
Les réseaux sociaux modifient notre manière d’être informé et, par là-même, notre rapport au monde. Entre fake news et violence verbale, ils accélèrent la diffusion de l’antisémitisme et de l’antisionisme.
Dans un entretien pénétrant, la sociologue Nathalie Heinich, directrice de recherche au CNRS, met en lumière les ravages que produisent les réseaux sociaux sur notre monde commun. En favorisant l’inculture, l’anachronisme et l’appauvrissement du langage, ils entraînent le brouillage des notions de vrai et de faux. Le débat intellectuel s’en trouve paralysé.
Mais ils facilitent aussi la libération de la parole judéophobe tout en renforçant la prégnance de la pensée wokiste dont l’antisémitisme constitue « le point aveugle ». Les Juifs ne sont plus une minorité discriminée mais sont inclus au premier rang des persécuteurs.
Cette inversion des valeurs explique qu’Israël soit renvoyé, une nouvelle fois, à son statut traditionnel de « bouc émissaire ».
Nathalie Heinich publiera le mois prochain chez Gallimard un ouvrage retraçant son combat : « Penser contre son camp, itinéraire politique d’une intellectuelle de gauche ».
Chapitres
00:00 L’impact des réseaux sociaux sur l’information
02:48 La banalisation de l’opinion et ses conséquences
05:42 La difficulté de discerner le vrai du faux
08:56 Rupture générationnelle et transmission des valeurs
12:07 Antisémitisme et antisionisme à l’ère numérique
14:45 Le wokisme et ses implications sociétales
18:08 Résistance face aux idéologies contemporaines


“La chaîne “Mosaïque” a été récemment lancée dans le but d’analyser en profondeur les enjeux des événements en cours. En tant que co-fondateur avec le journaliste français Antoine Mercier, qui a travaillé longtemps pour la radio française “France Culture” et contribue aujourd’hui à plusieurs sites (“Akadem”, “Manitou l’Hébreu” et “Torah Box”, entre autres), nous réalisons des entretiens d’environ une demi-heure avec diverses personnalités françaises et israéliennes.
Notre intention n’est pas de commenter l’actualité à chaud, mais plutôt de prendre le recul nécessaire sur le flux des nouvelles quotidiennes afin de donner toute sa dimension à la période qui s’est ouverte le 7 octobre et qui se poursuit aujourd’hui avec la riposte israélienne“.
© Daniel Kakoun
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