« Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde. » Sur une philosophie de l’expression, Albert Camus, 1944.
« La logique du révolté est… de s’efforcer au langage clair pour ne pas épaissir le mensonge universel ». L’homme révolté, Albert Camus, 1951
Dans l’hommage du président Emmanuel Macron rendu vendredi soir au héros et martyr Samuel Paty, un mot capital n’a étrangement pas été prononcé : « décapitation. »
En écoutant très attentivement sa déclaration, cette omission volontaire ne peut que surprendre, étonner, mais aussi choquer certaines consciences dont la mienne.
Il faut donc le répéter ici solennellement, Samuel Paty n’a pas été « simplement » assassiné, au sens juridique du terme (Un crime dont la particularité est qu’il est le fruit de la préméditation).
Il a été « décapité. »
Samuel Paty a été victime d’un crime prémédité dont le mode opératoire et le caractère rituel ne font aucun doute et dont la décapitation constitue la signature symbolique et religieuse propre aux pratiques de certains courants de l’Islam rigoristes, conformément à la doctrine coranique appliquée par le courant salafiste, pratiquée par exemple en Arabie Saoudite à l’égard des femmes adultères ou des homosexuels, ou encore en cas de viol, de vol à main armée, de trafic de drogue, de sorcellerie, de sodomie, de sabotage, de terrorisme, et d’apostasie (abandon de la foi islamique).
Les exécutés sont très généralement décapités d’un coup de sabre publiquement encore aujourd’hui.
De même, la décapitation est aussi la pratique barbare courante pratiquée par l’état islamique.
Samuel Paty a donc été exécuté selon la coutume et le rituel prescrits par le Coran sur le sol français après une fatwa lancée contre lui par certains individus actuellement entendus dans le cadre de l’enquête.
Bien nommer ce crime sans aucun détour sémantique, sans aucune contorsion lexicale, sans aucune omission, est le préalable indispensable à toute réelle volonté de changement et constitue un début de justice réparatrice.
© Michel Rosenzweig
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