Le conseil d’administration de l’Agence-France-Presse (AFP) a refusé de joindre la signature de l’agence à celles des organes de presse dans un manifeste de solidarité avec leurs confrères du magazine Charlie-Hebdo (CH), dont les journalistes et les personnels sont victimes d’acharnement meurtriers des djihadistes.
La motivation publiée par l’AFP repose sur son souhait de « ne pas mettre en danger ses équipes dans les pays musulmans où ce droit (de blasphème) est considéré comme une provocation ».
Réagissant à la décision, le syndicat SNJ des journalistes de l’AFP a exprimé sa « consternation ». Il a qualifié la décision de l’AFP d’« abdication ».
La position de l’AFP rassemble une série d’indications
1- La composition du conseil d’administration de l’AFP comprend notamment 5 représentants des directions de presse quotidienne, 2 représentants des radios & télévisions, un représentant du ministre de l’Economie, un représentant du ministre des Affaires étrangères, un représentant du ministre de la Culture.
La décision de l’AFP entraine ainsi deux conséquences générales. Elle sépare en les isolant ses journalistes de la plupart des journalistes français. Elle désolidarise le gouvernement de la Presse française et des journalistes de CH victimes, assassinés et menacés.
2- L’appartenance du gouvernement au conseil d’administration de l’AFP engage l’Exécutif dans une voie contraire à celle des libertés publiques et de la liberté de la Presse.
3- Sur un plan interne à l’AFP, la décision de son conseil d’administration sépare la direction de l’Agence de ses journalistes, alors que ses statuts et la déontologie privilégie l’entente entre l’ensemble des corps de métiers de Presse.
Isolés des autres journalistes sur le fond et par la décision de sa direction, les journalistes de l’AFP le sont également au sein de leur propre agence.
4- La déclaration de l’AFP comporte exceptionnellement pour l’AFP la désignation des coupables et sa localisation du péril djihadiste en terre d’Islam.
5- L’AFP est de fait et par composition de Droit une agence de l’Etat français. Son absence du mouvement de solidarité avec CH correspond à une contradiction avec les positions orales des pouvoirs publics français.
6- Par la décision de l’AFP, la France se soumet aux critiques d’Etats musulmans (Pakistan, etc) qui pestent contre l’usage blasphématoire de la Presse française, alors qu’elle doit au contraire les protéger.
7- L’argument de protection de ses journalistes dans les pays musulmans avancé par l’AFP sera particulièrement jaugé par les citoyens français de confession juive et tous les citoyens attachés aux libertés publiques et aux bonnes relations avec l’Etat d’Israël.
L’usage exclusif par l’AFP des sources palestiniennes et arabes à l’exclusion des sources israéliennes et arabes dans le conflit israélo-palestinien et israélo-arabe sont contraires au statut de l’AFP de 1957, aux règles déontologiques de la Presse en matière de parité de l’Information, à la diffusion systématique à décharge de la partie arabe au conflit et à charge d’Israël, et enfin une incitation aux violences antisémites qui isolent (ici aussi) la vie des français juifs.
8- Le prétendu souci de l’AFP « de protection de (ses) équipes dans les pays musulmans où ce droit (de blasphème) est considéré comme une provocation » reste à démontrer et constitue un aveu d’impuissance. La puissance publique d’un Etat à l’Etranger peut bénéficier de mesures de sécurités telles que l’AFP semble ignorer.
Compte tenu des écarts itératifs de déontologie de l’AFP, et de l’intégration de l’Exécutif à ses décisions, la position de l’AFP ressemble plus à une mesure de soumission aux menaces djihadistes qu’à une mesure de protection de ses équipes.
En toutes hypothèses, l’AFP devrait se soucier de la sécurité des concitoyens juifs qui pâtissent de l’image péjorative d’Israël diffusée ad libitum par l’AFP et à laquelle le lobby antisémite se rattache pour justifier les infractions, délits et crimes antisémites, si nombreux en France.
9- La décision de l’AFP est d’autant plus dangereuse qu’elle intervient peu après la sécurisation de la directrice des ressources humaines de CH pour menaces islamistes.
10- Il est pénible aux justiciables français de constater que l’argument de l’AFP repose sur le respect dû à la terminologie invoquée par les djihadistes et leurs alliés. Il suffit que les djihadistes imposent le blasphème comme une provocation pour que l’AFP l’accepte, le comprenne, l’entende.
Le devoir statutaire & déontologique de lAFP est au contraire d’affirmer les valeurs qui lui permettent d’exister, savoir la liberté de la Presse, la liberté d’Expression, les libertés publiques.
11- Au lieu d’expliquer que le blasphème consiste à critiquer une religion et un dogme, les tergiversations françaises semblent indiquer que le blasphème est un acte de racisme et de stigmatisation ce qu’il n’est en aucune manière.
12- La position de l’AFP se soumet à la Force et exclue toute possibilité d’ester devant les juridictions.
Plutôt que se cacher derrière de prétendues mesures de sécurité, l’AFP devrait rappeler haut et fort la possibilité pour les personnes et les groupes de personnes qui le souhaitent d’engager des actions devant les juridictions compétentes.
Elle devrait affirmer les valeurs constitutionnelles de la liberté d’expression et l’interdiction absolue d’assassiner des innocents.
Par conséquent- Quelles qu’en soient ses motivations, la décision de l’AFP est contraire à ses statuts & à la liberté de la Presse. Elle l’isole de la solidarité nationale, sépare ses journalistes de la corporation sur le sujet central de la liberté de la Presse, dégage le gouvernement des ses responsabilités de respect des libertés publiques, tente d’écarter la Nation de sa constitution, de ses droits comme de ses obligations.
Il est décidément très difficile de défendre l’argument et la position de l’AFP.
Pierre Saba
A vomir!mais en réalité qui est surpris?la djimitude de l’AFP est largement connue.