Polices
Vous ne pouvez pas avoir raté sur votre poste de télévision cette dramatique « bavure policière » dans le 17ème arrondissement de Paris. A la suite les chaînes et leurs journalistes n’ont pas manqué de renvoyer à leurs responsabilités les dirigeants policiers ministériels, Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, en pleine campagne pour ou contre cet article 24 destiné à protéger en principe les policiers.
Citoyens républicains et militants de nombreuses causes qui nous concernent nous avons organisés depuis une soixantaine d’années avec d’autres militants bien des manifestations. Contrairement à d’autres les nôtres ne se voulaient pas être violentes mais elles étaient souvent traitées de la même façon : pour les plus anciennes chassées avec les fameuses capes plombées et les bâtons blancs et avec le temps des matraques noires de plus en plus dures. Qu’avions nous fait ? Protesté contre le passage à Paris de tel ou tel dirigeant soviétique qui refusait sèchement leur liberté d’immigrer vers Israël à des centaines de milliers de juifs d’Union Soviétique !
Je me souviens en particulier dans les années 70 de cette manif où rue Auber dans le quartier de l’Opéra une charge soudaine de la police, sans avertissement de quelque sorte que ce soit, laissa sur le bitume quelques dizaines de personnes dont une dame de plus de 75 ans avec une jambe cassée. Quelle violence inimaginable ! Bien entendu, même très bien entendu, les coups étaient accompagnés de petites phrases aux relents classiques comme par exemple « salopes de youpines ! sales juifs ! ». Pourtant ce n’était plus la police de Pétain.
Vous comprendrez mon envie de vomir, mais sans surprise, à la vue de ces 3 policiers qui ont frappé comme des malades sur un « sale nègre » comme ils le disaient samedi avec une extraordinaire pertinence et avant que leurs collègues en renfort ne lancent dans un studio situé dans un sous-sol une grenade genre lacrymogène. Puis, l’esprit tranquille ils sont allés rédiger leurs faux rapports.
Au moins, cette fois-ci, après avoir visionné la vidéo de surveillance du local la hiérarchie décela la tromperie et prit immédiatement des décisions disciplinaires.
J’ai vu à la télé ce soir-là le visage tuméfié de ce pauvre garçon. On aurait pu croire celui d’un boxeur poids coq junior après quinze rounds de combat avec le champion du monde poids lourds. A dégueuler vous dis-je. Comment ces brutes peuvent-elles rentrer le soir chez elle et prendre leurs enfants sur leurs genoux ?
Ne croyez pas que je sois un ennemi des flics. Bien au contraire. Je ne remercierai jamais assez les quelques-uns qui prévinrent des juifs de leur arrestation imminente. Ou ceux qui assurèrent la protection des bureaux de Radio J tout près du Bataclan le soir de l’attentat terroriste et après pendant de nombreuses semaines.
Mais cela n’excusera jamais ces comportements de voyous racistes qui se défoulent d’on ne sait quoi.
Comme tous nos corps d’Etat ces hommes et ces femmes se doivent de redevenir de vrais républicains. Alors la France pourra à nouveau bomber le torse quand elle prononcera les mots « Police Nationale Française ».
© Serge Hajdenberg
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