Le dossier de la dernière édition d’Actu J « La grande solitude des Juifs de France » m’a choqué et attristé.
Mais surtout, ce titre fait de nouveau poser la question sur la vraie nature du lien entre les Juifs, la France et Israël.
Il est en effet peut-être temps de dire tout haut ce que certains pensent tout bas. La France est dépassée. Elle est dépassée dans la lutte contre le Covid, dans la distribution des vaccins mais aussi dans la lutte contre l’islam radical et l’antisémitisme.
Les forces de l’ordre sont dépassées et ne peuvent sécuriser l’immense majorité des sites de la communauté juive. Les tribunaux sont dépassés dans la façon de juger et de condamner les terroristes.
Quant à la double allégeance, elle n’existe pas, elle n’existe plus, elle n’a peut-être jamais existé.
Certes, il y a plus de 200 ans, les responsables communautaires avaient répondu : « Oui ! Jusqu’à la mort ! » à la question qui leur était posée par Napoléon : « Les Juifs nés en France et traités par la loi comme citoyens français regardent-ils la France comme leur patrie ? Ont-ils l’obligation de la défendre ? »
Mais avaient-ils le choix de dire « Non » vu qu’ils n’avaient pas où aller ?
Ils l’ont d’ailleurs payé au prix fort, de leurs vies, des dizaines de milliers d’entre eux tombèrent pour la France durant la première guerre mondiale.
Aujourd’hui, les choses ont bien changé. Les Juifs vivent en France pour des raisons pratiques, aimant la culture française, mais soutenant au mieux la France… lorsqu’elle joue au football.
Il y a 30 ans, j’ai pris la décision définitive de faire mon Alyah exactement pour cette raison.
Des années plus tard, à la question d’un journaliste de France 2 sur les motivations de mon Alyah, je lui répondis qu’à chaque fois que je me faisais « emmerder » dans le métro personne ne bougeait, y compris aux heures de pointe. Je suis alors parti. Pour vivre dans un pays où il est vrai que les gens sont sauvages et se mêlent de tout mais au sein duquel nous ne ressentons pas de solitude.
Alors à nous, Juifs, de relever le défi. Il est temps de comprendre que les proches des Juifs vivant en Israël, les enfants de responsables communautaires et les anciens grands rabbins de France qui y vivent également ne sont pas un simple hasard.
Il est temps de faire plus, il est temps de faire mieux. On ne peut pas se contenter d’avoir la larme à l’œil lorsque Macron se rend auKotel. Le sondage de 2015 de l’IFOP commandité par François Hollande sur la communauté des Juifs de France avait déjà révélé que 43 % d’entre eux souhaitaient faire leur Alyah : 200 000 personnes. Ce qui voudrait dire que presque tous les Juifs dits communautaires en France penseraient à la Alyah.
Comment transformer ce souhait en réalité ? Comment permettre à tous ceux qui le souhaitent de rejoindre Israël ?
Pour les jeunes, c’est plus simple et les programmes d’intégration Massa sont là pour cela. Pour les parents, c’est plus dur.
Ce sera un des défis du prochain gouvernement israélien et nous ferons tout pour que ce souhait devienne réalité, pour permettre à nos frères d’aller vivre « là-bas ».
© Ariel Kandel
Ariel Kandel, Directeur général de Qualita depuis 2016, a été 17 ans durant directeur de l’Agende Juive en France.
La communauté vivant en France est effectivement fracturée , il ne faut pas perdre de temps a batailler avec certains responsables juifs qui ne sont surtout responsables de rien a la mode d ici .
Israel nous envoie mille signes sur notre supposée » importance » en tant que communauté sioniste et engagée , il est temps de passer aux actes : le premier serait de soutenir efficacement les » français » juifs qui sont deja montés et franchement ce travail n a meme pas commençé .