
Un mois après sa sortie de l’hôpital pour une pneumonie infectieuse, le pape François est mort à l’âge de 88 ans, a annoncé le Saint-Siège ce lundi 21 avril 2025. Il est apparu en public pour la dernière fois dimanche, lors de la célébration de Pâques, place Saint-Pierre au Vatican, pour un bain de foule surprise.

Au Vatican, débuteront désormais neuf jours de deuil, après lesquels un nouveau pape sera élu.
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Le souverain pontife, de son vrai nom Jorge Mario Bergogli, était le 266e pape de l’Histoire.

Plus d’un milliard de catholiques sont en deuil.
Révélation divine à 17 ans
Son élection pontificale a marqué un tournant dans l’histoire du Saint-Siège. L’homme d’Église est un homme de première fois : il était le premier pape jésuite et le premier non-européen depuis le VIIIe siècle à être élu au plus haut degré de la délégation du pouvoir pontifical.
Jorge Mario Bergoglio est né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires. Son père, un immigré italien, est arrivé en Argentine en 1927. Comme un signe de sa future destinée, il est baptisé le jour de Noël quelques jours seulement après sa naissance.Vidéos : en ce moment sur Actu
À l’âge de 17 ans, lors d’une confession, il a une révélation divine. Se sentant appelé par Dieu, il décide d’entrer dans les ordres. Il rompt alors ses fiançailles.
À 21 ans, il subit une ablation de la partie supérieure du poumon à la suite d’une pneumonie aiguë.
Chimie, philosophie, langues… Un homme instruit
Mais Jorge Mario Bergoglio n’était pas seulement un homme d’Église. Il était aussi un grand scientifique. En 1949, il intègre l’école industrielle ENET où il obtient un diplôme de technicien en chimie. À cette période, il fait des ménages dans une usine locale pour payer ses études.
Il est un étudiant qui s’intéresse beaucoup à la politique. Le jeune homme lit des livres du parti communiste et fréquente les groupes du parti justicialiste (parti politique officiel du péronisme en Argentine qui accordait une grande place à la justice sociale).
Il terminera sa formation de chimie avant de faire son séminaire. Pour sa formation spirituelle, il se rend au Chili. En 1963, il revient à Buenos Aires pour des études de philosophie.
Outre l’espagnol, Jose Mario Bergoglio parlait couramment l’italien, l’allemand et le latin. Il avait également de solides notions de portugais, de français et d’anglais.
Un des favoris pour prendre la succession de Jean-Paul II
De 1964 à 1965, il est professeur de littérature et de psychologie à l’Université de l’Immaculée de Santa FE puis, en 1966, à l’Université del Salvador à Buenos Aires. De 1967 à 1970, il reprend des études de théologie.
Le 13 décembre 1969, il est ordonné prêtre.
Au fur et à mesure, l’Argentin gravit les échelons de l’Église catholique. Le 31 juillet 1973, il est nommé Provincial des jésuites d’Argentine. En 1992, il devient évêque titulaire d’Auca et auxiliaire de Buenos Aires.
À la mort du Cardinal Antonio Quarracino, il se fait remarquer pour son train de vie humble. Ainsi, on le nomme archevêque de la capitale argentine, le 28 février 1998.
En 2001, il est créé cardinal-prêtre par Jean-Paul II. À la mort de ce dernier, on dit de lui qu’il est « papable ». Cette expression, utilisée par les vaticanistes, désigne les cardinaux qui ont le plus de probabilité d’être élus pape.
Mais le challenger devra attendre encore dix ans avant d’accéder au Saint-Siège.
La papauté marquée par des premières fois
Jorge Mario Bergoglio a été élu le 13 mars 2013, succédant à Benoit XVI, alors gravement malade. À 19h, la traditionnelle fumée blanche, signant l’élection d’un nouveau souverain pontife, apparaît. C’est le début de 10 ans de pontificat.
L’Argentin choisit le nom de François, en référence à François d’Assise, le saint des pauvres et de la paix.
Au début de son pontificat, François montre qu’il ne sera pas un pape comme les autres. Il crée notamment 35 nouveaux cardinaux à des années dans des villes qui ne sont pas traditionnellement cardinalices. C’est le cas en Thaïlande, en Birmanie, au Vietnam, en Nouvelle-Zélande…
En 2013, il lance également une réforme du code pénal du Vatican pour lutter contre la pédocriminalité et la corruption dans l’Église. Ainsi, il durcit les sanctions et renforce la répression.

En octobre 2024, le Pape crée sept nouveaux péchés lors du sommet mondial sur l’avenir de l’Église :
- Le « péché contre la paix » ;
- Le « péché contre la création, contre les peuples indigènes, contre les migrants » ;
- Le « péché d’abus » ;
- Le « péché contre les femmes, la famille, les jeunes » ;
- Le « péché de la doctrine utilisée comme des pierres à jeter » ;
- Le « péché contre la pauvreté » ;
- Le « péché contre la synodalité (comprendre, « un chemin que nous parcourons ensemble », selon le site Promesses d’Eglise), le manque d’écoute, de communion et de participation de tous ».
Le Pape s’était aussi montré progressiste sur la place des femmes dans l’Église catholique. Lors de ce même sommet, le Vatican s’était ainsi dit « ouvert » à ce que des femmes mènent la messe.
Un pape favorable à l’union civile des personnes homosexuelles
Dès le début de son pontificat, en 2013, il prononce une phrase qui sera très médiatisée. « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? » Le ton est donné, François se veut pape moderne.
En 2020, le pape tend à nouveau la main à la communauté homosexuelle. Dans un documentaire, il se déclare favorable à l’union civile des personnes de même sexe.
Des voyages historiques
Depuis son accession au trône, l’évêque de Rome a effectué 40 de voyages apostoliques à l’étranger. Il a visité une soixantaine de pays, dont six qui n’avaient jamais accueilli de pape, comme l’Irak ou le Soudan du Sud.
En 2019, il se rendra également aux Émirats arabes unis pour rencontrer le grand imam sunnite. Le chef de l’Église catholique fait un pas en avant notable dans le dialogue avec l’islam. Si nous, croyants, nous ne sommes pas capables de nous donner la main, nous embrasser […], notre foi sera défaite », a-t-il lancé. Cette déclaration historique fait date.
Les premières n’ont cessé de border le parcours de François dans son pontificat. En 2020, en pleine pandémie de Covid-19, il prononce une bénédiction « Urbi et Orbi » (bénédiction du monde entier, spécialement prononcé lors des grandes fêtes catholiques, comme Noël ou Pâques) sur une place Saint-Pierre déserte. Du jamais vu.
Une fin de règne marqué par des soucis de santé
Problèmes de hanche, douleurs au genou, opérations, infections respiratoires… Le pape François a affiché ces dernières années une santé déclinante.
Depuis mais 2022, le souverain pontife se déplaçait en fauteuil roulant en raison de douleurs chroniques au genou. Ses douleurs l’ont notamment obligé à annuler plusieurs rendez-vous en 2022 et à reporter un voyage en Afrique. Il avait alors confié qu’il ne pourrait « plus voyager » au même rythme qu’auparavant, allant jusqu’à évoquer la possibilité de se « mettre de côté ».
Mais pas question de renoncer à sa mission. Il assurait que la démission des papes ne « pas devenir une mode », faisant référence à celle de son prédécesseur, Benoît XVI.
Ses problèmes de santé l’ont conduit à créer une nouvelle fonction, celle d’« assistant de santé personnel » pour laquelle il a désigné un infirmier de Gemelli.
Ces dernières années, le souverain pontife avait multiplié les séjours à l’hôpital. En juin 2023, il avait été opéré de l’abdomen et annulé son voyage à Dubaï pour la COP28 en décembre en raison d’une bronchite.
En mars 2024, François avait annulé sa participation au chemin de croix des célébrations de Pâques, à la dernière minute, là aussi à cause de son état de santé.
Avec Chloé Berry et AFP
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