autorité palestinienne ne souffre d’aucun manque, certains diront qu’il existe même un trop plein qui permet à ceux qui sont au sommet de prélever de quoi vivre pendant sept générations.
D’ailleurs le défunt leader Yasser Arafat avait placé près de 800 millions de dollars dans le monde en investissant dans l’immobilier et dans plusieurs entreprises américaines, entre autres 1,3 million dans un célèbre bowling new-yorkais. Ces investissements s’étaient faits à travers différents holdings à plusieurs niveaux pour camoufler l’identité des véritables propriétaires des fonds. À sa mort, sa femme et sa fille ont tout hérité sans donner une petite misère à la population palestinienne.
Il semble que les habitudes se perpétuent car des masses de dollars sont déversées aux Palestiniens comme si l’on voulait obtenir leur silence. L’Égypte et le Qatar sont en tête des donateurs avec chacun 500 millions de dollars d’aide à Gaza. Le but officiel est de financer la réhabilitation de l’enclave, d’aider les sans-abris à reconstruire leur logement, de subvenir aux besoins des blessés et de remettre en état les infrastructures détruites. L’objectif est noble mais l’on ignore la somme qui se retrouvera dans les poches des chefs et celle qui servira à remplacer les stocks des armes de destructions partis en fumée.
Les donateurs donnent sans se soucier de la finalité de ces sommes qui en grande majorité reviennent aux militants et peu aux civils. Effectivement, les opérations militaires et la construction de missiles et de tunnels coûtent cher. Qui peut croire l’affirmation de Yahia Sinwar que le «Hamas ne prendrait pas un seul centime». Mais pour avoir la tranquillité d’esprit de nombreux pays ont promis de gonfler la trésorerie de Gaza. Le Hamas avait déjà reçu des sommes fabuleuses pour reconstruire les destructions de 2014 mais les ruines existent toujours et les logements détruits ne sont toujours pas reconstruits. On ignore ce que sont devenues les sommes allouées à cet effet. Malgré cela, les promesses de dons affluent.
L’Onu a débloqué 22,5 millions de dollars au titre des secours humanitaires. Elle a annoncé un appel de 95 millions pour couvrir les besoins des Palestiniens dans les trois mois à venir. Le Qatar, avec l’accord d’Israël, a offert plus de 1,5 milliard de dollars au cours de la dernière décennie. Le Secrétaire d’État américain Antony Blinken a annoncé que les États-Unis fourniraient 5,5 millions de dollars d’aide immédiate. Joe Biden a par ailleurs demandé au Congrès de fournir 75 millions de dollars supplémentaires L’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, connue sous le nom d’UNRWA, a débloqué 32 millions de dollars.
L’Union européenne n’est pas en reste. La commission européenne a décidé d’envoyer 8 millions d’euros pour «soulager les souffrances des nombreuses victimes innocentes». La Chine s’est engagée à envoyer aux Palestiniens un million de dollars d’aide et un autre million à UNRWA. L’Allemagne selon le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, envisage d’offrir 40 millions d’euros. Enfin le Royaume-Uni, selon le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a promis de son côté 3,2 millions de livres (4,5 millions de dollars) d’aide d’urgence.
Quelle pluie de millions de dollars pour une si petite bande de Gaza ! On ignore qui supervisera leur usage et qui contrôlera la finalité des travaux. On comprend mieux pourquoi Mahmoud Abbas et ses acolytes veulent éviter les élections pour se maintenir au pouvoir. Gaza est pauvre certes, mais comme Crésus.
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