Bon, je voulais pas m’étendre sur ce truc… Mais manifestement il faut quand même en parler. Alors je vais choisir un mode »mots simples et intelligibles ».
Dans le genre erreur de « com », on fait pas pire à l’échelon national.
Non pas qu’il ne faille pas parler des individus et de leurs qualités intrinsèques, humaines ou que suis-je, mais voilà, ici, on parle de Marianne, de la Liberté symbolisée par Marianne, de la mère nourriciaire de l’émancipation des citoyens, le nichon à l’air et la fourche à la main, pour établir un lien entre l’Homme et la Femme et démontrer l’Egalité entre tout les citoyens.
Or nous voici face à un affichage qui prône l’équité et non l’égalité, dont on sent le critère woke qui a permis la sélection d’un fatras d’identités mélangées à de pures représentations républicaines.
En analyse comparée, nous avons Fatiha, prix de la laïcité du CLR, fonctionnaire à l’éducation nationale, dont à mon sens la présence républicaine est naturelle et ne mérite aucune discussion, dont le travail exposé régulièrement permet de voir le caractère universaliste.
De l’autre, Latifa, dont le seul fait d’arme est d’être la mère d’un militaire tué par Merah le terroriste et tributaire d’une cocarde du Printemps Républicain, dont le travail consiste à le parler qu’à une frange spécifique de la population mais qui fournit une bonne image aux promoteurs du fait religieux à l’école puisqu’elle traîne régulièrement dans les écoles de la République.
Ça, c’était pour différencier les combats. Ce clivage existe et permet de définir clairement ce qui est laïque ou non, sur les sujet qui m’occupent. Or il ne suffit pas de vouloir la paix, de parler de paix, pour s’affirmer Marianne. La paix, elle se mature, elle se construit puis elle préserve avec autre chose que des incantations et des cocardes.
Que le Printemps républicain souhaite labelliser un COEXISTER du pauvre, en trouvant le moyen d’afficher leur récipiendaire dans ce trombinoscope des »109″ déclasse déjà la campagne.
Mais faut pas s’arrêter là, voilà en plus la promo d’imames et de rabbines par la communication gouvernementale. Genre, l’opinion privée devient une opinion publique. Voila des responsables religieuses, « cool.e.s », inclusives, pire encore, les voici d’un coup de baguette magique devenues républicaines, universalistes, et bankable.
Manquerait plus qu’elles entrent dans les préfectures comme au temps des assisses de l’islam de France avec l’aval du préfet des préfets Clavreul , simplement parce que… Imames ou rabbines.
Mais là où l’on touche le fond, c’est que dans cette liste de sangs neufs, on trouve des femmes qui n’en sont pas, des hommes qui ne le sont plus, des personnes qui ne menstruent pas, comme nous l’explique le planning familial, et qui sont là non pas parce que leurs actions seraient républicaines, non pas qu’elles seraient une représentation partagée de Marianne en symbole républicain s’il en est, mais pour l’unique raison qu’ils ont changé de sexe et sont devenus les têtes de pont d’une côte-part infime de la population.
Alors, réactionnaire et fasciste de relever que les symboles de la République se fourvoient dans un kaléidoscope qui mélange allègrement les engagements républicains et le simple fait d’exister tel qu’on est ?
Les mérites à géométrie variable, c’est déjà le poison l’essentialisme.
Alors si Marianne devient Marian pour les besoin de la com’ woke, El Marianne pour les besoin d’affirmer le communautarisme soft des intérêts électoraux d’une poignée, ce n’est plus Marianne. Ce n’est même pas décevant, c’est juste dangereux.
Les effets de ce genre de promo débilitante, c’est justement de désincarner Marianne et de lui faire prendre la forme d’identités diverses et variées, de valider les identités, sûrement pas de les regrouper, en une seule identité française et Républicaine égalitaire, libertaire et fraternelle.
Le copinage n’est pas et ne sera pas la fraternité. L’inclusion sauce woke ne sera jamais la liberté mais son exact contraire.
Une Marianne qui prône le communautarisme, l’inclusion, la religion, même si on lui ajoute un sexe masculin et des paillettes ne sera jamais Marianne.
Quant à l’égalité, si le gouvernement veut en faire de l’équité sauce américaine, ce sera sans moi.
A trop vouloir préciser les choses, on tue les symboles et on passe a côté de l’idée même de République et de laïcité. C’est dans l’air du temps, mais ne nous étonnons pas que les citoyens regimbent. Ce genre de truc ne passe pas.
© Rémi Richelet
Rémi Richelet est Président de l’association Esprit Laïque, association de défense de la loi 1905. Esprit Laïque soutient toutes actions visant à défendre la laïcité et la liberté de conscience.
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