Daniel Sarfati en a ras-la-matza de Pessah. ( Nous aussi)

J’en ai ras-la-matza de Pessah.

La matza ça constipe et ça fait des miettes partout. Petit zeugme pour la route.

Huit jours sans pain, c’est long.

Je rase les murs quand je passe devant la boulangerie, le boulanger croit que je lui fais la gueule. Il ne comprend pas ma désaffection subite pour sa baguette tradition.

Je sais bien qu’il faut se rappeler notre sortie d’Egypte et toutes les infamies que nous a fait subir Pharaon.

Mais, bon. Faut pas être aussi rancuniers, ça fait quand même 3000 ans.

Si nous devions bouffer des matzot, à chaque fois qu’un antisémite nous veut du mal, autant se mettre au régime sans gluten pour l’éternité.

Et puis, j’ai tout le temps faim.

La matza ça cale pas.

Je vais choquer mes amis Loubavitch, mais hier j’étais prêt à franchir la Mer Rouge, mais dans l’autre sens. Retour en Égypte, dans le 6ème arrondissement, chez Camdeborde.

Son bistrot sous les arcades du Marché Mabillon. Pour Camdeborde, tout est bon dans le cochon.

Il faut commander au comptoir.

Un hipster barbu et tatoué, m’a d’emblée tutoyé :

« Qu’est-ce que j’te sers à boire ? C’est quoi ton prénom ? »

Daniel. Un truc avec des bulles.

« J’ai un Chenin, très sec avec des bulles, j’te fais goûter ? »

Hmm… Ouais, c’est très bon, très frais, très minéral.

« Et pour grignoter, Daniel ? Y’a des oreilles de cochon grillées et des croquettes jambon/parmesan. »

Euh … Je peux voir la carte ?

J’ai soudain ressenti sur mes épaules tout ce sur-moi freudien de 3000 ans de tradition juive culpabilisante.

Euh … Je vais plutôt prendre un tataki de thon avec des asperges sauce gribiche.

Le hipster m’a fait un clin d’œil :

« Pas de corbeille de pain, je suppose… »

© Daniel Sarfati

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2 Comments

  1. Enfin quelqu’un qui nous comprend-en nous faisant rire- oui nous sommes en manque de baguette, de croissant chaud, Daniel Sarfati nous dit ce que beaucoup pensent et n’osent pas dire. Nous célébrons Pessah comme il se doit en remerciant Le Maître de l’Univers de nous avoir fait sortir d’Egypte mais c’est vrai que la boulangère me regarderait de travers, si je passais devant sa boutique et ses éclairs au chocolat.

  2. Daniel Sarfati exprime -en nous faisant rire- ce que nous pensons sans oser le dire, nous rêvons de croissant, de baguette, evidemment que nous célébrons Pessah, notre délivrance, grâce au Maître de l’Univers, je ne passe plus devant la boulangére du coin de ma rue, ses éclairs au chocolat….

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