« Psychopathologie d’un meurtre, anatomie d’un silence : d’Ilan à Sarah Halimi, le nom de personne – un syndrome contemporain« : C’était l’intitulé du Forum que Schibboleth avait organisé au Centre Rachi dès les premiers signes de ce qui allait insister en tant qu' »Affaire Halimi », qui s’avère en fait « L’affaire du médiatico-politico-culturel français » , La Chronique annoncée d’une faillite de la pensée et d’une culture « progressiste » , « cancel« , déconstructiviste, « woke« , qui fait, pour s’étayer sur Freud, « un pacte avec la barbarie « , lorsque les Institutions n’assument plus leur fonction de garant des « marqueurs du Symbolique » et valident les délires, matérialisant ce que Pascal Bruckner nomme « la rencontre entre les prêcheurs de haine et les prêcheurs de honte » : à contrario d’un « travail de culture » (le Kultur arbeit freudien), assumant une éthique de vérité et de responsabilité dans le nouage à la Loi et le rapport à un surmoi collectif.
14 avril 2021. L’Arrêt dans L’Affaire Sarah halimi est rendu par la Cour de Cassation alors même qu’Israël rend hommage aux soldats et civils ayant perdu leur vie dans la défense et la protection du Pays Avant de célébrer dans la joie son Indépendance : Comment ne pas noter la coïncidence temporelle du jugement désubjectivant l’être Juif, et à contrario ce passage bouleversant de Yom HaziKaron, la peine et le deuil, à Yom Hatzmaut, la liberté responsable et la joie, qui marque au contraire la décision et la réalisation du peuple Juif de faire parler le destin et d’assumer universel du singulier et subjectivation, passant de l’identité à l’existant.
14 avril 2021. Lorsque le même jour, d’un côté l’on condamne un alcoolique pour avoir jeté un chien par la fenêtre, et que de l’autre la prise de stupéfiants, par ailleurs facteur aggravant en cas d’accident de voitures, justifie qu’un crime prémédité et particulièrement barbare commis par un délinquant multirécidiviste sur une vieille dame médecin et directrice de crèche à la retraite, insultée et harcelée des mois durant parce que de confession juive, et torturée sauvagement avant d’être défenestrée vivante, amène les magistrats à juger le criminel non responsable pénalement bien que le caractère antisémite de l’acte, facteur habituellement aggravant, ait été reconnu, et soient ainsi amenés à forclore un procès qui aurait permis de dégager une généalogie historique, culturelle, psychopathologique, politique de ce crime, dans la série hallucinante des crimes de masse « génocidaires » que nous connaissons, Nous ne pouvons nous taire.
Bien sûr que l’antisémitisme est une pathologie psychiatrique, une paranoïa apathiquement perverse de masse, un délire de filiation, d’auto-engendrement, désavouant toute étrangeté, trouble de pensée, toute altérité, une identité mortifiée dans l’envie, l’identification projective et mimétique, la haine identitaire et le fantasme de substitution et alors le besoin de destruction de celui, personne, peuple, qui serait assis sur le Trésor du Symbolique qui lui octroierait une toute-puissance infinie d’être qui empêcherait l’autre d’exister, qui serait responsable de tous les échecs, des sentiments d’humiliation et de manque-à-être.
Le Procès de Nuremberg, le procès d’ Eichmann à Jérusalem auraient-ils été illégitimes, au regard de la pathologie de ces criminels en série.
Leur jouissance narcissique sans limites n’était-elle pas délirante? Et chronique en plus, pas une simple bouffée.
Ces décisions judiciaires, hors tout processus de justice, le criminel d’emblée déclaré irresponsable par la juge d’instruction qui refusera la reconstitution du crime, les confrontations réclamées par les avocats de la famille de la victime, qui nommera trois nouveaux experts-psychiatres dans un après-après coup du crime, qui effaceront l’expertise du reconnu Dr. Daniel Zagury qui avait conclu à la responsabilité pénale, font là événement marquant, bien au-delà d’une représentation d’erreur judiciaire avec les sentiments de frustration, de colère, voire de « dégoût » qui y sont associés, de l’idée d’un « tournant » dans l’existant Juif en France, marquant donc une violente rupture anthropologique et civilisationnelle dans le Politique et la psyché collective en France.
Régression? Involution? A moins que, oui, la barbarie soit une civilisation! Le déshumain s’est aujourd’hui institutionnalisé dans la société française, substituant une norme à la Loi, l’idéologie, et tant le subjectivisme absolu que la rationalité instrumentale tout aussi absolue, au Droit garant de la vie en société et du statut civilisationnel et éthique du sujet.
Un événement plus que révoltant: d’une gravité essentielle.Une affaire française!
© Michel Gad Wolkowicz
- Présentationpar Michel Wolkowicz (14min)
- De l’affaire Dreyfus au meurtre de Sarah Halimipar Philippe Val (14min)
- La rencontre de deux antisémitismespar Jean-Pierre Winter (17min)
- La part juive en France n’a plus sa placepar Georges Bensoussan (14min)
- La parole présidentielle et la mémoire juivepar Eric Marty (12min)
- Le déni collectif, un mécanisme de défensepar Monette Vacquin (16min)
- L’aveuglement face à l’antisémitisme islamiquepar Daniel Sibony (23min)
Psychopathologie d’un meurtre, anatomie d’un silence
La réflexion est reprise et élargie dans le livre « Le nouvel antisémitisme en France », Editions Albin Michel. Avec Georges Bensoussan, Pascal Bruckner, Luc Ferry, Boualem Sansal, Michel Gad Wolkowicz, Philippe Val, Jean-Pierre Winter, Eric Marty, Monette Vacquin, Daniel Sibony, Elisabeth de Fontenay, Jacques Tarnero, Noémie Halioua, ichel Gad Wolkowicz
Michel Gad Wolkowicz est professeur de psychopathologie fondamentale et clinique à l’Université Paris 11. Psychanalyste, il est président de l’Association internationale interuniversitaire Schibboleth – Actualité de Freud depuis 2002.
Pour Sarah
Tu tombas comme une pierre
Et tu voles comme un ange
Pour toujours notre sœur
Pour toujours notre mère
Nos cailloux te suivront
Dans l’issue paupières closes
Où le temps s’évanouit
Où souffrir n’a plus cours
Nous soufflerons la braise
En murmurant ton nom
Ton prénom de princesse
Comme une bénédiction
Que jaillisse la flamme
Que frémisse la vie
Au poignet des jeunes filles
Aux drapeaux des garçons
Sarah Sarah Sarah
Elle s’appelait Sarah
Qui tomba comme une pierre
Et qui vole comme un ange
Paul Fuks
26-06-17
Dans la famille Halimi donnez moi le fils (Ilan) la fille (Michal) tuée par un palestinien en 2018 en Israël, la mère (sarah ) un jeu de 7 familles pour les terroristes.