En 2016, après l’élection de Donald Trump, les cabinets des psychiatres américains ont été pris d’assaut par des gens que ce choix avait plongés dans la dépression, voir dans la névrose ; des couples se sont séparés parce que l’un des deux trouvait le nouveau président acceptable ; certains, victimes d’un blocage psycho-politique, n’arrivaient même pas à prononcer son nom. La presse américaine et internationale s’est laissée aller à un déchaînement hystérique qui n’a jamais cessé pendant quatre ans.
Les accusations formulées contre lui ont été assez nombreuses pour que leur énumération soit fastidieuse. Élu grâce à des manipulations russes, il a été rendu coupable de tentatives de viol, d’adultère, de complaisance envers le Ku-Klux-Klan, de fraude fiscale, et de tant d’autres péchés – tout cela sans aucune preuve recevable –, les charges ayant été maintenues même quand des enquêtes ont prouvé qu’elles étaient infondées. Et, bien entendu, pendant tout ce temps, la comparaison avec Hitler est devenue une sorte de devoir moral.
Critiquable, bien sûr, il l’est pour beaucoup de choses. Mais à ce point haï ? Car le monde bien-pensant, depuis quatre ans, le hait avec passion et crie sa haine dans les journaux, à la télévision, sur Internet. On n’a pas transpercé d’épingles son effigie en cire, on n’a pas fait des messes noires pour le vouer à Satan – quoique, en fin de compte, rien ne serait étonnant. En revanche, on ne s’est pas gêné, quand il a annoncé sa récente maladie, de souhaiter publiquement sa mort et celle de sa femme – et ce même dans les hautes sphères de la politique américaine.
Jamais – du moins depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale – un homme d’État n’a subi un tel traitement. Jamais une telle haine presque obligatoire ne s’est abattue sur une personnalité publique. Ces 70 dernières années, le monde a subi Staline, Mao, Pol Pot, Mengistu, Khrouchtchev, Brejnev, tous reconnus comme ennemis de l’Occident – il les a subis sans les haïr, les trouvant même, parfois, sympathiques. Il a fallu que Trump vînt pour voir cette fureur, cette frénésie qui n’a rien à voir avec l’analyse politique lucide, avec une opposition parfaitement acceptable et même justifiable, mais tient plutôt de la pathologie.
À moins – car il faut envisager toutes les hypothèses – à moins que Trump ne soit un vrai obstacle sur le chemin des néo-révolutionnaires : globalistes, maniaques du Monde nouveau, adeptes du Great Reset, anti-fascistes attardés, démolisseurs de statues et d’histoire – bref, tous ceux qui veulent détruire le passé et conçoivent l’avenir à leur image, à la fois militante et bancale.
© Radu Portocala
Né à Bucarest, Radu Portocala, écrivain et journaliste, publie régulièrement dans Atlantico, Causeur, et Politique Magazine.
La nouvelle, pour vous, est que Biden vient de gagner Georgia. Il a désormais 306 grands électeurs. Trump vient de gagner la Caroline du Nord et il en a 232.
Le total étant 538, vous savez ce que cela veut dire. Terminat, Radu.
S’il est vrai que de nombreux soupçons à l’égard de Trump n’ont pas franchi la porte de la Justice, celle de fraude fiscale est autre chose.
Plusieurs dossiers solides sont entre les mains de la Justice, notamment à New York, et Trump, n’étant bientôt plus président, pourrait bien avoir fort à faire pour s’en sortir.
Mais moi, je n’en ai nul besoin.
L’homme qui conseillait à sa population, en public et devant caméras et micros de combattre le virus en se faisant injecter du désinfectant (« tue le virus en une minute »), ou par une « très forte » lumière, tout en ne contribuant en rien à la lutte contre la pandémie.
Rien que cela suffit pour qu’il soit inapte à la place qu’il occupe.
Bon débarras.