Stéphane Goldin. « Le syndrome de Massada »

Yom Ha Shoah 2025.
Tout un pays et tout un peuple s’est figé au son de la sirène afin de se rappeler, de rendre hommage et de s’unir en mémoire des 6 millions de juifs assassinés pendant la Shoah.
Depuis 80 ans nous répétons « Plus jamais ça » et pourtant impossible de ne pas penser à la tragédie du 7 octobre, la plus grande catastrophe qui soit arrivée au peuple juif et à l’État d’Israël depuis la Shoah.
Oui l’expression « Plus jamais ça » est confrontée à une rude épreuve même si je ne considère pas le 7 octobre comme une Shoah. La Shoah signifie la « catastrophe » en hébreu et désigne spécifiquement l’extermination des Juifs par l’Allemagne nazie et ses collaborateurs.

La question que nous devons nous poser en ce jour est: « Qu’est-ce qui a changé? »
D’un côté, beaucoup car nous avons un pays et s’il y avait eu l’État d’Israël, la Shoah n’aurait pas eu lieu.
De l’autre, l’antisémitisme bat des records dans le monde. En 2024 nous constatons une augmentation de 340% des incidents antisémites par rapport à 2022 et de 100% par rapport à 2023!
Cet antisémitisme culturel, qui ignore l’histoire, se déverse en jugements outranciers et révisionnistes que l’on trouve à foison sur les réseaux sociaux, tout cela accentué, aidé par le conflit israélo-palestinien et les mouvements terroristes islamiques et relayé par des partis politiques qui vont à la pêche aux voix, reniant leurs valeurs pour quelques strapontins.
Comme beaucoup d’entre nous aujourd’hui, je cherche l’inspiration pour continuer à croire qu’il peut y avoir un autre horizon, plus optimiste.
Alors je relis, je revois des images de ces survivants arrivés dans ce pays démuni qui n’était pas encore Israël. La plupart d’entre eux seuls, après la mort souvent de toute leur famille. C’était le début d’une nouvelle aventure. Ils ont combattu, construit un pays et ont aspiré à une société modèle dans laquelle les valeurs démocratiques sont phare et dans laquelle le pluralisme d’opinions et de désaccords se nourrissait de la diversité de ces pionniers.
Israël reste encore aujourd’hui une ancre à laquelle nous nous accrochons et nous permet de construire ce monde meilleur.
En tant que fils et petit-fils de survivants de la Shoah, le syndrome de Massada, cette crainte permanente de se retrouver acculé par l’ennemi dans une situation désespérée, est malheureusement toujours en moi comme dans l’ADN du peuple juif.

Aujourd’hui la mission d’Israël est d’assurer à tous ses citoyens mais aussi à l’ensemble des juifs du monde entier, protection et sécurité.
En ces jours difficiles, où soufflent les vents de la guerre, nous nous rappelons que notre force réside dans notre unité, valeur existentielle pour le peuple juif.
En cette journée de souvenir, je me rappelle des miens, je n’oublie pas et ne pardonne pas aux bourreaux des six millions de personnes qui ont été assassinées, brûlées et tuées, tout simplement parce que juifs.
La force d’une nation réside dans sa mémoire!
Am Israël Haï
hashtag#NeverAgain
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© Stéphane Goldin

Ancien officier de Tsahal, Stéphane Goldin est analyste sécuritaire et Défense. Il intervient régulièrement sur i24News