« Madame Evelyn Askolovitch nous fait l´honneur d´une lettre ouverte sur sa page et publiée dans Tribune juive.
https://www.tribunejuive.info/wp-admin/post.php?post=105773&action=edit
Ne pouvant y répondre (FB ne le permet pas) au même endroit, nous publions la réponse suivante.
Chère Madame Askolovitch,
Nous avons été surpris par cette lettre et tenons à faire les précisions suivantes:
– Le projet des pavés de mémoire est celui de l´artiste Gunter Demnig. Il ne s´agit pas de notre projet. Notre ambition est d´aider les familles de victimes de l´idéologie nazie qui le veulent, à pouvoir recourir à ces pavés pour rappeller l´existence de leurs victimes. A Paris ou ailleurs.
– Dans ce sens, il n´y a aucun risque que Gunter Demnig vienne poser des pavés de mémoire pour les victimes de votre famille, car il ne le ferait qu´à votre demande.
– Tous les membres de notre collectif de citoyens connaissent la shoah/le khurbn, la plupart pour avoir eu leur famille amputée, comme le fut la vôtre. Ce groupe est né de l´insistance d´un Juif déporté que vous connaissez, qui pressait avec raison d´entrer dans l´action pour que Paris “bouge” sur ce sujet. Et aussi pour que d´autres villes s´approprient ces nouveaux supports pour la mémoire.
– Dans le cadre du projet des Stolpersteine, chaque victime de l´idéologie nazie peut être remémorée, et rappeler que non seulement les Juifs mais d’autres catégories de gens indésirables furent persécutées, n´est pas nier la shoah/le khurbn, ni sa spécificité.
Nous ne comptons pas de négationnistes, ni de crypto-négationnistes dans nos rangs.
– Dans les faits, nous aiderons, par les informations données et des actions concrètes, en premier lieu des victimes de la shoah (les familles de victimes les plus nombreuses), qui veulent utiliser ce moyen très efficace pour rappeler à la fois leurs victimes et les crimes commis.
– Nous ne sommes pas en “guerre contre la Mairie de Paris”, mais dans un mouvement qui a pour but de laisser la liberté aux familles de victimes de choisir leur mode de commémoration, et de marquer la ville de pavés brillants, devant des lieux de vie. Et il y a dans votre entourage des gens qui savent ce que veut dire lutter pour la mémoire et pour obtenir quelque chose de la Mairie de Paris, par exemple ceux qui ont lutté pour les plaques sur les écoles ou d´autres moyens de se remémorer des victimes.
– Nous n´attaquons par ailleurs personne. Si montrer les limites de certaines plaques par rapport aux pavés de mémoire est “attaquer”, alors il est très difficile de discuter de la manière dont est organisée la mémoire à Paris, et c´est pourtant un des sujets liés aux demandes des familles qui veulent un pave de mémoire. Si dire que les noms et l´âge des victimes ne sont pas lisibles à l´extérieur de la plupart des établissements est attaquer, alors qu´est il possible de dire sans être l´objet de critiques? Montrer les avantages qu´auraient les pavés de mémoire par rapport à d´autres supports n´est pas non plus dénigrer ou attaquer tout ce qui a été fait. Sans le travail de nombreuses associations et en particulier de Serge Klarsfeld, il n´y aurait aucune trace des enfants juifs qui ont péri dans la Shoah/le Khurbn.
Hélas les actualités montrent qu´il faut continuer ce travail, auquel vous participez.
Nous pensons que ce support que sont les pavés de mémoire sont un moyen qui a de nombreux avantages, et qui ont fait leur preuve dans toutes les capitales européennes. Le projet a le soutien de personnalités comme Claude Lanzmann, d´institutions comme Yad Vashem, d´associations de déportés, de musées juifs, Mémorial de la Shoah (Bruxelles), sans compter les autorités rabbiniques de nombreux pays.
Pensez-vous que tous ces soutiens s´allieraient à des négationnistes?
-Il ne s´agit pas de “faire mieux”, mais de compléter les réalisations effectuées. Dans la plupart des capitales vous trouverez à la fois des plaques, des monuments mémoriaux à grande échelle, et des pavés de mémoire. Ces derniers ont la faculté de rappeler qu´à tel endroit vivait une famille, qui dut fuir, fut décimée, etc. Cette façon de remémorer est très individuelle, et permet à des familles non-concernées d´être confrontées à la shoah. Cela commence par les enfants, qui sont intrigués par ces pavés brillants. Si vous posez un pave de mémoire dans une rue, vous atteindrez un autre public que celui qui viendra voir le mur des noms.
– Vos accusations constituent une diffamation de notre groupe de citoyens, Juifs et non Juifs, et nous les récusons entièrement. Il est fort dommage que vous n´ayez pas posté votre lettre dans notre groupe, car vous nous privez de pouvoir y répondre. Notre but n´était pas de vous empêcher de dormir, ni de vous “convertir” aux pavés de mémoire si vous ne les aimez pas, ce qui est votre droit. Nous sommes pour le débat.
Enfin, nous vous signalons que vous avez, dans vos amis Facebook, non seulement des personnes qui ont déjà fait poser des pavés de mémoire, par ex. à Vienne ou Berlin, mais aussi par ex. une personne qui a aidé à organiser des poses de pavés de mémoire, pour des non Juifs (résistants communistes déportés et morts à Auschwitz).
Je vous conseille fortement de vous renseigner sur le projet auprès de ces personnes, avant de le vilipender et d´en insulter, non pas les auteurs que nous ne sommes pas, mais les passeurs. »
https://m.facebook.com/groups/2685574895088597/permalink/2739319009714185/
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