👉 đ—šaza : đ—§rĂ©sors sauvĂ©s su Hamas !

Ah, l’Institut du Monde Arabe
 Ce phare de la diplomatie culturelle, ce grand Ă©cran sur lequel Jack Lang projette inlassablement son mythe personnel en Technicolor. Et voici que le grand Jack, jamais Ă  court de superlatifs ni de formules ronflantes, nous convie Ă  l’exposition « TrĂ©sors sauvĂ©s de Gaza. 5000 ans d’histoire Â» :

            « đ‘…đ‘–đ‘’đ‘› đ‘›â€™đ‘’đ‘ đ‘Ą đ‘đ‘–đ‘Ÿđ‘’ đ‘žđ‘ąđ‘’ đ‘™â€™đ‘Žđ‘đ‘Žđ‘›đ‘‘đ‘œđ‘› đ‘’đ‘Ą đ‘™â€™đ‘œđ‘ąđ‘đ‘™đ‘–. đ¶đ‘’đ‘Ąđ‘Ąđ‘’ đ‘’đ‘„𝑝𝑜𝑠𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛, đ‘žđ‘ąđ‘’ đ‘—đ‘’ đ‘žđ‘ąđ‘Žđ‘™đ‘–đ‘“đ‘–đ‘’đ‘Ÿđ‘Žđ‘– đ‘‘đ‘’ đ‘ đ‘Žđ‘™đ‘ąđ‘Ą đ‘đ‘ąđ‘đ‘™đ‘–đ‘, đ‘Ÿđ‘’đ‘›đ‘‘ â„Žđ‘œđ‘šđ‘šđ‘Žđ‘”đ‘’ đ‘ŽÌ€ đș𝑎𝑧𝑎, đ‘Łđ‘–đ‘đ‘Ÿđ‘Žđ‘›đ‘Ąđ‘’ đ‘’đ‘Ąđ‘šđ‘’đ‘Ÿđ‘Łđ‘’đ‘–đ‘™đ‘™đ‘’đ‘ąđ‘ đ‘’đ‘šđ‘’đ‘›đ‘Ą đ‘—đ‘’đ‘ąđ‘›đ‘’. Â»*

L’exposition est certainement magnifique. Oui, Gaza, ce minuscule territoire si souvent rĂ©duit Ă  des ruines et des larmes dans nos JT, est aussi un creuset de civilisations, un carrefour archĂ©ologique. L’IMA nous le rappelle avec Ă©clat.

Mais Ă  bien lire la prose de l’IMA, on reste un peu interloquĂ©. « TrĂ©sors sauvĂ©s Â», vraiment ? SauvĂ©s par qui ? De quoi ? L’implicite transpire Ă  grosses gouttes : ils auraient Ă©tĂ© arrachĂ©s in extremis aux bombes israĂ©liennes de 2023, aux dĂ©combres de Khan YounĂšs, aux drones vengeurs.

Le sous-titre de l’exposition « Gaza. Patrimoine en exil Â», communiquĂ© Ă  toutes les instances culturelles (c’est le titre qu’on trouvera dans l’Officiel des spectacles, sur le site de la mairie de Paris**) enfonce le clou.

Or, ces Ɠuvres n’ont pas Ă©tĂ© extraites d’un tunnel du Hamas ou d’une cachette post-7 octobre. Non. Elles sont Ă  GenĂšve, bien avant que Gaza ne sombre dans le chaos le plus rĂ©cent. Et pourquoi ? Parce que ces trĂ©sors ont Ă©tĂ© exfiltrĂ©s lors de la prise de pouvoir du Hamas en
 2007 !

Oui, ces chefs-d’Ɠuvre ont Ă©tĂ© mis Ă  l’abri de la barbarie fondamentaliste, de ceux qui voient dans toute reprĂ©sentation figurĂ©e une offense. Parce qu’on se souvient tous des bouddhas de Bamiyan dynamitĂ©s par les talibans, ou le Lion d’Athena pulvĂ©risĂ© Ă  l’explosif par l’État islamique. Et dans cette mĂȘme logique d’autodafĂ©, qui peut croire une seconde que les objets reprĂ©sentant quelques divinitĂ©s auraient survĂ©cu longtemps dans un territoire gouvernĂ© par des milices intĂ©gristes ?

Alors pourquoi cette réécriture feutrĂ©e ? Pourquoi cet habillage humaniste façon ONU Unesco, qui Ă©vite soigneusement de nommer les vrais dangers ? Peut-ĂȘtre parce qu’il est plus simple – et plus chic dans les dĂźners parisiens – de dĂ©noncer « la guerre Â» sans trop entrer dans les dĂ©tails.

Mais les faits sont tĂȘtus. Ces trĂ©sors n’ont pas Ă©tĂ© sauvĂ©s de la guerre. Ils ont Ă©tĂ© sauvĂ©s de l’obscurantisme, des islamistes.

Et ce n’est pas un dĂ©tail.

Cette formulation trompeuse – et reprise unanimement dans les mĂ©dias – illustre une nouvelle fois l’aspect systĂ©matique de l’inversion du vocabulaire et des faits quand on Ă©voque la situation au Proche-Orient.

C’est Ă  ce titre assez logique que le prĂ©sident Macron, en rentrant d’Egypte***, ait choisi cette exposition pour confirmer son intention de reconnaĂźtre l’État de Palestine Ă  la confĂ©rence de juin.

Mariane R et Fabrice Nordmann – 20 avril 2025

Source: La chenille de fou

La Cheuille de Fou
L’actualitĂ© Ă©clairĂ©e par le rappel des faits

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