Le 26 octobre à 8H35 Apolline de Malherbe recevait sur BFM-TV la ministre française de la culture Roselyne Bachelot.
Deux de ses réponses et leur conjonctions étaient stupéfiantes.
Interrogée sur le boycott commercial décidé par des Etats musulmans en réaction aux propos du président Macron condamnant l’Islam politique, Bachelot regrettait ce boycott. Elle répondait également qu’un boycott réciproque français ne correspondait pas aux usages français qui n’acceptaient aucun boycott à l’endroit de quiconque.
Interrogée peu après sur la cérémonie de remise des prix de cinéma des Césars 2020, Bachelot a notamment précisé qu’elle n’approuvait pas les (douze) nominations du réalisateur Polanski et qu’elle « se serait levée » si elle avait été présente à la cérémonie.
Le cas de figure envisagé par la ministre est son départ immédiat, volontaire et décidé de la cérémonie à l’évocation du patronyme de Polanski. Il s’agit ainsi du boycott du réalisateur et de la cérémonie qui le nomme par la ministre.
Il conviendra d’enseigner à la ministre la vérification des thèmes qu’elle aborde, la cohérence de son esprit et de sa fonction.
L’indignation de Bachelot sur la personne de Polanski atteste qu’elle ne connaît pas les dossiers judiciaires qui lui sont attachés.
Bachelot contredisait ses propres propos sur le boycott ! D’une part, elle condamnait le boycott dont est victime la France en précisant que la France ne peut procéder par boycott sans violer ses principes. D’autre part, elle indiquait qu’elle aurait boycotté la cérémonie des Césars et les nominations de Polanski si elle avait été présente.
Les propos de Bachelot sont regrettables sur la forme et sur le fond.
Sur la forme, ils discréditent par leur incohérence les propos du ministre. Ils ternissent sa crédibilité et celle du gouvernement auquel elle appartient.
Sur le fond, Bachelot reconnait au boycott un caractère contraire aux principes des institutions et de la nation françaises. Elle n’hésite pas à revendiquer le même boycott lorsqu’il s’agit d’un réalisateur nommé aux Césars.
Quels que soient les griefs justifiés ou injustifiés de Bachelot à l’encontre de Polanski, la ministre a manqué à sa responsabilité personnelle, politique et gouvernementale. En se contredisant sur la forme de ses propos, Bachelot a violé la règle du respect des principes éthiques de la république française qu’elle revendique elle-même!
Le boycott par la France des Etats qui la boycottent est contraire aux principes de la république française expliquait Bachelot.
En revanche, la ministre affirme son boycott d’une cérémonie et d’un réalisateur.
Bachelot scinde un principe républicain selon ses opinions non-vérifiées.
En l’espace de vingt minutes d’entretien, Bachelot s’est ridiculisée, a décrédibilisé sa parole et celle de son gouvernement.
Il faut reconnaître qu’à l’inconsistance des propos de Bachelot s’ajoutait l’indolence de la journaliste. Celle-ci aurait dû appliquer sa déontologie en faisant remarquer les tours de pistes de la ministre.
Roselyne Bachelot est ministre de la culture !
Pierre Saba
Ministre de l’inculture ! Ayant toute sa place sur les plateaux TV.