Comme vous j’ai regardé et écouté notre Président à 20 heures. Juste après un rendez-vous chez ma coiffeuse préférée. J’avais vite compris que c’était ce soir ou dans un mois. A minima. Alors Oui, j’ose le dire. Mille soucis et un moral en berne ne me détourneront pas de ces préoccupations non essentielles : se faire belle. Non pour aller danser avec Sylvie. Le couvre-feu est déjà là. Se faire belle malgré le confinement annoncé. Se tenir, disaient nos grands-mères.
16 heures et des embouteillages de week-end étonnamment : la radio m’expliqua que les parisiens avaient pris en nombre la route qui vers sa résidence secondaire, qui vers la maison de famille. Un grand bazar annoncé. Pauvre Président qui avait, m’avait-on dit, avancé l’heure fatale pour justement empêcher son peuple d’aller gambader.
18 heures : des photos montraient l’A14 ou l’A6 complètement saturées. Les stations d’essence prises d’assaut. Et les étals de supermarchés déjà vidés.
19h30. Panne de secteur ? Etonnamment ma rue, en plus d’être étrangement déserte, est noire. Silencieuse.
Je suis là. En avance. Moi qui ne suis pas téléspectatrice assidue, je découvre des fins d’émissions étonnantes. Ça chante ici. C’est plutôt léger, où que j’aille.
Le voilà.
La linguiste en moi le voit dérouler son argumentaire. Il répond aux opposants que Certes Ils ont raison pour ceci Et encore pour cela (il est si aisé de s’y coller depuis son fauteuil club, un verre à la main). Il balance des chiffres. Aucune région n’est épargnée. Montre humblement ce qui a été fait. Les leçons tirées du premier confinement. Compare le pays aux voisins européens. Ça n’a pas suffi. Ça ne suffira pas.
Il envisage ce qui aurait pu être retenu et explique à chaque fois tenants et aboutissants. Economie et Santé.
Il nous parle des soignants. La chose fait taire toute protestation, laquelle est déjà indécente.
D’autres solutions Il n’y en a guère : nous serons bien en confinement national et ce dès demain minuit. Jusqu’au 1er décembre. Au moins.
Il sait. Nos colères. Nos tourments. Nos difficultés.
Il déroule ce qui pourrait les apaiser. L’Etat sera là. Aidera.
C’est le grand retour de l’Attestation.
Les enfants iront à l’école : ce fut bien un des enseignements tirés du premier confinement. La casse fracassante pour les enfants des familles modestes. Pour les enfants confrontés à un parent violent. Il ne parle pas des femmes enfermées avec un barbare. Mais c’est tout comme.
Tous nous savons que quoi qu’il en soit il y aura école aussi pour que les parents puissent aller travailler.
Nous ne comprenons pas vraiment comment nos ados laisseront le virus au lycée. Mais Ça n’est pas trop à l’ordre du jour de chercher à tout comprendre: Le 6 novembre, tous les lits de réa seront occupés. Il nous faut tenir jusqu’à un hypothétique vaccin. Annoncé pour l’été. Vous savez, l’été ? La chose qui suit le printemps lequel suit l’hiver.
Noël.
Il sait ce que économiquement tout cela représente.
Ouf Il n’a pas le mauvais goût de nous dire à son tour qu’il faut Sauver Noël.
On a passé un cap et ça se sent.
Le Président dit que dans 15 jours nous ferons un point.
Oui des leçons ont été tirées : les aînés dans les Ehpad pourront être visités.
Les cimetières resteront ouverts.
Les enterrements auront lieu dignement.
Nous sommes presque soulagés.
Demain nous saurons les détails de la chose. Nombres de mesures diffèrent de celles de mars. Elles seront annoncées par Jean Castex demain à 18 h 30. Le PM nous détaillera tout ça. Nous répètera que bars et restaurants seront fermés. Télétravail généralisé partout où ce sera possible. Il nous dira que les administrations seront ouvertes. Que la justice sera dite. Que des tests obligatoires seront déployés pour toutes les arrivées dans les ports. Les aéroports. Il nous confirmera que les frontières intérieures à l’Europe demeureront ouvertes et que sauf exception, les frontières extérieures resteront fermées.
Le Président a dit qu’il savait la lassitude et cette impression d’un jour sans fin qui tous nous gagnent. Il nous demande de rester unis et solidaires. De ne pas céder au poison de la division.
Nous aussi, à TJ, Nous serons là.
Orthographe!
Bonjour Carine. Navrée. La faute résiste: je ne la vois pas. Votre concours sera le très bienvenu. Merci! Sarah Cattan
Chère Sarah,
Il y a zéro faute. Une seule inadvertance » nombre de » écrit « nombres de ». Vous le saviez ! C’est donc bien une inadvertance. Que celui qui ne s’est jamais trompé lève le doigt. Même après trois relectures…Je ne sais que trop;
« …les parisiens avaient pris en nombre la route, qui vers… » Il manque la virgule. Pas bien grave de nos jours…
Peut être aussi 2 majuscules intempestives, le retour de l’Attestation (ça se discute) et un peu plus loin Ça.
Sinon je donne ma langue à mon 🐈
Cher Robert. Je reconnais une faiblesse à l’encontre des majuscules. Pire encore: je m’en amuse. En dépit des règles que la linguiste en moi ne saurait ignorer…
Pour « l’attestation », j’ai dû faire, emportée par la fougue – ou le désespoir, allez savoir- une faute de frappe: j’en ai fait 5 aujourd’hui pour Pierre Paul Jacques qui « ne savaient pas télécharger »
Concernant les majuscules, j’y veillerai: Robert ne sera pas content, me dirai-je.
Bien à vous, cher lecteur