Israël nie toute implication dans l’explosion d’un port iranien

Selon les experts occidentaux, l’explosion a probablement été provoquée par des produits chimiques utilisés pour alimenter les missiles balistiques.

Les responsables israéliens ont nié samedi tout lien avec l’explosion massive qui a secoué samedi le port de Shahid Rajaee, le plus grand d’Iran, tuant au moins cinq personnes et en blessant plus de 700 autres.

Un important panache de fumée a été observé au-dessus du port, l’un des deux situés dans la ville de Bandar Abbas, dans le sud de l’Iran. Le port de Shahid Rajaee est situé sur la rive nord du détroit d’Ormuz, à environ 14 kilomètres à l’ouest-sud-ouest du port de Bandar Abbas.

Les premiers rapports suggèrent que l’explosion était liée à une cargaison d’un ingrédient chimique utilisé pour fabriquer du carburant pour missiles balistiques.

Les autorités iraniennes n’ont divulgué aucune information sur la cause de l’explosion, bien qu’elles aient nié qu’elle soit liée à l’industrie pétrolière du pays, a rapporté AP .

Un porte-parole de l’organisation de gestion de crise de la République islamique, Hossein Zafari, a déclaré à l’agence de presse iranienne ILNA que « la cause de l’explosion était les produits chimiques à l’intérieur des conteneurs [d’expédition] ».

En mars, la société de sécurité privée Ambrey a déclaré que le port de Shahid Rajaee avait déchargé une cargaison de « carburant de fusée au perchlorate de sodium », selon AP .

« L’incendie serait dû à une mauvaise manipulation d’une cargaison de combustible solide destiné à être utilisé dans des missiles balistiques iraniens », a ajouté l’entreprise de sécurité.

Le Financial Times a rapporté en janvier que le carburant avait été envoyé de Chine vers l’Iran dans deux navires, alors que la République islamique cherchait à reconstituer ses stocks de missiles épuisés après avoir tiré environ 200 missiles balistiques sur Israël en octobre 2024.

AP a également rapporté qu’un des navires avait probablement transporté l’ingrédient chimique jusqu’au port en mars, après avoir analysé les données de suivi des navires.

L’Iran n’a jamais confirmé avoir accepté la cargaison.

Les experts occidentaux en explosifs et en munitions affirment que la fumée orange observée lors de l’explosion est compatible avec la combustion de composés azotés, qui sont un composant clé du carburant des fusées.

Une énorme explosion due à l’instabilité de ces produits chimiques s’est produite dans le port de Beyrouth, au Liban, en 2020, tuant 218 personnes, en blessant plus de 7 000 autres et en déplaçant quelque 300 000. Certains ont suggéré que l’explosion aurait été provoquée par des explosifs qui auraient été stockés dans le port par le Hezbollah.

Le port de Shahid Rajaee est un site d’importation et d’exportation stratégique pour l’Iran. Il gère 85 % du total des chargements et déchargements effectués dans les ports du pays, selon le Tehran Times de septembre 2021.

C’est également un port clé à partir duquel les armes sont transportées vers les Houthis soutenus par l’Iran au Yémen.

Selon certaines informations, toutes les opérations dans le port ont été interrompues.

Le commandant (réserviste) Eyal Pinko , chercheur principal au Centre Begin Sadat pour les études stratégiques de l’Université Bar-Ilan, qui a servi dans la marine israélienne pendant 23 ans, a estimé début avril que l’Iran avait encore « plusieurs centaines de missiles » dans son arsenal, après avoir tiré quelque 300 missiles et drones sur Israël le 13 avril 2024, et 200 autres missiles le 1er octobre 2024, lors de deux des plus grandes frappes de missiles de l’histoire. 

Les attaques ont utilisé certains des projectiles les plus avancés de l’Iran, notamment l’Emad à combustible liquide, une variante du missile Ghader (lui-même une variante du Shahab 3), le missile Khorramshahr 2 (un missile à combustible solide basé sur le Fateh 110) et probablement l’utilisation du missile hypersonique iranien Fatah 1.

Le système de défense antimissile israélien Arrow 3 a intercepté la majorité des menaces lors des deux attaques, avec l’aide des États-Unis et des États de la région, qui ont également abattu certains des projectiles.

Israël a répondu le 26 octobre par de larges vagues de frappes en Iran, ciblant les systèmes de défense aérienne et les usines de missiles à combustible solide de l’Iran, ainsi que, selon les médias, un site à Parchin lié au programme nucléaire de Téhéran.

Mise à jour TJ dimanche 11h45:

L’agence de presse iranienne Tasnim publie des images prises par un drone des Gardiens de la révolution dans le port de Bandar Abbas. Outre 25 morts, le nombre de blessés s’élève à 1.139. Le président russe Poutine a proposé son aide à l’Iran pour faire face aux conséquences de l’explosion.

L’Iran rapporte que plusieurs pétroliers supplémentaires ont explosé ces dernières minutes dans le port de Rajai, provoquant de nouveaux foyers d’incendie.

Dans le même temps, les médias iraniens mettent à jour le bilan des morts, qui s’élève désormais à 28, et devrait continuer à augmenter dans les prochaines heures.

TJ avec JNS