Nickie Caro a lu: « Port Franc », de Manuel Benguigui.

 Pour son quatrième roman, « Port Franc », Manuel Bengugigui choisit la forme du roman policier.

 Gordji, un marchand d’art véreux et cocaïné, mystérieux et antipathique, charge Seymour, le héros de cette histoire, d’acquérir pour son compte trente-trois peintures d’art moderne de la collection Wittgenstein, lors d’une vente aux enchères à Genève. Aucune limite de prix n’est fixée. Seymour parvient à rafler toutes les toiles, devant une assistance médusée, et les entrepose dans les salles fortes du port franc de Genève d’où elles seront acheminées, en principe vers New-York. En principe… Commence, en un combat douteux, l’affrontement entre Gordji et Seymour. Ce dernier va jouer cavalier seul pour le grand dam et l’effroi de son commanditaire. La machine infernale se met en route et le polar se teinte, au fur et à mesure de l’écriture, des couleurs sombres et funestes de la chasse à l’homme.

 Le drame se joue en épisodes finement imbriqués les uns aux autres, sur un rythme crescendo qui agace les nerfs du lecteur toujours sur le qui-vive. Le tempo fiévreux de cette intrigue rocambolesque scande avec talent le jeu de cache-cache auquel se livrent les deux hommes.

 L’originalité du thème et d’un milieu peu décrit, celui de l’art et de son commerce, le mystère de ces personnages qui s’épaissit tout au long du roman, l’écriture dépouillée et acérée, tout s’unit pour aiguiser le désir du lecteur.

 Un petit bijou de la littérature policière, chic et snob, attachant dans son immoralité même.

Port franc : Manuel Benguigui. Editions Mercure de France.

© Nickie Caro

La journée du livre JEM Judaïsme En Mouvement

Depuis plus de 25 ans, la synagogue de Beaugrenelle, avec le concours d’Evelyne Vitkine, organise chaque année une Journée de la Culture et du Livre Juifs, au cours de laquelle des auteurs viennent dédicacer un roman ou un essai qu’ils ont publié dans l’année. Les livres sélectionnés font écho aux questions que nous nous posons en tant que juifs et que citoyens. Cette journée est également l’occasion de rencontres, lectures, tables-rondes ou concerts.

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