« Murmuration ». Interview de Sheree Trotter Par Daniella Pinkstein pour Tribune juive

Interview de Sheree Trotter

Par Daniella Pinkstein

Pour Tribune Juive

Jérusalem le 9 avril 2025

לשנה הבאה בירושלים

Doctor Sheree Trotter
Sheree Trotter

Sheree Trotter, codirectrice de l’Indigenous Embassy in Jerusalem, lors d’un symposium au Musée des terres bibliques de Jérusalem, le 29 octobre 2024. Photo Perry Trotter

En cette longue traversée du désert confluent des êtres valeureux épris de cette même « difficile liberté ».

C’est par le hasard du fil infini de Facebook, et en dépit de l’état comateux dans lequel il peut nous plonger, que je vous ai, avec autant d’étonnement que d’admiration, découverte. Vous avez fondé l’ « Indigenous Embassy Jerusalem », vous avez un doctorat en histoire à l’Université d’Auckland (Thèse : « Le sionisme en Nouvelle-Zélande jusqu’en 1948 »). En 2012, vous co-fondez la Fondation pour la mémoire de la Shoah et contre l’Antisémitisme (Foundation for the Holocaust and Antisemitism). Vous avez récemment co-organisé le premier Symposium universitaire de l’IEJ au Musée des Terres Bibliques à Jérusalem. Vous êtes mentionnée par le célèbre journal Algemeiner parmi leur J100, « Top 100 des personnes influençant positivement la vie juive, 2024 ». 

  • Lors du symposium ci-mentionné (j’invite nos lecteurs à le visionner), vous intitulez votre intervention « Antisémitisme et détournement de l’indigénéité : les racines de la soi-disant ‘vision Māori sur Israël et la Palestine’ ». De quel détournement est-il exactement question ? Et sur la base de quels procédés politiques et historiques ce « détournement » s’est-il appuyé ?

Je fais référence à la façon dont le récit sur le conflit israélo-palestinien a été détourné dans l’intention de travestir les Juifs en des colonisateurs étrangers dépossédant le soi-disant peuple palestinien. Ce récit déforme l’histoire, au point d’occulter le fait que les Juifs sont indigènes à la terre d’Israël et y ont une présence continue depuis plus de 3 millénaires. C’est l’une des caractéristiques clés de « l’indigénéité ». Le développement d’un récit faussé au sein du monde Māori s’est produit sur plusieurs décennies. Il puise ses racines dans le mouvement anti-apartheid des années 80. À cette époque, de nombreux jeunes Māori urbains, diplômés universitaires, se sont liés à des groupes militants internationaux, tels que les activistes noirs américains ou de multiples mouvements de décolonisation. Les héros de ces mouvements étaient des leaders comme Fidel Castro et Yasser Arafat, des terroristes ayant du sang des leurs sur les mains. Cette alliance soviétique-arabe a permis l’instrumentalisation des campagnes anti-israéliennes et antisionistes aussi bien aux Nations Unies que dans d’autres forums internationaux. Les Māori s’identifiaient à leurs « frères et sœurs opprimés de couleur » dans ce type de mouvements et s’alliaient de fait à leurs causes. Plus récemment, l’idéologie coloniale de peuplement a envahi le monde académique et a trouvé son écho au sein des espaces indigènes. Cette idéologie considère la colonisation non seulement comme un événement, mais comme un processus, ils en concluent donc que tout le système propre à la civilisation occidentale doit être démantelé.

  • Comprenez-vous son succès ? Auprès également de tant de minorités qui se sont associées non pas seulement à une cause mais à un discours post-soviétique, et qui comme pour le bois, dans un deuxième bain, s’est coloré de tous les poncifs idéologiques occidentaux.

Un narratif simpliste est aisé à adopter. C’est à mon avis l’une des raisons de son succès : d’un côté les opprimés, de l’autre les oppresseurs, les puissants et les impuissants. Les Māori identifient les Palestiniens comme des frères bruns qui, selon eux, souffrent et luttent au même titre qu’eux contre des forces de colonisation : perte de terres, inégalités, discrimination, etc

  • La simplicité d’un discours sans ambiguïté est-il son unique force ? Car, comment expliquer qu’un individu issu d’une communauté maori, en Nouvelle Zélande, à des lustres d’Israël, de la connaissance de ce complexe et intriqué Moyen Orient, se sente autant concerné qu’impliqué ?

Nous vivons dans une ère de mondialisation. Les discours ont été semés et développés dans les universités occidentales et largement diffusés par ces dernières. Avec les médias et les réseaux sociaux, toutes les idées, les informations comme la désinformation, se propagent avec la plus grande célérité. La virulence de la campagne anti-Israël, combinée à son uniformité à travers le monde, indique un effort coordonné des forces anti-Israël. De plus, le discours anti-Israël est lié à tout un ensemble de causes avec lesquelles ces groupes s’alignent. Que ce soit la théorie critique ou le colonialisme de peuplement, ces idéologies s’opposent à tout ce que représente l’Occident.

  • Comment se constitue aujourd’hui la ou les communautés Maori ? 

Dans l’ensemble, les Māori ont un mode de vie occidental et participent pleinement à toutes les sphères de la culture et de la société néo-zélandaises, tout en maintenant leurs propres pratiques culturelles. La société Māori est organisée en tribus, la plupart des Māori s’affiliant à une ou plusieurs tribus (iwi) et sous-tribus (hapū). Le whanau (famille) est au centre de la vie Māori et les liens de parenté traditionnels sont fermement maintenus. Les tribus varient en taille, allant de plus de 100 000 individus à quelques centaines. Bien que traditionnellement rurales, aujourd’hui, la majorité des Māori vit dans des zones urbaines et ne réside désormais plus dans les régions tribales traditionnelles.

  • Dans votre intervention, une phrase m’a particulièrement émue : « La réalité est que les Māori ont des relations avec Israël et le peuple juif qui remontent aux années 1830, lorsque les premiers commerçants sont arrivés en Aotearoa Nouvelle-Zélande. Certains Juifs se sont intégrés dans le monde Māori, ont tissé des relations étroites et se sont même mariés entre eux. Aujourd’hui, il y a de nombreux Māori avec un ancêtre juif ». On retrouve en effet ce phénomène parmi d’autres minorités ancestrales, comme les Kabyles autrefois. Pourquoi ce lignage avec le peuple juif, et ce symbole précisément d’un Peuple qui n’abandonne jamais sa terre, n’a -t-il pas prédominé ? 

Le mariage en dépit des barrières raciales et religieuses est toutefois très complexe. Dans la plupart des cas, la relation n’est pas admise par les familles respectives. Je dirais cependant que j’ai rencontré de nombreux Māori et personnes du Pacifique qui ont un ancêtre juif, ce qui leur donne une attitude positive envers le peuple juif.

  • Pouvez-vous nous parler de l’Indigenous Embassy Jerusalem ? Est-ce implanté à Jérusalem, et comment fonctionne cette « Ambassade » ? 

L’Ambassade Autochtone de Jérusalem a été ouverte à Jérusalem durant les premiers mois de la guerre, afin d’envoyer un message fort de solidarité des « Indigènes » avec Israël et afin également de déclarer que nous reconnaissons le peuple juif comme peuple autochtone de la terre d’Israël.

Les objectifs de cette ambassade sont :

• Nous opposer à l’antisémitisme et donner une expression tangible au soutien des peuples « indigènes » à Israël tout en affirmant le statut « indigène » du peuple juif.


• Entreprendre et promulguer des travaux universitaires pour répondre aux faux récits et ancrer une argumentation en faveur de l’indigénéité juive par le biais de colloques, symposiums, des conférences et des publications.


• Développer des réseaux d’influence diplomatiques et gouvernementaux.


• Fournir une ouverture symbolique, un lieu d’accueil et un centre d’information aux peuples autochtones visitant Israël et ainsi favoriser les relations et les projets collaboratifs bénéfiques à toutes les parties, que cela soit dans les domaines de l’éducation, des arts, des affaires et de l’innovation.


• Créer des médias, des expositions, des films, des podcasts et des programmes d’actualités ; établir et maintenir une présence sur les réseaux ; organiser des événements en Israël et dans le monde entier pour poursuivre les objectifs ci-dessus.

  • Y recueillez-vous beaucoup de soutiens ? Et de qui ?

Nos communautés autochtones ont été ciblées par les lobbies pro-palestiniens, il y a donc encore beaucoup de travail à réaliser pour éduquer et développer un vrai réseau au sein de nos communautés. Les communautés juives sont d’une manière générale solidaires. Certaines communautés chrétiennes ont parfois besoin, elles aussi, d’être informées sur qui nous sommes en tant que peuples autochtones, pourquoi l’argument « indigène » est essentiel à la compréhension, et la raison qui en découle de soutenir expressément Israël. 

  • Puis-je me permettre de vous demander ce qui a motivé vos propres choix ? Vos études tout d’abord, – votre thèse sur le sionisme -, puis votre engagement sans faille depuis ?

Mon intérêt a d’abord été suscité par ma foi chrétienne et l’étude de la Bible. De là ont découlé une série d’expériences qui m’ont conduite en ce lieu. Se distingue cependant un événement marquant pour moi dans les années 2000, lorsque furent accueillis des centaines d’Israéliens dans nos foyers. Nous avons ensuite fait un voyage familial de deux mois en Israël en 2008 et des familles israéliennes ont réciproquement accueilli notre famille. Lors de ce voyage, nous avons rencontré des survivants de l’Holocauste, que nous avons interviewés et photographiés. Mon mari a réalisé plusieurs expositions à partir de ces témoignages et nous avons à la suite créé la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et contre l’Antisémitisme. Suite au conflit qui eut lieu en 2014, je me suis davantage impliquée dans la communauté juive en plaidant pour Israël. Lorsque, cette même année, j’ai repris mes études post-universitaires, j’ai choisi d’étudier le sionisme en Nouvelle-Zélande, grâce à une conversation avec un membre respecté de la communauté juive d’Auckland qui m’a parlé des rabbins sionistes qui ont présidé cette communauté pendant environ 80 ans au cours de la première moitié du vingtième siècle, à une époque où le sionisme était en plein essor. C’était une excellente occasion d’explorer les archives de la communauté juive locale. Par la suite, je me suis impliquée dans la gestion et la conservation des archives et j’ai aidé l’organisation Jewish Lives NZ qui rapporte et retranscrit les histoires des Juifs en Nouvelle-Zélande.

En tant que Māori, je me suis souciée de la manière dont le récit était promu auprès des peuples autochtones ici, ce récit fallacieux qui décrit les Juifs comme des colonisateurs étrangers sur leur terre ancestrale. J’ai donc établi la « Coalition autochtone pour Israël » afin de fournir une plateforme aux peuples autochtones pour soutenir Israël dans l’espace public. L’IEJ est né de ce travail. Intrinsèquement, c’est ma foi qui m’exhorte à un engagement indéfectible envers Israël et son peuple.

  • Êtes-vous en lien avec d’autres organisations « indigènes » ? Les « natives Americans » par exemple ?

Nous construisons un réseau d’alliances à l’échelle mondiale avec les peuples autochtones des États-Unis, d’Amérique du Sud, du Canada, d’Australie, du Pacifique, d’Asie et du Moyen-Orient.

  • Quels sont les grands courants religieux Maori ? Dans quelles régions sont-ils le plus représentés ?

Vous trouverez ici d’excellents aperçus. 

https://en.wikipedia.org/wiki/Religion_of_M

https://teara.govt.nz/en/nga-hahi-maori-and

  • Nous sommes dans un monde qui semble au bord d’une bascule, pour le meilleur voudrait-on espérer, mais le 7 octobre nous laisse hélas présager d’un terrible lieu de chute. Êtes-vous optimiste ?  

Je suis d’accord, nous sommes dans une période de l’histoire difficile et source de divisions. Mais c’est justement le moment de défendre nos valeurs les plus chères, celles que l’on voit attaquées de toute part.

  • Si en quelques mots, vous pouviez dire ce qui nous lie le plus ? Juifs et Maori ? L’espoir ? Une certaine vocation pour une autre idée de la « terre » ?

Du point de vue de ma foi, je peux vous répondre que les paroles des Écritures éternelles sont une force puissante et fédératrice, avec des vérités intemporelles, non seulement pour les Māori et les Juifs, mais pour toute la société.

Merci Dr Sheree Trotter pour votre présence, votre engagement et votre infinie sensibilité.


Merci de m’avoir contactée. Et pour vos lecteurs intéressés, il est possible de suivre ici nos derniers articles et vidéos qui les accompagnent:

https://www.indigenousembassy.org/article

https://www.indigenousembassy.org/art…

https://www.indigenousembassy.org/about

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Interview recueillie par Daniella Pinkstein

https://www.tabletmag.com/sections/news/articles/light-indigenous-nations-maori-israel

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Interview Daniella Pinkstein-Sheree Trotter

Interview with Sheree Trotter 
By Daniella Pinkstein 
For Jewish Tribune 

Jerusalem, April 9, 2025

לשנה הבאה בירושלים

In this long desert crossing, valiant beings who are enamored with this same « difficult freedom » converge.

It is through the randomness of the infinite Facebook flow, and despite the comatose state it can plunge us into, that I have discovered you, with as much astonishment as admiration. You founded the « Indigenous Embassy Jerusalem, » and obtained your PhD in history from the University of Auckland (Thesis: Zionism in New Zealand until 1948). In 2012, you co-founded the Foundation for the Holocaust and Antisemitism. Recently, you co-organized the first academic symposium of the IEJ at the Museum of Biblical Lands in Jerusalem. You are mentioned by the famous newspaper Algemeiner among their J100, « Top 100 People Positively Influencing Jewish Life, 2024. »


– During the aforementioned symposium (I invite our readers to watch it), you intitled your presentation « Antisemitism and the Hijacking of Indigeneity: The Roots of the So-Called ‘Māori View on Israel- Palestine’. » What hijacking is exactly being referred to? And on what political and historical processes has this « hijacking » developed?

I’m referring to the way in which the narrative on the Israel Palestinian conflict has been twisted to paint Jews as the foreign colonizers who have dispossessed the so-called Palestinian people. This narrative misrepresents history, such as the fact that Jews are Indigenous to the land of Israel and have had a continuous presence for more than 3 millennia. This is one of the key features of being Indigenous. The development of this narrative within the Māori world has happened over decades. It had its roots in the anti-apartheid movement of the early 80s. At this time many young urban, university educated Māori connected with international activist movements, including the black activist movement in the USA and decolonization movements. The heroes of these movements were leaders like Fidel Castro and Yasser Arafat, terrorists with the blood of many people on their hands. This Soviet-Arab alliance has been instrumental in the anti-Israel, anti-Zionist campaigns at the UN and it other international fora. Māori identified with their “brown oppressed brothers and sister” in these movements and allied themselves with these causes. In more recent times, the settler colonial ideology has invaded academia and found resonance within Indigenous spaces. This ideology views colonization as not just an event, but a process, so they believe the whole system of western civilization needs to be dismantled. 



– Do you understand its success? Among so many minorities who have associated not only with a cause but with a post-Soviet discourse, which, like wood in a second bath, has been colored by all the Western ideological clichés?

I think its success comes down to the fact that its a simple narrative to adopt; the oppressed and the oppressor, the powerful and powerless. Māori simply see Palestinians as their brown brothers who, they think, suffer a similar struggle against the forces of colonization – land loss, inequities, discrimination etc.


– Is the simplicity of an unambiguous discourse its only strength? For how can one explain that an individual from a Māori community in New Zealand, light-years away from Israel and the understanding of this complex and intricate Middle East, feels as concerned and involved?

We live in a global era. The discourses have been seeded and developed in Western universities and disseminated from there. With social media, ideas, information and disinformation spreads very quickly. The virulence of the anti-Israel campaign, combined with its uniformity across the globe points to a co-ordinated effort from anti-Israel forces. In addition, the anti-Israel discourse is connected to a whole suite of causes with which these groups align.  Whether it’s critical theory or settler colonialism, the ideology is opposed to all that the West stands for.


– How is the Māori community or communities constituted today?

For the most part Māori lead western lifestyles and participate fully in all spheres of New Zealand culture and society, while also maintaining their own cultural practices. Māori society is organized tribally with most Māori affiliating to one or more tribes (iwi) and sub-tribes (hapū). Whanau (family) as at the centre of Māori life and traditional kinship ties are actively maintained. Tribes vary in size to over 100,000 to a few hundred. Though traditionally rural, today the majority Māori live in urban areas and do not live in their traditional tribal regions.


– In your presentation, one sentence particularly moved me:  » The reality is that Māori have a long relationship with Israel and the Jewish people dating back to the 1830s when the first traders came to Aotearoa New Zealand. Some Jews became embedded in the Māori world, forged close relationships and even intermarried. Today there are many Māori with a Jewish ancestor. “This phenomenon is indeed found among other ancestral minorities, like the Kabyle’s once did. Why has this lineage with the Jewish people, and this symbol precisely of a People that never abandons its land, not prevailed?

Marriage across racial and religious barriers is complex. Often the relationship is not supported by the respective families. I would say, however, that I’ve met many Māori and Pacific people who have a Jewish ancestor, which results in them having a positive attitude towards the Jewish people. 


– Can you tell us about the Indigenous Embassy Jerusalem? Is it established in Jerusalem, and how does this « Embassy » function?

The Indigenous Embassy Jerusalem was opened in Jerusalem during the first few months of the war, to send a strong message of Indigenous solidarity with Israel and to declare that we recognize that the Jewish people are the Indigenous people of the land of Israel. 

Our goals for the embassy are:

  • To stand against antisemitism and provide a tangible expression of indigenous peoples’ support for Israel and affirmation of the Jewish peoples indigenous status. 
  • To undertake and promulgate academic work to respond to false narratives and ground the argument for Jewish indigeneity through symposia, conferences and publications.
  • To develop diplomatic and governmental networks of influence.
  • To provide a symbolic doorway, a place of welcome and an information hub for indigenous peoples visiting Israel and to foster relationships and mutually beneficial collaborative projects in education, arts, business and innovation.
  • To create media, exhibitions, films, podcasts and news programs; to establish and maintain an online presence; to stage events in Israel and around the world in pursuit of the above goals. 

– Do you receive a lot of support there? And from whom?

Our Indigenous communities have been targeted by the pro-Palestinian lobby, so there’s a lot of work to do, to educate and develop the networks within our communities. The Jewish communities are generally supportive. Some Christian communities at times also need educating about who we are as Indigenous peoples, why the Indigenous argument is significant and why standing with Israel is important. 


– May I ask what motivated your own choices? Your studies first—thesis on « Zionism »—and then your unwavering commitment since?

My interest was first sparked through my Christian faith and the study of the Bible. From that flowed a series of experiences which led me to this place. A significant time was in the 2000s when we hosted hundreds of Israelis in our homes. We took a two month family trip to Israel in 2008 and the Israeli families reciprocated by hosting our family. On that trip we met Holocaust survivors, whom we interviewed and photographed. My husband created exhibitions from this material, and we established the Holocaust and Antisemitism Foundation. After the 2014 war I became more involved with the Jewish community in advocating for Israel. When I returned to post-graduate studies in 2014, I chose the topic of Zionism in New Zealand, after a conversation with a senior and respected member of the Auckland Jewish community who told me about the Zionist rabbis that presided over the community for around 80 years during the first half of the twentieth century, at a time when Zionism was on the ascendant. It was a great opportunity to delve into the local Jewish community archives. I subsequently got involved in managing and looking after the archives and assisting with the Jewish Lives NZ organization that tells the stories of Jews in NZ. 

As a Māori I became concerned with the way the narrative was being promoted to the Indigenous peoples here, that Jewish were foreign colonizers in their ancestral land, and I established the Indigenous Coalition for Israel to provide a platform for Indigenous peoples to stand with Israel in the public square. The IEJ came out of that work. In essence, it is my faith that gives me an unwavering commitment to Israel and her people. 


– Are you in touch with other « indigenous » organizations? Native Americans, for example?

We are building a network of alliances globally with Indigenous peoples in the US, South America, Canada, Australia, Pacific, Asia and the Middle East.


– What are the major Māori religious currents? In which regions are they most represented?

These are good overviews. 

https://en.wikipedia.org/wiki/Religion_of_Māori_people

https://teara.govt.nz/en/nga-hahi-maori-and-christian-denominations



– We are in a world that seems on the brink of a tipping point, hopefully for the better, but October 7 does not quite allow us to foresee this place of downfall. Are you optimistic?

I agree we are in a challenging and divisive time of history. I believe this is a time for us to hold onto and fight for our cherished values, as they are under attack from a number of sources.

  
– If in a few words, you could say what binds us the most? Jews and Māori? Hope? A certain vocation for another idea of “land »?

I can speak from the perspective of my faith, that the words of the eternal Scriptures are a powerful and binding force, with kernels of timeless truths, not only for Māori and Jews, but for society more generally. 

Thank you, Dr. Sheree Trotter, for your presence, your commitment, and your infinite sensitivity.

You’re welcome. Thanks for reaching out. If you haven’t done so already, you might be interested to read/watch my latest articles and accompanying videos.

https://www.indigenousembassy.org/…/settler-colonialism…

https://www.indigenousembassy.org/articles/incongruous-and-ill-conceived-israel-as-settler-colonialism

https://www.indigenousembassy.org/about

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Interview collected by Daniella Pinkstein

https://www.tabletmag.com/sections/news/articles/light-indigenous-nations-maori-israel

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1 Comment

  1. A mon avis il serait plus judicieux d’instruire en premier ceux qui prétendent détenir le Savoir , l’Instruction , tout en étant les premiers Antisémites du Monde , alors que la Bible dont ils se réclame est CRIANTE DE VERITE SUR CE QUI PRECEDE , sur le Peuple HEBREU ET SES ORIGINES.
    Mais par l’impossibilité de vouloir ou pouvoir étre tout comme les Hébreux, ils en sont devenus les Pires Ennemis , alors que dans toutes les Homélies récitées dans toutes les églises de ce Bas Monde , la VERITE leur est jeter au Visage …

    un proverbe dit :
    quand le Chat ne peut s’approprier le poisson tant convoité , il crie haut et fort , je n’en veux pas pas de ce poisson car il est Pourri …
    c’est ce qui se passe avec les Sois disant Intelligents , antisémites malgré EUX.
    NOUS SOMMES LE SEUL PEUPLE AU MONDE A AVOIR NOS TITRES DE PROPRIETES , DANS TOUTES LES LANGUES , DEPUIS DES MiLLENAIRES , JUSQUE DANS LE CORAN EGALEMENT.

    MAIS TOUT VA SE REGLER DANS LES 200 PROCHAINES ANNEES ,PAR LA MAIN DU SEUGNEUR
    SEUL MAITRE AU MONDE .

    .

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