L’hypothèse de la formation d’une liste commune LR et LREM dans la région PACA, sous l’égide de M. Muselier et avec la bénédiction du Premier ministre, même condamnée par les instances de LR, exprime la tentation réelle dans les rangs d’une partie de la droite d’un ralliement au macronisme, un soutien à une seconde candidature de M. Macron en 2022 qui serait suivi d’une recomposition politique autour d’une nouvelle majorité LR et LREM.
Il est légitime de s’interroger sur la nature véritable d’un tel calcul : convergence fondamentale ou simple manœuvre électoraliste ?
La question de l’identité politique de la droite républicaine est dès lors posée. Cette dernière est-elle désormais compatible avec les fondamentaux du macronisme, par exemple la repentance, au cœur de l’idéologie En Marche, donc le principe selon lequel la colonisation fut un « crime contre l’humanité » et à la nécessité de « déconstruire l’histoire de France » ?
Est-elle favorable à la « souveraineté européenne », se substituant à son discours traditionnel (bien qu’ambigu) sur l’Europe des Nations ?
Soutient-elle la PMA sans père remboursée et l’interruption médicale de grossesse (IMG) jusqu’à la naissance pour « détresse psycho sociale » ?
Estime-t-elle que « l’arrivée des réfugiés est une opportunité économique », postulat qui s’est traduit par le triplement en neuf ans du nombre des demandeurs d’asile en France ?
Est-elle favorable à la prolifération des éoliennes ?
Cautionne-t-elle un an de politique sanitaire face au covid 19 et la suspension bureaucratique de la liberté des Français ? De l’activité des commerçants, restaurateurs, gens de la culture et du sport ? Un déficit public de 9% et un taux d’endettement de 120% du PIB? Les résultats obtenus en matière d’emploi, d’industrie, de sécurité et de cohésion nationale ?
Approuve-t-elle un mode d’exercice du pouvoir jupitérien fondé sur la sublimation d’un homme au prix de l’effacement de l’Etat et des institutions (Parlement, gouvernement, administration, collectivités territoriales) ?
Si la réponse était globalement « oui », une fusion des listes LR et LREM aux régionales puis une alliance politique seraient pleinement justifiées par la convergence des idées et des valeurs.
Dès lors, les partisans d’un tel ralliement seraient bien inspirés de sortir de l’hypocrisie, d’assumer leur jonction idéologique avec macronisme dans un but de clarification.
La conséquence politique d’un tel alignement, débouchant sur le soutien de LR à la candidature Macron aux présidentielles, serait sans doute de fragmenter en trois catégories l’électorat de droite : légitimistes, fidèles à la nouvelle ligne ; Lepeno-compatibles, qui iraient rejoindre la grande masse de l’électorat RN ; et enfin, le dernier carré des « gaulois réfractaires » ou des gaullistes indéfectibles, marginalisés sur la scène politique.
Si la réponse était essentiellement « non », cela signifierait qu’un tel rapprochement éventuel de LR avec LREM, aujourd’hui aux régionales ou demain aux présidentielles et législatives, relèverait d’une manœuvre électoraliste et opportuniste de court terme.
Elle ne ferait alors qu’entériner une fois pour toute la mort des convictions et du sens de l’intérêt général, conforter l’image d’une politique réduite à une logique de carrière et de courses aux mandats, aux prébendes, aux avantages matériels ou de vanités. A l’heure où 88% des Français expriment une image négative de la politique (enquête CEVIPOF sur la confiance), une telle manœuvre ne ferait qu’amplifier le dégoût, l’écœurement, l’indifférence de l’opinion envers la chose publique et l’abstentionnisme ou le vote de protestation.
Ce qui est certain, c’est que les Français n’ont jamais apprécié les manœuvres politiciennes et les stratégies d’opportunisme et de confusion. Chaque fois dans l’histoire, les situations de ce genre se sont mal terminées. Ainsi, les gouvernements de la fin de la IIIe république, à partir de 1935, (en dehors du bref intermède du cabinet de Front populaire de Léon Blum) mélangeaient allègrement et sans vergogne la droite et le centre gauche radical ou progressiste.
Dès lors se trouvaient associés dans les mêmes combinaisons gouvernementales des Laval, Flandin, Pétain, Chautemps, Herriot, Daladier…
Tout cela s’est achevé dans l’impuissance, l’indécision, la débâcle et la honte.
Aujourd’hui, un ralliement global de LR à LREM ou fusion entre les deux, telle que préfigurée par l’idée d’une liste commune PACA aux régionales, ouvrirait automatiquement la voie à un tandem de second tour des présidentielles le Pen-Macron en 2022, privant les Français de toute perspective d’une alternance nette, crédible et responsable.
Elle représenterait une catastrophe démocratique, une étape décisive du basculement de la France dans le déclin et un innommable chaos.
© Maxime Tandonnet
Fin observateur de la vie politique française et contributeur régulier du FigaroVox, Maxime Tandonnet a notamment publié André Tardieu. L’incompris (Perrin, 2019).
Source: FigaroVox 3 mai 2021
Donc d’après cet article la « droite modérée » (dite LR, jadis UMP, jadis RPR….) devrait continuer à prétendre d’exister.
MAIS on sait que s’étant livré à l’auto-décapitation généralisée (Fillon, Juppé, Wauquiez, Sarkozy, Copé ; j’en passe…tous ridiculisés, tombés au champ du déshonneur des batailles picrocholines à Clochemerle) il n’y a plus personne qui vaille pour l’incarner.
Désormais c’est une poule sans tête qui coure dans tous les sens par l’automatisme des réflexes MAIS finira dans la poussière.
Trêve donc de découpage de cheveux en quatre et de narcissisme des petites différences.
La proximité entre ce que d’aucuns appellent le « Macronisme » et l’état d’esprit général de ce qui reste de cette « droite modérée » est de notoriété générale.
Ce n’est pas par hasard qu’un Edouard Philippe fut premier ministre de Macron pendant trois ans alors qu’il est issu de LR (et qui pourrait se retrouver allié, on verra par quelles modalités, avec à la fois LREM & LR). D’autres exemples abondent.
Enterrons le cadavre, il empeste. Muselier et les siens savent ce qu’ils font.
Moi je prefere un liberal un peu moyen,voire mediocre,a un fasciste efficace.
En quoi les macronistes sont-ils des « libéraux » ??? Outre leur démagogie, leur clientélisme et leur incompétence ils se distinguent des pouvoirs précédents par leurs dérives autoritaires (de la répression anti-GJ il y a deux ans à la politique liberticide et injustifiée liée au covid-19). Bien à vous.
Démagogie, clientélisme et incompétence ses sont retrouvés à toutes les époques et dans tous les partis, Macron n’a rien inventé. Quand à le répression anti gilets jaunes, c’était bien la moindre des choses, quant à la politique liberticide contre le Covid, elle érait hélas nécessaire et sous des formes diverses tous les pays l’ont pratiquée.