Macron en panne du « En-même-temps »

14 avril 2025

La France est la risée du reste du monde depuis l’élection par défaut de jeune Macron, dont les deux seuls atouts étaient la jeunesse et la position d’outsider.

Il s’est avéré que c’étaient là aussi ses seules qualités, qui lui ont fait choisir le « en-même-temps » comme seul principe de gouvernance. Aux yeux des historiens… et des cinéphiles, le glissement de la France macronienne vers le tiers-mondisme doit autant à La chute de l’empire romain qu’au Titanic.

Pensée magique

À défaut de pouvoir être prophète en son pays, Manu joue au petit soldat : il déclare la guerre à Poutine et la paix au Hamas. 

Il n’est pas meilleur en littérature qu’en Histoire, sinon, il connaîtrait Julien Freund : « Vous pensez que c’est vous qui désignez l’ennemi, comme tous les pacifistes. Du moment que nous ne voulons pas d’ennemis, nous n’en aurons pas, raisonnez-vous. Or c’est l’ennemi qui vous désigne. Et s’il veut que vous soyez son ennemi, vous pouvez lui faire les plus belles protestations d’amitié. Du moment qu’il veut que vous soyez l’ennemi, vous l’êtes[1]. »

Ce n’est pas en réfléchissant que le Président s’est aperçu qu’il avait encore dit une bêtise, c’est en voyant un dessin humoristique :

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Pour une fois qu’il prenait une initiative à sens unique, il a été bien puni !

Macron a donc vite réenfilé son habit d’empereur nu, le « en-même-temps » de chez Parabellum, qui était au pressing pendant l’épisode de sa conduite à gauche. On l’avait mal compris : il est pour la paix entre les peuples, pour la dignité des Gazaouis, ce qui passe forcément par la création d’un État génocidaire à la frontière de l’État Juif, mais en même temps il est pour la sécurité des Juifs dudit État. 

Feu rouge : il n’avait pas dit que le Hamas dirigerait ce futur fleuron de la démocratie au Moyen-Orient ! Marche arrière :  le Hamas, il n’en veut plus. Fini le Hamas. C’est avec les pas-Hamas qu’il veut faire cohabiter les Israéliens. Un sacrifice, mais un seul. Il n’ira pas au-delà : l’État de Palestine, les Palestiniens le valent bien.

De quoi se mêle l’an-historique (l’âne historique) de l’Élysée ?

Son ignorance abyssale n’empêche pas notre président de jouer au Monopoly avec des populations étrangères qui ne lui ont rien demandé.

Alors fournissons-lui un petit résumé de ce qu’il devrait tourner sept fois dans sa tête, avant de formuler de dangereux Yaka-Faukon.

Le peuple indigène du sud du Levant, dans l’État reconstitué sous son nom originel, Israël, est le peuple juif : le mot « juif » vient de « Judée ». (Vous êtes juif, Salomon ?)

La Bible hébraïque cite nommément Jérusalem 667 fois. Le Coran, formulé dix-huit siècles plus tard, n’en fait même pas mention.

Pourtant, le Palestinisme repose sur une Table de la Foi dont le premier commandement est « En un État de Palestine préexistant au Big Bag, tu croiras » et le second « L’Heure ne viendra pas jusqu’à ce que les musulmans combattent les juifs et que les musulmans les tuent ; jusqu’à ce que le juif se cache derrière un rocher ou un arbre, et le rocher ou l’arbre diront : « Ô musulman ! Ô serviteur d’Allah ! Voilà un juif derrière moi. Viens et tue-le ! »[2] »

Lors de son CDD comme Garde des Sceaux, l’inoubliable Taubira avait fait voter une « loi mémorielle » qualifiant de crime contre l’Humanité la traite négrière transatlantique. Mais cela ne concernait en aucun cas la même traite conduite par les Arabo-musulmans, qui a fait infiniment plus de victimes. Le plus important, le 21 mai 2001, était que les « jeunes Arabes ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes[3] ».

De la même façon, l’anticolonialisme et l’anti-impérialisme, qui sont les marqueurs de la pensée humaniste aujourd’hui, ne concernent jamais l’impérialisme et le colonialisme menés au nom d’Allah.

La capitale d’Israël, Jérusalem, avec son temple construit en 970 avant Jésus-Christ (soit 1630 ans avant Mahomet), a été successivement assiégée, pillée, détruite et colonisée par les Égyptiens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Romains, les Byzantins, les Arabes et enfin les Britanniques, chargés par la SDN (mère célibataire de l’ONU) de « favoriser la création d’un Foyer national juif ». 

Une image contenant texte, lettre, document, écriture manuscrite

Le contenu généré par l’IA peut être incorrect.[4]

Les musulmans ont construit la mosquée Al-Aqsa sur les ruines du temple de Salomon, actant ainsi leur colonisation du territoire des Juifs et la supériorité de leur religion sur toutes les autres. 

Pendant les 600 ans de la colonisation islamique par l’Empire ottoman (1299-1917), jamais un État de Palestine n’a vu le jour. Nul n’en a réclamé la création. Jérusalem, où la population juive, présente sans interruption depuis le 10ème siècle avant notre ère jusqu’à aujourd’hui, y a subi les exils forcés, les persécutions et les destructions inhérentes au statut de « dhimmi », octroyé, dans les pays gouvernés selon la charia, aux infidèles, en échange d’impôts spécifiques et d’humiliations codifiées.

Aucun pays n’a jamais été appelé « Palestine », aucun peuple ne s’est jamais revendiqué palestinien avant les années 1960 et, lorsque des instances internationales mentionnaient les populations peuplant la région (Commission Peel, Société des Nations, ONU…), elles se référaient aux « Juifs palestiniens » et aux « Arabes palestiniens ». 

Jamais le terme « palestinien » n’a désigné uniquement les résidents arabes.

La Résolution 181 de l’ONU, en 1947, proposait de diviser le territoire en « un État juif » et « un État arabe ». Pas « un État juif » et « un État palestinien ».

Le nom Palestine, au début du XXe siècle, désignait le Yishouv, l’entité politique établie par le mandat britannique pour la Palestine.

À cette époque « Palestinien » était une insulte pour les oreilles arabes, car il désignait les Juifs et se référait à leur lutte pour leur indépendance nationale, aussi appelée sionisme.

Le roi dit « nous voulons », mais Manu militari dit « je veux ».

Le 9 avril 2025, voulant se faire ouvrir les portes de la popularité, Macron a confondu « Sésame ouvre-toi » avec « venez à moi les petits wesh wesh », sans réussir à dissimuler son tropisme Quatorzième (Louis, pas l’arrondissement) : reconnaître l’État de Palestine en juin, ce ne sera pas « faire plaisir à un tel ou un tel mais parce que ce sera juste, et parce que je veux participer à une dynamique.[5] »

Pour un homme qui a épousé sa prof de français, l’impasse sur la concordance des temps est impardonnable : reconnaître l’État de ceux qui ont lancé le plus meurtrier pogrom depuis Hitler, juste après les faits, cela ne peut que les conforter dans leur stratégie génocidaire. Comme le dit avec élégance Renée Fregosi, dans un article titré « Reconnaître aujourd’hui l’État palestinien est au moins une grave erreur, au pire une ignominie », « la reconnaissance dudit « État de Palestine« , un État non existant dont la création effective est refusée avec constance depuis 1948 par ses représentants auto-proclamés, permettrait la reconnaissance, par tous, d’un État légitime et existant depuis cette même date, à savoir l’État d’Israël. On peine à suivre ce raisonnement triplement erroné.[6] »

La solution-à-deux-États, une tarte à la crème indigeste

Il paraît qu’Emmanuel Macron est un génie. Admettons.

De toute façon, une intelligence moyenne suffit pour constater que lorsque les Israéliens se sont retirés du Liban sans contrepartie en 2002, le Hezbollah y a installé des bases à partir desquelles il a, quotidiennement, bombardé l’État juif. Idem lorsqu’ils ont quitté unilatéralement Gaza en juillet 2005 et que le Hamas y a arraché le pouvoir des mains de l’Autorité palestinienne pour transformer l’enclave en base de lancement de missiles et d’opérations de terrorisme et de kidnapping.

Pas besoin d’avoir fait Sciences-Po et l’ENA (ni d’avoir raté deux fois le concours de Normale Sup) pour savoir que les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Le timing de la séquence pogrom-suivi-de-reconnaissance ne peut donc être que délibéré : Jupiter Premier sacrifie l’État juif sur la scène internationale et, par voie de conséquence, les Juifs français à l’islamisme antisémite national.

Le lendemain de la déclaration Macronienne, Joshua Zarka, ambassadeur d’Israël en France, a eu cette impression, qu’il a formulée avec diplomatie : « Parler d’un État palestinien aujourd’hui avant d’avoir créé les conditions qui pourraient mener à la paix, fait exactement l’inverse »[7]. Comme l’ambassadeur a un cerveau entre les oreilles, on se doute que le bénéfice du doute qu’il accorde au gamin du Faubourg Saint-Honoré est purement rhétorique.

On peut établir le même diagnostic pour le ministre israélien des Affaires étrangères, Guideon Saar, qui a jugé : « Une reconnaissance unilatérale d’un État palestinien fictif, par n’importe quel pays, dans la réalité actuelle, constituera une récompense pour le terrorisme et un soutien au Hamas »[8].

C’est d’un pénible, ces gens qui ne comprennent rien à la poésie et qui convoquent la réalité à tout bout de champ !

Un qui prend ses rêves pour des réalités, c’est Khaled Meshaal, le chef du Hamas à l’étranger. Dopé par les slogans des étudiants américains et européens, le 17 janvier 2024, il a clairement joint la parole aux gestes que font les Palestiniens depuis 1948 : « Nous rejetons l’idée d’une solution à deux États. Notre objectif est clair : un État palestinien du fleuve à la mer, du nord au sud. Le 7 octobre a renouvelé ce rêve et cet espoir[9] ». Macron est plus palestiniste que le chef palestinien.

Le Jésuite qui se voulait faire plus puissant que la grenouille

L’ONU compte 193 États-membres. 167 ont une taille suffisante pour être présents dans le classement de l’indice international de démocratie. 93 sont des dictatures (soft ou dures) et 74 des démocraties (totales ou imparfaites)[10]. La France et Israël sont des démocraties imparfaites.

148 États-membres reconnaissent déjà officiellement l’État de Palestine. Aucun n’est membre du G20. 

57 pays se revendiquent de l’islam au sein de l’ONU. Ils sont membres de l’Organisation de la Coopération islamique, l’OCI.

Quand, en 1948, cinq de ces pays ont attaqué l’État d’Israël nouveau-né, en demandant à leurs coreligionnaires d’évacuer le champ de bataille le temps qu’ils exterminent la vermine sioniste, la grande majorité des Arabes de Palestine a obtempéré et s’est réfugiés chez les frères voisins. Aucun ne leur a accordé la citoyenneté, à part la Jordanie, qui l’a révoquée en 1988.

Avant l’intervention de Trump II, aucun pays musulman n’avait accepté d’accueillir des Palestiniens et de leur offrir les pleins droits sur son sol. Ceux qui sont restés étaient 156 000. Ils sont aujourd’hui 2,1 millions de citoyens israéliens.

Mais le réel n’a aucune prise sur un Président hors sol : à ses yeux, la solution miracle, dite à deux États, transformera instantanément les brutes violeuses, égorgeuses et amatrices de fagots d’enfants brûlés vifs en aimable cohorte démocratique avide de bonnes relations avec ses voisins.

Macron n’a jamais caché son ambition de devenir le premier Empereur d’Europe.

Il ne considère pas son incapacité à diriger un seul des 27 pays de l’UE comme un obstacle à la satisfaction de son avidité de pouvoir global.

Il se voit déjà tout en haut de l’organigramme, les journalistes de Gala et de Time Magazine se disputant sa moindre onomatopée. 

Charles Aznavour aussi, se voyait déjà en haut de l’affiche. Mais il avait du talent.

© Liliane Messika

Source: dreuz.info

www.dreuz.info/2025/04/macron-en-panne-du-en-meme-temps-313618.html


Notes

[1] www.revue-elements.com/le-politique-ou-lart-de-designer-lennemi-de-julien-freund/

[2] Hadith rapporté par Ahmad et par at-Tirmidhi et qualifié par ce dernier de « beau et authentique », qui figure aussi dans la Charte du Hamas.

[3] L’Express, 4 mai 2006.

[4] www.ladepeche.fr/article/2017/10/11/2676150-100-ans-declaration-balfour-ouvrait-voie-creation-israel.html

[5] www.youtube.com/watch?v=Jh-nnhxCjeo

[6] www.causeur.fr/reconnaitre-aujourdhui-letat-palestinien-est-au-moins-une-grave-erreur-au-pire-une-ignominie-307618

[7] www.jforum.fr/parler-de-la-creation-dun-etat-palestinien-est-irresponsable.html

[8] www.i24news.tv/fr/actu/israel/diplomatie-defense/artc-gideon-saar-une-reconnaissance-d-un-etat-palestinien-constituera-une-recompense-pour-le-terrorisme

[9] www.youtube.com/watch?v=V8yug98BqNc

[10] www.economistgroup.com/press-centre/economist-intelligence/eius-2023-democracy-index-conflict-and-polarisation-drive-a-new-low-for

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