Une histoire de Msouki et de mémoire. Par Maxime Seligman

J’ai toujours aimé Pessah. Ces fêtes, ces traditions, cette ambiance si particulière.

Un jour, la veille de Pessah, j’avais une envie bien précise : du Msouki. Mon petit péché mignon pendant la fête.

Mais avec le Gett, sont aussi venus la fin des petits privilèges… plus de Msouki à l’horizon.

C’était sans compter sur mon fils — ce génie, qu’Hashem le protège et lui donne longue vie — qui avait réussi à négocier une petite boîte de ce fameux plat auprès de sa grand-mère.

Officiellement, c’était pour lui… mais en vérité, c’était pour son père.

Ni une ni deux, on a récupéré la précieuse boîte. Et comme c’était la fête, j’ai voulu faire les choses bien : je l’ai transvasée dans un joli récipient en verre pour la réchauffer sur la plaque.

Mais là… je ne sais pas si c’était l’orientation du soleil, la rotation de la terre, l’emplacement de la plaque ou juste le mauvais œil… tout est tombé. Le verre a éclaté en mille morceaux, le dessous du plat était irrécupérable, mêlé à des éclats.

Et moi, j’ai souri.

Parce que j’étais à deux doigts de savourer ce mets tant espéré, je le sentais déjà se réchauffer, l’odeur me montait au nez… mais finalement, c’était littéralement sous mon nez, par terre.

C’était ma dernière chance. Ma dernière cartouche.

Mais face à l’adversité, j’ai cette habitude de rire. De rester joyeux. Parce que parfois, c’est la meilleure réponse aux difficultés, qu’elles soient petites ou grandes.

Et dans sa bonté légendaire — car jusqu’à ce jour, je n’en ai pas connu d’autre — ma belle-mère nous a offert une autre boîte.

Et ce jour-là, au-delà du goût, j’ai senti tout l’amour qu’elle mettait dans ses plats. Et dans sa vie.

Aujourd’hui, elle n’est plus là. Et ça me fait mal.

Elle était gentille. Adorable. Sincère. Juste… une personne. Une vraie personne.

Je plaisantais souvent en disant : « Les meilleurs partent en premier ».

Elle, elle l’a prouvé plus que jamais.

Demain, j’irai lui rendre hommage pour les 30 jours de sa disparition.

Et ce soir, pendant que tout le monde allume une bougie pour chercher le hametz…

Moi, j’allumerai une bougie pour sa Neshama et une autre pour qu’elle nous protège, et nous rappelle le goût délicieux de sa présence.

© Maxime Seligman

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