Daniel Sarfaty. « Ne t’inquiète pas pour ta mère et moi »

Pour les juifs qui avaient réussi à émigrer en Amérique, pas facile de rester en contact et d’avoir des nouvelles fiables de leurs proches restés en Russie tsariste.
Un père, qui n’avait plus la force de voyager, dit à son fils avant son départ :
« Pour tromper la censure, je te propose le code suivant. Si l’enveloppe de la lettre, que je t’enverrais est blanche, c’est que tout ce que je te raconte est vrai. Si l’enveloppe est beige, c’est qu’il faut comprendre le contraire. »


Quelques mois plus tard, le fils fraîchement installé dans le Lower East Side à Manhattan reçut cette lettre. L’enveloppe était blanche.
Avec soulagement, il lut :

« Mon cher fils,

Ne t’inquiète pas pour moi et ta mère. Ici tout va bien.
Notre commerce se porte de mieux en mieux.
Il semblerait que même les antisémites nous aient oubliés.
Nous ne manquons de rien et ta mère trouve tout ce dont nous avons besoin au marché.
Par contre la seule chose qui manque dans les magasins, ce sont les enveloppes beige.

Ton père qui t’aime. »

© Daniel Sarfaty

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1 Comment

  1. Je n’en reviens pas Daniel Sarfaty,mes ancêtres les plus proches sont arrivés en Alsace Lorraine ,mon arrière grand-père y est né en 1853. mes plus anciens ont quitté la Turquie pour les Etats-Unis . Ils ont tous beaucoup voyagé, franchi fleuves et montagnes, parcouru les plaines , affronté le froid et la faim et pire encore;et je suis là, vieille dame, grand-mère, arrière- grand-mère, et j’écris, pas aussi bien que vous tous dans Tribune Juive. Merci pour avoir publié ce texte et cette image qui résument tout ou presque. Je vous embrasse.

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