Maxime Tandonnet. Une victoire fragile, mais victoire quand même

L’Elysée a tranché: pas de troisième confinement pour l’instant. 
Do you remember? En début de cette semaine, ce troisième confinement était quasiment  acquis. Le JDD l’annonçait sans ambages:  « Reconfinement, une question de jour« . Le porte-parole du gouvernement pointait la perspective d’un « confinement très serré« , c’est-à-dire, en bon français, très sévère.  La peur rodait. Les différents ministres et les « médecins de plateau » se bousculaient dans la panique pour claironner qu’un confinement était devenu strictement indispensable, inévitable pour éviter l’apocalypse, l’hécatombe. Même les leaders de l’opposition, emportés dans le grand élan de conformisme béat, se vouaient à leur tour à la fatalité du grand confinement (ils sont tombés dans le piège.) 
Un bêlement national, unanimiste, oppressant, couvrait toute velléité de voix discordante (dont celle de la courageuse et lucide députée Martine Wonner). 

Si le pouvoir a reculé, c’est parce que la résistance s’est organisée à la base, notamment sur les réseaux sociaux, à l’image du hashtag lancé par des médecins généralistes.
Nos billets des 15, 16, 19, 22, 24, 25, 26, 28, 29 janvier, dénonçant, à contre-courant de la parole officielle et du grand bêlement hystérique, l’abomination et l’infinie stupidité d’un éventuel reconfinement, largement diffusés, repris à des dizaines de milliers d’exemplaires sur FB, twitter et linkedIn, parfois transformés en articles de presse grâce à Figaro Vox (pôle de résistance),  ont-ils pris une part, même infime, même dérisoire, dans ce dénouement?

Les vagues qui déferlent sont faites d’une infinité de gouttes d’eau.

Non, ce n’est pas à l’honneur du pouvoir politique d’avoir, pendant une semaine, soufflé le chaud et le froid et martyrisé notre pauvre pays en jouant avec ses nerfs et ceux des plus sinistrés : les commerçants et restaurateurs, gens du tourisme, du sport et du spectacle, dont la vie est saccagée, ruinée, les étudiants réduits à de gigantesques files d’attente pour survivre par l’aide alimentaire – une honte absolue.

Mais ne boudons pas notre plaisir, même précaire, même provisoire, même très incomplet: pour une fois, la bêtise a reculé et le bon sens a gagné.

© Maxime Tandonnet

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