» Marranes, crypto-juifs et tribus perdues  » de Pierre Mamou

Mais qui sont donc les marranes, ces juifs convertis de force il y a cinq siècles ? Une appellation plus neutre que marranes est celle de crypto-juifs, puisque les marranes étaient des Juifs séfarades ( Juifs de la Péninsule Ibérique ) convertis au christianisme.

Le crypto-judaïsme s’observe tant dans le monde arabo-musulman que dans le monde chrétien, où il a notamment pris l’aspect du marranisme particulièrement en Espagne et au Portugal à partir de l’Inquisition où les Juifs convertis de force durant des siècles de persécution, qu’on appelle anoussim, devenus « nouveaux chrétiens », continuaient à pratiquer secrètement leur religion.

Dans son livre,  » Marranes, crypto-juifs et tribus perdues « , Pierre Mamou retrace le parcours des juifs marranes à travers une fresque historique qui se lit d’une seule traite.

L’auteur passe au crible le véritable exil des juifs marranes depuis les émeutes antijuives de 1391 en Espagne où ils se réfugiaient essentiellement en Afrique du Nord, un an avant l’inquisition et le fameux décret de l’alhambra, du 31 mars 1492 initié par Isabelle la Catholique et Ferdinand de Castille, qui laissaient aux juifs d’Espagne qui y vivaient depuis quinze siècles quatre mois pour se convertir ou s’exiler.

Ceux qui refusèrent la conversion forcée, choisirent de rejoindre le Portugal, l’Afrique du Nord mais aussi l’Amérique du Sud.

En 1497, le roi Manuel du Portugal épousa la fille d’Isabelle la Catholique qui exigea de son époux la conversion des juifs sans possibilité de quitter le pays. Un long calvaire allait commencer pour les crypto juifs. De nombreux marranes réussirent à quitter le Portugal vers la Hollande, les Pays Bas, l’Empire Ottoman, de l’Algérie jusqu’à la Turquie, l’Italie surtout à Livourne qui devint sous leur impulsion un port marchand attractif, puis Tunis, Alger et Tripoli.

Pierre Mamou est, depuis son plus jeune âge, fasciné par l’histoire des Marranes. Sa grand mère maternelle Juive Portugaise Italienne qui l’a élevé, elle même descendante d’Abraham Zacuto astronome de Christophe Colomb, lui a transmis le désir de s’intéresser à l’histoire de ces juifs convertis de force et revenus progressivement à un judaïsme authentique.

Lancé dans les affaires, Pierre Mamou sillonne le monde et au fil de ses voyages découvre quelques communautés de marranes de la Jamaïque à Goa en Inde où plusieurs comptoirs portugais étaient établis, les marranes ayant suivi les conquêtes portugaises.

Un réveil des marranes dans le monde

Les Conversos ou Christianos Nuevos sont aujourd’hui environ 120 millions dans le monde pour 14 millions de juifs.

Nombreux sont ceux qui découvrent leur ascendance juive et retournent au judaïsme ou émigrent en Israël comme c’est le cas pour les Marranes du Nord du Portugal.

Aujourd’hui, l’Espagne et le Portugal offrent la nationalité aux sépharades originaires de la péninsule ibérique pour réparer les torts commis à leur encontre.

C’est la postérité des marranes et du marranisme que nous découvrons dans ce livre, plein de trouvailles et des meilleures anecdotes, fruit d’un travail de quarante années de recherche et de documentation que Pierre Mamou dédie à sa grand mère Aurélia Zacuto-Boccara

Pierre Mamou est le directeur de l’Institut Européen d’Etudes et de Recherches Marranes fondé en 2019, correspondant en Europe de l’Institute for sefardi and anousim studios du Collège Académique de Natanya. Sa vocation est d’aller à la rencontre des juifs convertis il y a cinq siècles au Portugal, en Espagne et dans différentes régions de Méditerranée, et dont certains descendants cherchent à renouer avec leurs racines Judaiques. Plusieurs correspondants locaux sont actifs dans une moindre ampleur sur l’Espagne, le sud de l’Italie et la Sicile.

Un autre institut se trouve à Recife qui va à la rencontre de plusieurs centaines de milliers de descendants de Marranes au Brésil.

Sylvie Bensaid

Ce livre peut vous être adresse à domicile

Envoyer un chèque de 15 euros à                                                                 

Institut de Recherches Marranes 

47 rue du Caire – 75002 Paris

Ou par PayPal à  Olivier.mamou@gmail.com

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4 Comments

  1. Saviez-vous qu’il existes des marranes ashkénazes en Allemagne? En faisant une recherche généalogique de côté maternelle, il semblerait que depuis les 16-17e siècle, certains juifs dans la région du sud de Baden-Wurrtemberg se soient assimilés les uns aux autres en faisant des mariages entre juifs convertis jusqu’à la génération de ma mère, des femmes juives converties ou pas se marient avec des hommes juifs convertis ou pas, tout cela depuis des siècles.

  2. Le très grand spécialiste des marranes portugais qui ont connu une trajectoire étrange et spectaculaire entre le Nord-Est brésilien pendant l’occupation hollandaise, la Guyane hollandaise, les Antilles et la synagogue de New York est I.S. Révah
    Voir entre autres:
    Israël Salvator RÉVAH, Uriel da Costa et les marranes de Porto : cours au Collège de France, 1966-1972. Édition présentée et annotée par Carsten L. Wilke (Lisbonne), Paris, Centre Culturel Calouste Gulbenkian, 2004, 603 p.
    Voir également le grand chef-d’oeuvre du XVIe siècle, publié à Ferrare: Samuel Usque. Consolação às Tribulações de Israel (1553)

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